Chapitre 21

130 10 0
                                        

Nous sommes retournés tenir compagnie aux autres. William est parti et Jess l'a suivie peu de temps après. Il ne reste donc que Cait, Freya, Javier, Dom, Marissa, Rafael et moi. Je suis encore secouée de notre discussion dans la chambre. Je repense à Alana, à ce qu'il a dit à son propos. Qu'il était fou d'elle et qu'il voulait se marier avec elle. Plan fichus en l'air à cause de sa place chez les Scorpions. Qu'est-ce que serait sa vie s'il n'avait pas eu à entrer dans ce foutu gang ? Moi non plus je n'ai rien à lui offrir après tout, il angoisse tellement à l'idée de mettre les autres en danger qu'il a fait une croix sur une vie classique. Est-ce qu'il finira par me quitter pour que je m'épanouisse ailleurs ? Est-ce que je finirais moi-même par le faire ? Je pose ma tête sur son épaule et décide de penser à autre chose.
— Tu es fatigué ? Chuchote Rafael à mon oreille.
— Non, tout va bien.
Et c'est la vérité. Rafael et moi ne pouvons jamais agir comme un couple à San Diego, en dehors de son appartement je veux dire. Et pouvoir être libres de se tenir l'un contre l'autre sans avoir peur qu'on nous voie c'est vraiment libérateur.
— Bon, j'ai un dernier jeu ! Lance Javier.
Pendant notre absence, Javier s'est visiblement rapproché de Marissa. Elle est sur le fauteuil en face du canapé et Javier s'est installé sur l'accoudoir. Place peu confortable mais impossible de faire plus proche d'elle, la seule proximité qu'il peut avoir en plus serait en s'asseyant sur ses genoux.

Nous avons mis fin à la partie presque deux heures plus tard, Javier tient encore parfaitement la route. Evidemment, ces jeux il les connaît par cœur, il sait très bien comment ne pas y perdre. Dom et Cait en revanche eux ne tiennent presque plus debout. Freya s'est portée volontaire pour les ramener sains et saufs que chez eux en partant. Marissa a alors déplié le canapé pour Javier, tandis que Rafael, dans un état second lui aussi, m'a suivie jusqu'à la chambre.
— Tes amis sont super cools, dit-il en retirant son t-shirt.
Il jette ses vêtements sur le sol et se vautre dans le lit. Je m'éclipse une minute dans la salle de bain pour me démaquiller, à mon retour il dort déjà profondément. Je le pousse un peu et me glisse sous la couverture. Il m'entoure automatiquement de son bras et passe sa jambe sur moi, sa main tatoué d'un scorpion recouvrant la mienne. Je réalise alors que j'ai oublié mon portable dans le salon, j'essaie de me dégager de l'étreinte de mon petit ami, ce qui le réveille.
— Qu'est-ce que tu fais ? Demande-t-il.
Je lui souffle que j'ai oublié mon portable dans le salon. Il se lève à son tour, disant qu'il a besoin de prendre une bouteille d'eau. Nous ouvrons doucement la porte de la chambre et longeons le couloir jusqu'au salon.
— C'est quoi ce bruit ? Demande Rafael.
Nous n'avons pas eu besoin de chercher bien longtemps avant d'avoir la réponse. La vision de Javier les fesses nues bougeant d'avant en arrière nous suffit comme réponse.
— Oh mon Dieu! Hurlais-je de surprise.
Rafael pose automatiquement sa main sur mes yeux, main que je retire en éclatant de rire.
— Vous êtes des porcs ! M'exclamais-je.
Javier se lève du canapé gêné, couvrant son sexe nu avec son t-shirt. Marissa éclate de rire à son tour, essayant tant bien que mal de se cacher sous la couverture.
— On est adultes et consentants, se défend-t-elle.
Je n'arrive pas à arrêter de rire, quoi que je fasse je n'arriverais jamais à oublier la vision de mon amie à quatre pattes, les cheveux tirés en arrière par Javier. Heureusement, l'obscurité de la pièce nous a éviter plus de détails.
— J'espère au moins que vous avez mis une capote, lance Rafael en s'éclipsant dans la cuisine à la recherche d'une bouteille d'eau.
Je couvre mes yeux du mieux que je peux pour éviter tout contact visuel avec Javier nu devant moi qui cherche en vain son boxer.
— Ton portable est là, lance Marissa, la couverture remontée jusqu'à la poitrine.
J'attrape l'objet et me tourne, attendant Rafael.
— Vous pouvez continuer hein, dit-il en me poussant doucement jusque dans le couloir.
Javier l'envoie chier.
— Ouais maintenant que mon meilleur ami m'a bien coupé je vais très certainement réussir à rebander.
Rafael est mort de rire et je le suis sur le coup. Ils n'ont pas réussi à attendre plus de dix minutes avant de se sauter dessus, des vrais animaux.
— J'ai l'impression d'avoir surpris mon frère en train de faire l'amour, je n'arriverai jamais à effacer cette image de ma tête.
Pour ma part, ce n'est pas la première fois que je grille Marissa. Elle a vraiment un truc avec ce canapé et elle a trop souvent oublié que nous étions deux à vivre dans cet appartement. Mais habituellement ce n'était que des gens que je ne connaissais pas.
— Peut-être qu'on devrait les laisser tranquille demain, suggère Rafael.
J'acquiesce, ils pourront être libres de leurs corps quelques heures et nous éviter de tomber à nouveau sur leurs ébats.
— Tu pourrais me faire visiter San Francisco, propose Rafael.
San Francisco est une ville magnifique et pour le coup j'y ai vécu toute ma vie, je ne devrais avoir aucun mal à trouver quelques trucs sympas à lui faire découvrir.
— Marché conclu.
Il ouvre ses bras dans lesquelles je me blottis en pensant à la journée que nous allons passer demain.

Dusk 'till DawnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant