Chapitre 14

181 11 0
                                    

Rafael m'ouvre la porte torse nu, transpirant. Ses cheveux collés au front, des gouttes de sueur coulant le long de ses tempes jusqu'à sa mâchoire saillante.
— Je faisais un peu de sport en t'attendant, dit-il en me faisant entrer, je vais aller prendre une douche.
Il me fait signe de le suivre à l'étage.
— Tu peux poser tes affaires sur la commode si tu veux.
Je pose mon sac et m'assieds sur le lit défait de Rafael, lit qui m'avait peut-être un peu manqué.
— Tu peux manger un bout pendant que je me lave, si tu veux.
J'opine énergiquement. Il est presque dix-neuf heures, je n'avais pas réalisé que la journée était passée si vite.
— Ça va ? Demande Rafael en penchant la tête sur le côté.
La vision de son corps luisant et musclé devant moi ne me laisse pas de marbre je l'avoue et notre baiser d'hier me paraît déjà si lointain. Je n'ose pourtant pas tenter quelconque rapprochement.
— Oui, c'était une longue journée à la boutique c'est tout.
Il acquiesce simplement et me signale qu'il va se laver. Je me lève alors du lit, prête à descendre.
— Oh attend.
Il revient en arrière et presse ses lèvres contre les miennes avant de sourire satisfait et finalement partir dans la salle de bain. Je mords l'intérieur de la joue pour ne pas montrer ma satisfaction de façon trop flagrante.

Il restait un peu de riz et de poulet dans le frigo, je les ai fait chauffer et j'ai mangé sur la table du salon.
— T'as le droit de manger devant la télévision tu sais, je ne vais pas te disputer, me lance Rafael en entrant dans la pièce.
Je lui rétorque que je préfère toujours manger assise à une table, même seule.
— Tu en veux ? Dis-je en lui montrant mon assiette.
Il refuse, expliquant qu'il a trop mangé à midi et qu'il se contentera de grignoter plus tard s'il a faim. Il sort tout de même son pot d'olive du frigo et vient s'asseoir face à moi.
— Tu viens juste de dire que tu n'avais pas faim, dis-je amusé.
Il glisse une olive dans sa bouche et prend un ton très sérieux.
— Pas besoin d'avoir faim pour ça, c'est mon péché mignon.
Je le dévisage, me retenant de me moquer de lui.
— Pour certains c'est le chocolat, moi c'est ça, dit-il en haussant les épaules.
Il croise les bras, s'installant pleinement sur sa chaise.
— Tu as pensé à t'en faire tatouer ? Dis-je en finissant mon assiette.
Il fait la moue.
— Ne me tente pas.
J'éclate de rire et récupère mon assiette, Rafael sur les talons.
— Si tes parents avaient su ils t'auraient appelé Oliver.
Il me prend l'assiette des mains et la pose dans l'évier.
— C'est comme ça que je compte appeler mon fils.
— Alors je le plains.

Tous les ingrédients sont là, je demande à Rafael de me donner au fur et à mesure ce qu'il me demande tandis qu'il me regarde sagement travailler.
— Essaie de faire un gâteau passable, je ne veux pas que ma famille pense que je suis un crack en gâteau, je serais obligé de te demander de les faire pour moi à chaque fois.
Je lui tends le saladier et lui demande de commencer à remuer pendant que je branche le batteur électrique. Je le regarde un instant se battre avec le fouet.
— Heureusement que tu te débrouilles en cuisine, dis-je en reprenant ma place, parce que la patisserie ne semble vraiment pas être ton truc.
Il lève les yeux et se replace à côté de moi.
— Paloma s'est toujours occupée de tout ça, j'ai proposé de faire le gâteau parce qu'elle s'est foulé le poignet.
J'éteins le batteur et mets ma préparation dans un autre saladier.
— On a juste à mettre le gâteau au four et je m'occuperai d'étaler le glaçage demain.
Rafael règle la température et le temps de cuisson du gâteau qu'il glisse ensuite dans le four.
— Maintenant la partie moins drôle : le rangement.
Je commence la vaisselle, Rafael s'occupe de ranger les différents ingrédients dans les placards.
— Comment tu as appris tout ça ? Demande-t-il soudainement, la cuisine, la pâtisserie ?
Je place une à une les assiettes propres dans l'étendoir.
— Je faisais beaucoup de cuisine pendant mon temps libre, j'ai appris toute seule.
Rafael s'adosse au plan de travail à côté de moi.
— Où est-ce que tu vivais ? Qui s'occupait de toi ?
Ses questions lui viennent naturellement, à sa place j'aurais moi-même demandé depuis longtemps.
— J'ai été placé dans un foyer, j'étais avec d'autres enfants et des éducateurs s'occupaient de nous. À mes 12 ans je suis rentrée en école catholique privée, j'étais à l'internat alors je passais plus de temps à l'école qu'au foyer en lui-même. J'ai fini le lycée à dix-huit ans. J'ai trouvé un job et j'ai pris mon premier appartement.
En dehors du fait que je n'avais pas de parents, j'ai mené une vie plutôt classique. J'étais bonne élève, j'avais des amis, je n'avais pas d'anecdotes dramatiques sur ma vie.
— 6 ans d'école Catholique ?
Il glisse ses yeux vers mon cou, remarquant que je ne porte pas de croix.
— Eh oui, je te rappelle aussi que j'ai été abandonné devant une église. Ma vie n'a pas mal tourné autour de Dieu.
J'ai remarqué le tatouage de croix que Rafael à sur ses côtes droites.
— Vraiment ?
Je secoue la tête.
— Je suis croyante mais j'ai arrêté de pratiquer à ma majorité. Je crois que j'avais besoin de m'éloigner de tout ce qui me rappelait l'école et de tout ce que j'avais toujours connu.
Je n'ai pas mis un pied dans une église depuis mes dix-huit ans mais il m'arrive encore de prier parfois.
— C'était pas trop stricte comme éducation ?
Je coupe l'eau et prend un torchon pour essuyer mes mains.
— Certains instituteurs étaient très vieux jeux, mais en somme ça allait. J'ai connu que ça de toute façon.
Je partageais ma chambre avec Gloria, une fille complètement anticonformiste. Elle avait raccourci la jupe de son uniforme de trois centimètres, s'était percé le nez dans la salle de bain commune et décoloré les cheveux la veille de la messe de Pâques. Elle s'attirait énormément de problèmes en permanence mais elle avait rendu mes années lycée beaucoup plus divertissantes.
Rafael me tire contre lui.
— Je t'imagine très bien en fille sage qui ne déroge jamais aux règles, se moque-t-il en prenant une mèche de mes cheveux entre ses doigts.
Je lui donne un petit coup sur le torse.
— Je n'étais pas non plus un ange je te signal.
Il hausse le sourcil, peu convaincu.
— Tu vas me dire que tu fricotais avec des garçons entre deux cours de religions ?
Je lève les yeux.
— Ce n'est pas parce que j'étais dans un lycée réservé uniquement aux filles que je ne connais rien au sexe.
Il s'humecte les lèvres, son regard perçant le mien.
— Je peux rattraper le temps perdu et te faire découvrir énormément de choses tu sais...
Il caresse mon bras nu et remonte dans ma nuque.
— J'étais sage mais pas une sainte, je n'ai pas attendu le mariage pour découvrir les plaisirs charnels.
Au contraire, j'ai très vite été curieuse à ce sujet, ce qui m'a valu des expériences désastreuses : des préliminaires fait à la va vite dans la cour arrière du foyer où je vivais, une première fois douloureuse et loin d'être romantique dans la voiture de mon premier vrai petit ami... J'ai une tonne d'anecdotes tout aussi nulles sur mes expériences sexuelles adolescentes.
— Vraiment ?
Son visage se rapproche, son souffle chaud caresse doucement ma joue. Je ne veux pas que Rafael me prenne pour une fille qui ne connaît rien à la vie. D'accord je n'arrive pas à comprendre son monde, les gangs, les armes, tout ça c'est vraiment loin pour moi. Mon foyer se situait dans un quartier qui craignait un peu à San Francisco mais c'était bien loin de tout ça. Je ne veux pas qu'il s'imagine que j'étais une petite fille de cœur, j'en étais loin. Je n'étais juste pas de ceux qui brisait les règles : on me disait de faire quelque chose je ne cherchais pas plus loin. Mais je n'étais pas « coincée » ou complètement psychorigide. Quand j'en ai eu l'occasion j'ai créé mes premières expériences : sortir, rencontrer des gens, danser en boîte de nuit jusqu'à que mes pieds me fassent mal, boire (un peu trop), coucher avec des garçons.
J'ai déjà rattrapé ce que je ne n'avais pas pu faire avant.
— Je suis partie de mon foyer et de mon école depuis plus de deux ans maintenant tu sais, j'ai eu le temps de faire un tas de choses.
Ses mains glissent sur mes hanches et passent doucement sous mon t-shirt.
— Félicitation. Tu as bu de l'alcool, sûrement fumé un joint et tu as couché avec trois types qui n'étaient pas capables de tenir plus de dix minutes.
Il se moque de moi. Son sourire ne cesse de s'agrandir en voyant qu'il m'agace.
— Arrête d'agir comme si j'étais une petite chose fragile sans expérience, dis-je contrariée.
D'une main puissante il me soulève d'un coup et me pose sur le plan de travail encore plein de farine.
— Je ne dis pas que tu n'as pas d'expérience Ruby, je dis juste que je t'en donnerais une bien meilleure.
Je viens trouver sa bouche, les mains dans ses cheveux, je tire légèrement dessus. Il me mord la lèvre, glisse ses doigts sous mon t-shirt et caresse mon dos. Ses baisers sont passionnés. Il se détache de ma bouche pour embrasser mon cou, je balance ma tête en arrière lorsqu'il glisse jusqu'à mon décolleté. Il remonte mon t-shirt jusqu'à mon soutien gorge et embrasse doucement ma poitrine.
— J'ai envie de toi, souffle-t-il.
Mon cœur bat à une vitesse pas possible, ses caresses me rendent dingues. Il sourit avant de se lécher les lèvres à nouveau. Il baisse mon t-shirt et repousse mes cheveux en arrière avant de me voler un baiser rapide.
— J'aime contrôler les choses. Ce qu'il se passe dans ma vie, mon emploi du temps, mes fréquentations... Passant de mes sentiments à mes frustrations.
Une de ses mains caresse encore mon dos.
— Tu es un grand défi pour moi, Ruby. Devoir me laisser aller, sans réfléchir aux conséquences, sans savoir ce qu'il se passera demain. Mais je suis prêt à prendre le risque.
Je me fais violence pour ne pas l'embrasser encore, je me contente donc de boire ses paroles, regardant ses lèvres comme si elles étaient la chose la plus précieuse du monde.
— Mais il faut que tu saches qu'il y a des choses sur lesquelles je ne céderais pas.
Il me tire à nouveau contre lui.
— Et au niveau du sexe : je contrôle absolument tout.
La fermeté avec laquelle il a dit ça me fait frissonner.
— C'est censé me poser un problème ? Rétorqué-je.
Un demi sourire apparaît au coin de ses lèvres : c'était visiblement la bonne réponse. Il me soulève alors du plan de travail et m'amène sur le canapé où il m'allonge délicatement. Nous nous embrassons à nouveau. Ses bras musclés de chaque côté de mes épaules. Je pose mes mains sur ses hanches tatouées. Me délectant de ses baisers brûlants. Sa bouche descend à nouveau dans mon cou, il relève mon t-shirt et glisse jusqu'au niveau de mon ventre où il y dépose de doux baisers délicats. Il remonte alors jusqu'à mon visage.
— Je vais retirer ton jean, m'informe-t-il avant de m'embrasser à nouveau, et je vais t'offrir ton premier orgasme.
Je m'apprête à riposter en disant que j'ai déjà eu des orgasmes.
— Ton premier bon orgasme, rectifie-t-il tout seul.
Il attend que je réponde quelque chose, je hoche la tête, donnant mon accord sans hésitation. Il descend alors au niveau de mon ventre et retire mon pantalon qu'il pose sur la table basse. Je frissonne doucement sous ses baisers. Il caresse mon ventre, mes hanches, mes cuisses. Il s'attarde sur mon tatouage quelques secondes avant de passer ses doigts sur le tissu de ma culotte. Je regarde le plafond, toujours un peu gênée de ne pas savoir quoi faire dans ces moments-là. Il embrasse mon bas ventre et fait doucement glisser ma culotte le long de mes cuisses qu'il pose ensuite sur mon pantalon.
— Ça va ? Demande-t-il remontant jusqu'à mon visage.
— Oui oui, je suis toujours un peu mal à l'aise pendant les préliminaires avoué-je.
Il rit et m'embrasse le bout du nez.
— Si tu veux arrêter tu me le dis d'accord ?
Il m'embrasse alors à nouveau, plus sensuellement. Je caresse doucement son dos.
— D'accord, dis-je plus détendue.
Je soulève légèrement son t-shirt qu'il retire immédiatement. Je peux désormais avoir une vue parfaite sur son torse et sur ses tatouages. Il place une jambe sur le côté et l'autre au milieu des miennes. Sa main glisse sur mon ventre et atteint doucement mon intimité. J'ai un léger soubresaut au premier contact de ses doigts contre moi. Ses yeux sont plongés dans les miens, il me demande à nouveau si tout va bien, je hoche la tête. Alors il glisse un doigt en moi, je tire le tissu de mon t-shirt pour ne pas faire de bruit. Il entre et sort délicatement et remonte son doigt jusqu'à mon point sensible.
— Oh, dis-je avant de placer ma main sur ma bouche.
Rafael sourit et me demande de retirer ma main.
— Je veux t'entendre.
Il embrasse ma mâchoire et me mordille la lèvre en bougeant son doigt de façon circulaire. Je presse mes paupières, ma respiration se faisant un peu plus forte. Il retire alors sa main et descend doucement en embrassant tout mon corps au passage. Je regarde le plafond à nouveau. Sentant ses mains caresser mes cuisses et placer sa tête entre elles. Il les embrasse désormais, je souffle tout doucement. Sa bouche vient prendre la place que ses doigts avant quelques secondes auparavant. Il pose d'abord de simples baisers. Puis sa langue vient me découvrir. Je laisse un petit gémissement m'échapper. Ce qui encourage Rafael. Il sait exactement ce qu'il fait, ses mains entourent fermement mes cuisses tandis que sa langue me caresse en profondeur. Je ferme les yeux, et glisse ma main dans ses cheveux.
— Te retiens pas, dit-il avant de reprendre.
Je tire doucement sur ses cheveux et me mord la lèvre. Il accélère alors les mouvements avec sa langue et délaisse une de mes cuisses pour glisser à nouveau ses doigts en moi.
— Oh mince, murmuré-je.
La combinaison des mouvements me fait perdre la tête. Je relève légèrement le bassin et laisse les gémissements que je retiens depuis quelques minutes sortir.
— Je t'en supplie, t'arrête pas.
Mon orgasme menace d'arriver. De sa dernière main libre Rafael attrape la mienne. Nos doigts s'enlacent, ma main tient fermement la sienne. Je sens une grande chaleur monter en moi. Je serre sa main encore plus fort, ses doigts ne dessellèrent pas, sa langue non plus. Mon corps se tend, je relâche les cheveux de Rafael pour placer ma main sur ma bouche pendant que je jouis. C'est incroyable. Il remonte ensuite jusqu'à mon visage. Je suis essoufflée, un peu gênée. Il m'embrasse.
— J'ai dit que je voulais t'entendre, dit-il en prenant ma main avec laquelle je me suis couvert la bouche, ne m'oblige pas à t'attacher la prochaine fois.
La vision de Rafael m'attachant pour me faire l'amour me procure une nouvelle vague d'excitation.

Quelqu'un tambourine tout d'un coup à la porte. J'écarquille les yeux. Rafael ne semble pas savoir qui vient le déranger un dimanche soir à cette heure-là. Je me jette alors sur ma culotte que je mets directement et baisse correctement mon t-shirt. Il n'a pas le temps d'ouvrir la porte que Javier débarque déjà dans le salon. Je m'empare de mon pantalon que j'utilise pour cacher mes jambes nues. Javier me reluque et sourit. Rafael se place devant lui pour lui boucher la vue le temps que j'enfile mon pantalon.
— Qu'est-ce que tu branles ici ? Demande Rafael de façon agressive.
Javier porte un pack de bière.
— Les Scorpions viennent chez toi ce soir, tu ne te souviens pas ?
Je ferme le bouton de mon jean et replace mes cheveux avant de me placer à côté de Rafael.
— J'avais complètement oublié, avoue-t-il en soufflant, j'étais focalisé sur l'anniversaire de Santiago.
Javier me jette un coup d'œil, comprenant ce qu'il vient de se passer entre son meilleur ami et moi.
— Ouais l'anniversaire de Santiago...
Javier l'informe qu'ils vont tous arriver d'une minute à l'autre. Rafael me jauge alors rapidement.
— C'est ok, je vais rentrer chez moi, je reviendrais demain faire le glaçage du gâteau.
Il se pince les lèvres.
— Tu sais ça va durer une grosse heure, deux maximum, informe Javier.
Rafael tente alors :
— Tu crois que tu pourrais attendre là-haut le temps de la réunion ? Je les mets dehors le plus vite possible et je te rejoins.
Je n'ai pas envie de me cacher comme une voleuse mais je n'ai pas envie de rentrer non plus. Après tout ça ne va pas durer très longtemps...
— D'accord, dis-je simplement, je t'attends là-haut.
Il m'explique où est le code Wi-Fi et me précise que je peux même prendre son ordinateur pour regarder un film si j'en ai envie.
— J'essaie de les expédier, promis.
Il s'apprête à m'embrasser mais s'arrête net en réalisant que Javier est là.
— Bonne réunion, dis-je simplement en montant.
J'entends alors Javier le charrier et lui dire d'aller se laver les mains et lui demander où il peut s'asseoir sans qu'il n'y ait de liquides corporels douteux. Je referme la porte de la chambre derrière moi et entends les autres membres des Scorpions entrer dans le salon quelques minutes plus tard. Je suis allée prendre ma douche et j'ai enfilé mon pyjama. Les garçons sont bruyants en bas, je dois monter le son de ma série à deux reprises pour entendre correctement les dialogues.


Il est presque vingt-deux heures trente, je n'arrête pas de bailler. J'ai coupé l'ordinateur pour me glisser sous les couvertures. Je regarde à nouveau l'heure et entend enfin la porte d'entrée s'ouvrir. La voix de Rafael leur souhaitant bonne soirée résonne. Je me tire du lit et ouvre doucement la porte de la chambre. Il n'est pas seul, Javier est encore là. Je descends les deux premières marches.
— Allez mec, il est tard, dit-il en poussant son meilleur ami vers l'entrée.
Javier finit sa bière cul sec et se moque à nouveau de lui.
— Ah oui j'ai oublié, ton amoureuse tu attends à l'étage.
Javier commence à avoir un coup dans les étiquettes, preuve que leur réunion a duré beaucoup trop longtemps.
— Ce n'est pas mon amoureuse, arrête de parler d'elle comme ça.
Je sais qu'il a raison, mais ça ne fait quand même pas plaisir à entendre.
— Alors tu peux me la prêter ? Elle a un joli tatouage.
Rafael lui dit de la fermer et lui répète qu'il ferait mieux de rentrer.
— Ouais, tu es bien possessif pour quelqu'un de pas amoureux.
Rafael perd patience et soupire.
— Et pourtant je suis loin de l'être, maintenant bouge !
Ma gorge se resserre, « loin de l'être », là, il est un peu dur. D'accord on prend les choses au fur et à mesure mais on n'est pas deux inconnus, on ressent des choses l'un pour l'autre et je... Peu importe, je remonte dans la chambre et referme délicatement la porte. Je retourne directement sous les couvertures et ferme les yeux, laissant les deux dernières phrases de Rafael tourner dans ma tête. Quelques minutes plus tard, il entre dans la chambre. J'ai gardé mes yeux fermés. Je l'entend retirer ses vêtements et le sens me rejoindre.
— Tu dors ? Souffle-t-il doucement.
Je ne réponds pas. En temps normal j'aurais voulu finir ce qu'on avait commencé tout à l'heure mais tout d'un coup je ne suis plus du tout d'humeur. Il passe son bras au-dessus de moi et éteins la lampe de chevet. Il dépose alors un baiser sur ma tempe.
— Bonne nuit Ruby.  

Dusk 'till DawnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant