Chapitre 40

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¤ ULYSS ¤

Je me sentais si mal. Ma tête me semblait si lourde et je perdais doucement pieds. Je souhaitais abandonner. Deux longues, lentes, interminable semaine de paranoïa, d'angoisse, de frayeur, de haine, de manque. J'avais merdé à toute les échelles.
Et me voilà dans un hôpital, enfermé tel un criminel dans une prison dorée. Si j'avais pu je me serais échappé. Malheureusement, j'en étais incapable. Je posais à peine le pieds au sol, je m'effondrais. Les calmants avait pris possession de mon comportement. D'après Bastian mon seul lien avec la réalité, j'étais trop ingérable pour le corps soigant. Alors ils n'avaient pas d'autres solutions.
Le peu de fois où ma perfusion était terminée trop longtemps tout revenait. J'envoyais tout valser et il me reperfusait. Encore et encore... L'enfer des calmants, j'étais dépendant et j'avais peur de devoir affronter le monde seul sans. Sauf qu'il allait le falloir. J'en avais ma claque qu'on me fasse ma toilette où que je sois sous sonde pour faire mes besoins. Je me nourissais même plus car mes mouvements était trop alourdi.
Bastian, mon infirmier référant exécutait toutes ces tâches. En effet, il était quasiment toujours là. Il essayait de me faire parler mais je bafouillais des phrases sans réel sens. Alors il me racontait des choses pour faire passer le temps. Et contre l'avis des médecins, il m'avait filé un lecteur de musique avec des écouteurs pour que je puisse faire passer le temps. Et sans que je m'y attende, il y avait mis toute ma discographie, avec celle de mes amis.

- Mer...ci... avais-je murmuré.

- C'est un plaisir, je sais ce que tu vis en ce moment Ulyss. Je l'ai vécu. J'avais ton âge environ.

Je l'avais de suite regardé intrigué. Il avait vécu ce que je vis ? Je ne pouvais pas imaginer que ce jeune homme, avoir fait de tel conneries. Il avait l'air si parfait.

- Ulyss, ne fait pas cette tête. Je vais rire.

Je ne savais pas à quoi je ressemblais mais l'intrigue visible sur mon visage devait trop bizarre alors j'avais ris avec lui.

- Si tu veux savoir, j'ai toujours été le garçon à problème. J'étais un connard avec les meufs, ma famille, mes amis. J'étais complètement nul en cours. Tu vois, je vivais n'importe comment. Et un jour, j'ai rencontré une fille du nom de Lihanna dans le lieux abandonné où je fumais régulièrement des joins avec mon dealer... Je sais pas si ça t'intéresse vraiment...

J'étais déçu, j'étais pris dans l'histoire et je voulais savoir la suite. Il avait tenté de se levé alors je lui avais attrapé le bras.

- Con...ti...nu... avais-je dit du mieux que je pouvais.

Il avait souris puis s'était assi de nouveau sur la chaise à côté de moi.

- Lihanna était venue avec ses copines s'installer avec nous sans nous demander notre avis. C'était effrayant de les voir aussi confiantes. On était des inconnus, on aurait pu être n'importe qui. Et au final, c'était devenu une habitude. Toujours au même endroit à la même heure. Que je sois seul où avec l'autre, elle venait toujours. Mais quelques choses chez elle était différent, elle semblait toujours ailleurs. Et j'ai vite compris...

Il avait regardé ailleurs comme si ce sentiment était trop douloureux pour être raconté. J'avais difficilement posé ma main sur son épaule mais je l'avais fait tout de même.

- Elle saignait si souvent du nez, avait les narines irritées. Et même elle était si pâle avec les cernes si marquées. J'aurais pu m'en douter mais je ne voulais pas l'admettre. Je suis tombé amoureux d'elle. Parce que malgré ces signaux je la trouvais si jolie... Sublime même. Puis son comportement, elle me faisait du bien au moral. Je subissait plus le temps qui passait. Mais j'étais con. Et j'ai baisé tant de meufs. Nous ensemble à mes yeux mais je voulais juste tout oublier. Sauf que je pensais trop à elle. Mon coeur était dans le brouillard. Et un soir elle m'a avoué que même si on s'était jamais embrassé, touché, on était ensemble. Et j'étais d'accord avec cette idée mais c'était déjà trop tard j'avais merdé. Je lui ai dit ça me pesait trop. Elle m'a insulté, donné des coups sur le torse. Elle me détestait.

Bastian pleurait... C'était tellement touchant... J'avais si peur pour la suite.

- Et j'ai attendu, toujours au même endroit en buvant des centaines de bouteilles d'alcools. J'espérais tant qu'elle revienne. Et elle est revenu. J'étais totalement mort sur le sol, je vomissais beaucoup ce soir la...
Elle avait couru vers moi, et m'avait bercé contre elle. "Bastian... Je suis la... C'est fini, je partirais pas... Je te pardonne... Rien était si clair entre nous..." Elle pleurait des litres. Et son nez lui était recouvert de poudre blanche. On a parlé de tout, on s'est embrassé après un an sans nouvelles. Elle m'a expliqué qu'elle était cocainomane... Et j'ai plongé dedans avec elle... Je l'aimais tellement....

Je sentais son épaule tremblante et je le voyais se décomposer j'avais si peur de la suite... Déjà que c'était fort ce qu'il se passait.

- Puis un jour je suis arrivée chez elle. Et quand je suis rentrée dans sa chambre, elle dormait. Je l'ai enlacé. Mais... elle ne s'est jamais réveillé... Elle avait fait une overdose... Et ça m'a tellement traumatisé que je voulais la rejoindre de la même manière. Sauf que lorsque mes professeurs ont commencé à s'inquiéter... C'était fini pour moi. Et j'ai fini à l'hôpital... Ils m'ont cevré pendant des mois... Je rechutais à chaque sorties et mes parents me renvoyaient la bas parce qu'il ne pouvais pas gérer un fils toxico et leur cabinet de vétérinaire. J'ai finalement accepté la vraie thérapie, de ne plus passer mon temps sous calements puis faire genre que j'allais mieux pour reprendre de la drogue après. Et je m'en suis sortie... Mais avec le coeur anéanti. J'ai trop de flash-backs. Rien que lorsqu'elle et moi on faisait des bêtises et qu'on sniffait ensemble. J'aurais du la stopper au lieu de la suivre...

J'étais abasourdi... C'était horrible... Il avait vécu l'enfer je m'en voulais de lui faire vivre un cauchemar avec mes états d'âmes. Je devais me reprendre en main... Malgré le fait qu'Alice ne voulait sûrement plus de moi.

- Merci de m'avoir écouté Ulyss... J'espère sincèrement avoir pu t'éclairer... Et t'empêcher de retomber...

Viens On S'évade Où les histoires vivent. Découvrez maintenant