Sa porte s'ouvre, il passe sa main devant sa bouche pour cacher son sourire.
— Tu as vraiment été m'acheter un pot d'olives ?
L'idée de Lucrecia n'était pas si stupide après tout.
— Le plus gros que j'ai trouvé, dis-je en lui tendant.
Il tient une cuillère pleine de sauce tomate dans sa main.
— J'étais en train de cuisiner, tu te joins à moi pour le repas ?
Je hoche la tête et entre. Je retire mes chaussures et pose mon sac dans l'entrée avant de le suivre dans la cuisine pour me laver les mains. Il approche la cuillère de ma bouche pour que je goutte.
— Ça manque de poivre, fis-je remarquer.
Il goûte la sauce et confirme ce que je viens de dire.
— Je voulais m'excuser, pour tout à l'heure, commençais-je.
Il pose la cuillère et se tourne face à moi.
— Je suis désolé aussi, je crois que c'était une bêtise de se lancer dans une relation sans parler de ce qu'on recherchait vraiment.
Je déglutis.
— C'est juste que j'imaginais que tu cherchais plus que quelque chose de simplement sexuel, dit-il un peu déçu.
Il tapote ses doigts contre le plan de travail en me regardant fixement.
— C'est le cas. J'ai simplement cru que c'était ce que tu voulais toi...
Il fronce les sourcils.
— Pourquoi tu penses ça ? Est-ce que c'est à cause des blagues que je fais sans cesse ?
Je n'ai pas le temps de répondre.
— Est-ce que je te mets trop la pression ? T'es incroyablement sexy Ruby et je rêve de t'arracher tes vêtements depuis la première fois que tu as mis les pieds chez moi, mais si tu penses que ça va trop vite...
Je secoue la tête. Au contraire, j'aurai aimé que les Scorpions ne débarquent pas le week-end dernier et que nous puissions finir ce qu'on faisait.
— Je t'ai entendu parler de moi avec Javier.
Il reste silencieux un moment avant de réaliser.
— Putain...
Je le coupe directement.
— Et puis après tu m'as laissé sans nouvelles pendant plusieurs jours. Alors je me suis dit que je m'étais peut-être fait trop d'idées sur nous deux.
Il éteint la plaque à induction et me tire contre lui.
— Je suis un abruti. J'ai dit ça pour que Javier me lâche.
— Non, je comprends. On apprend à se connaître c'est logique qu'il n'y a rien pour l'instant c'est juste que...
Il me coupe d'un baiser sincère et soutient ensuite mon regard.
— Il n'y a pas rien.
Il passe une mèche bouclée derrière mon oreille.
— Si tu me disais que tu voulais attendre trois mois avant qu'on couche ensemble, je passerai quand même trois mois à te demander de venir chez moi pour qu'on dorme ensemble.
Il sourit.
— Je suis désolé que ça soit si compliqué avec les Scorpions, mais j'ai de vrais sentiments pour toi.
Je sens mon ventre se tordre.
— Je ne t'ai pas donné de nouvelles pendant plusieurs jours parce que j'avais l'impression que t'avais besoin d'espaces, je sais pas trop comment tu réagis encore aux choses. Je ne voulais pas t'étouffer.
Je souris.
— Il faut qu'on communique un peu plus non ?
Il rit.
— Je crois.
Il enlace ses doigts au miens.
— On a dit qu'on se lançait tous les deux, je ne veux pas qu'on gâche tout stupidement.
Je hoche la tête et approche ma bouche de la sienne. Il m'embrasse tendrement.
— Alors je peux dormir ici ce soir ?
Il acquiesce.
— Tant mieux parce que j'ai pris des affaires pour passer la nuit.
Il rit et me vole un dernier baiser.
— Il faut que je finisse de cuisiner, dit-il en se léchant les lèvres.
Je lève les mains et le laisse reprendre sa cuisine, tout en l'observant du coin de l'œil et en l'écoutant me parler.
Rafael sort de la douche, il ne porte qu'un boxer propre. Ses cheveux sont encore mouillés, des gouttes glissant de son front jusqu'à son cou. Je suis assise sur le lit, mon portable à la main.
— Tes tatouages ils veulent tous dire quelque chose ?
Il les regarde brièvement.
— La plupart, il y en a certains que je trouve juste jolis.
Il montre la rose sur le haut de son épaule.
— Celle-là par exemple, c'est juste esthétique.
Il s'allonge à côté de moi sur le lit et montre ma cuisse.
— Et toi ton loup ? Il veut dire quelque chose ?
Je l'ai fait quelques mois après mes dix-huit ans, Marissa m'a accompagné et est restée deux heures et demi à grimacer en me demandant comment je faisais pour ne pas m'évanouir.
— C'est un animal que j'ai toujours aimé.
Il sourit.
— Drôle de choix d'animal pour quelqu'un qui clame ne pouvoir compter que sur elle-même, tu sais que les loups sont toujours plus fort en meute ?
Je souris en coin.
— On n'a pas tous la chance d'avoir une meute.
Il caresse ma cuisse avant de relever la tête vers moi.
— Tu peux la créer tu sais.
Je pense immédiatement aux Scorpions, c'est une deuxième famille pour la plupart des membres.
— Pourquoi tu ne m'as jamais dit que ton oncle était le leader des Scorpions ?
Il se gratte l'arrière du crâne.
— J'essaie moi-même de l'oublier parfois.
Il s'allonge sur le dos, les mains derrière la tête.
— C'était mon père avant lui. Mais après le scandale qu'il y a eu autour de ma mère il ne pouvait plus représenter la loyauté que les Scorpions idéalisent tant.
Je caresse doucement son torse, en l'écoutant parler.
— Il a des enfants ton oncle ?
Rafael secoue la tête.
— Alors...
Je n'ai même pas besoin de finir ma phrase qu'il acquiesce déjà. C'est lui qui devra reprendre le rôle de leader quand celui-ci sera trop vieux pour gérer les Scorpions.
— Il ne devrait pas y avoir un vote ? Si quelqu'un de mieux qualifié peut le faire à ta place.
Il prend une longue inspiration et quitte le plafond des yeux pour me regarder.
— Je suis formé à prendre sa place depuis mon premier jour chez les Scorpions, c'est pour ça que j'ai une place si importante.
Je glisse ma main de son torse à son visage, il la prend et l'embrasse.
— Je fais ça pour que Santiago n'ait pas à le faire. Et j'espère qu'après moi aucun autre Sanchez n'ait à prendre cette place.
Alors il ne compte vraiment pas avoir d'enfants ? Je n'imagine pas ce que ça doit être de devoir tirer un trait sur tout ce qu'on veut être pour quelque chose que l'on n'a pas demandé.
— Je suis désolée, dis-je simplement.
Rafael sourit et me tire pour que je vienne m'asseoir à califourchon sur lui.
— T'excuse pas. Les garçons trouvent que je suis beaucoup plus détendu depuis que je te connais.
Et pourtant à part Javier aucun d'entre eux ne sait que j'existe vraiment. Pour mon bien évidemment. Je me penche et l'embrasse. J'aimerais pouvoir l'aider. J'aurais aimé qu'Enrique n'ai jamais son accident, que Rafael n'ait pas à arrêter ses études, qu'il puisse se marier sans avoir peur qu'il arrive quelque chose à sa femme. Et même si tout ça aurait voulu dire qu'on ne se serait jamais rencontré, ça aurait aussi voulu dire qu'il aurait été heureux.
— Je resterais tant que tu me demanderas de rester, soufflais-je.
Il approfondit notre baiser, m'entourant de ses bras.
— Me dit pas ça.
Je sens son excitation se développer au rythme de nos baisers. Je bouge doucement mon bassin contre lui. Rafael me mord la lèvre et sourit.
— Est-ce qu'on peut skipper les préliminaires cette fois ? Demande-t-il.
Après deux tentatives sans avoir pu aller plus loin je crois que c'est ce que je comptais demander à mon tour.
— D'accord.
Il se redresse un peu et retire directement mon t-shirt et découvre pour la première fois ma poitrine nue qu'il embrasse directement. Il caresse mes hanches et se focalise un peu plus sur la pointe de mes seins, en particulier celui qui arbore un piercing. Il finit par me renverser et prendre le dessus. Il retire mon short, nous retrouvant uniquement vêtu d'un dernier sous-vêtement tous les deux. Il glisse son visage dans mon cou et et l'embrasse en retirant ma culotte.
Malgré le fait qu'on ai dit qu'on passait les préliminaires Rafael s'attarde quelques minutes avec ses doigts avant d'aller chercher un préservatif. Je reste allongée, humide, sur le lit. Il se place face à moi et déroule le bout de plastique sur son sexe dur. J'écarte mes jambes entre lesquelles il se faufile. Il place un bas de chaque côté de mes épaules et m'embrasse en entrant en moi délicatement. Je grimace une seconde ou deux.
— Ça va ? Demande-t-il.
J'acquiesce et glisse ma main dans ses cheveux avant de l'embrasser. Il entre et sort délicatement plusieurs fois avant de trouver un rythme plus rapide. Je joins mes mains derrière son cou, regardant son bassin aller et venir en moi. Il repousse ses cheveux en arrière à plusieurs reprises en haletant. A cet instant il n'y a plus rien qui compte, juste nos corps nus, notre plaisir, les mélanges de nos gémissements respectifs.
— Putain, souffle-t-il.
Il se retire de moi et me demande de me redresser dos à lui. Je me positionne alors sur mes genoux et le sent se coller contre moi, il m'embrasse dans le cou, puis sur l'épaule. Ses mains viennent caresser mes seins. Son torse est collé à mon dos et très vite je le sens me pénétrer à nouveau. Je perds presque l'équilibre mais Rafael me tient fermement contre lui, m'embrassant encore et encore le cou. Ses coups de bassins s'accélèrent, sa main glisse jusqu'à mon cou qu'il entoure délicatement. Sa main libre glisse sur mon entre-jambe et commence à stimuler mon point sensible. Je gémis automatiquement son prénom. Ses doigts se resserrent autour de ma gorge, tandis qu'il donne des coups de reins plus violents. Je ne sais pas quoi faire de mes mains et les remontent automatiquement sur ma bouche pour me faire taire. Il retire la main de ma gorge et m'attrape les bras qu'il bloque contre ma poitrine. Je n'ai plus le choix que de laisser mes gémissements sortir au fur et à mesure que mon plaisir monte. La respiration de Rafael monte, il continue ses mouvements circulaire avec ses doigts et mon orgasme menace d'arriver. Je l'informe alors que je ne vais plus tenir très longtemps s'il continue comme ça.
— C'est le but cariña, chuchote-t-il.
Il me serre un peu plus contre lui, gémissant contre mon oreille. Sous un dernier coup de hanche mon orgasme explose, le sien suit quelques secondes après. Toujours l'un contre l'autre, Rafael essaie de reprendre son souffle. Il relâche mes mains et m'embrasse à nouveau sur l'épaule avant de se relever.
— J'arrive.
Il disparaît une minute dans la salle de bain. Je remets ma culotte et mon short.
— Tu peux me donner mon boxer, demande-t-il depuis la salle de bain.
J'enfile mon t-shirt et lui amène le bout de tissus qu'il remet à son tour avant de venir me rejoindre au lit, j'appuie sur l'interrupteur de la lumière de chevet et pose ma tête sur l'oreiller.
— Viens, dit-il en tendant les bras.
Je pose ma tête sur son torse nu. Il passe son bras dans mon dos et me tient fermement contre lui.
— Bonne nuit Rafael, soufflais-je en passant mon bras sur son ventre.
C'est à ce moment, contre lui, les yeux fermés. Que j'ai réalisé que Rafael ne serait pas juste quelqu'un de passage dans ma vie, que j'aurais beau lutter contre mes sentiments, il serait celui pour qui j'irai à l'encontre de tout ce que je me suis toujours tenue de suivre.
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Dusk 'till Dawn
RomanceRuby n'imaginait pas une seconde qu'en quittant San Francisco pour s'installer à San Diego, sa vie allait basculer. Tout semblait pourtant ordinaire : une chambre chez un couple de retraités, un petit boulot dans une boutique, quelques heures de sou...
