Chapitre 19

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Je crois que Rafael n'a pas vraiment dormi cette nuit. Je me suis réveillée à plusieurs reprises pour le voir près de la fenêtre ou assis au bord du lit. Il sursautait au moindre bruit et n'avait pas l'esprit tranquille.
Je descends les marches pour le trouver, un café à la main sur son canapé.
— Bonjour, dis-je d'une voix douce.
Mon petit ami lève la tête et me sourit.
— Bien dormis ?
Je réponds d'un léger signe de tête. Rafael me rejoint dans la cuisine pendant que je me fais couler un café, il m'embrasse la tempe et pose sa tasse vide dans l'évier.
— J'ai beaucoup réfléchi cette nuit.
Sans blague.
— Javier n'est pas en sécurité non plus, il devrait partir avec toi.
Je n'ai pas envie de me disputer avec lui dès le réveil mais il ne semble pas réaliser la gravité des choses.
— En voulant nous mettre tous les deux à l'abri tu te mets toi-même en danger, tu le sais ?
Il croise les bras et regarde le sol.
— Si vous êtes en danger c'est à cause de moi.
Je prends ma tasse et me tourne face à lui.
— Tu ne sais même pas si on est en danger, tu prends des risques inutiles.
Il se mord l'intérieur de la joue.
— Qu'est-ce je suis supposé dire à mon oncle ? On est sur le point de créer une nouvelle foutue guerre et je me barre ?
Je pose ma tasse et essaie de desserrer ses bras.
— Dis-lui que t'es plus en sécurité chez toi, que tu veux te faire oublier quelque jours le temps que les choses se tassent.
Il souffle, ne me laissant pas l'accès à ses mains.
— C'est plus compliqué.
Je suis surprise que ces mots ne soient pas tatoués quelque part sur lui, c'est vraiment sa phrase fétiche.
— Ok donc quoi ? Je pars avec Javier jusqu'à Dieu sait quand et toi tu restes ici ?
Il hoche la tête. Je ne compte pas passer mes journées à me faire un sang d'encre en me demandant si Rafael est encore en vie.
— Je ne pars pas si tu ne pars pas.
Une lueur de colère passe sur son visage.
— Arrête d'être stupide deux minutes.
Je lui rétorque que je ne fais qu'agir comme lui.
— Je ne plaisante pas Rafael, je peux être plus têtue que toi quand j'en ai vraiment envie.
Il prend une longue inspiration.

— Je vais prendre une douche, je te laisse penser à tout ça.
Avec le temps que je passe ici j'ai fini par laisser des vêtements dans un des tiroirs de la commode de Rafael ce qui me sauve pour des jours comme celui-ci où je n'avais pas prévu de passer la nuit. J'entre alors dans la salle de bain et fais glisser mon short et mon shirt de pyjama sur le sol de la salle de bain avant de pénétrer sous la douche. J'allume l'eau et attend qu'elle chauffe avant de me glisser sous le jet. Je laisse les jets brûlants me couvrir entièrement et commence à me savonner les cheveux. Si Rafael pense qu'il va gagner il se met le doigt dans l'œil, je ne partirai pas d'ici sans lui. Je ne veux pas vivre ce que Lucrecia a vécu avec Enrique, devoir partir loin de la personne que j'aime pendant plusieurs jours chaque fois qu'il y a quelque chose qui ne va pas. La porte de la salle de bain s'ouvre. Je vois la silhouette de Rafael à travers la vitre, il retire son t-shirt.
— Je peux venir ?
Je rince le shampooing de mes cheveux.
— Tu as pris ta douche hier soir, fis-je remarquer.
Je ne veux pas qu'il pense que j'ai déjà oublié notre discussion de tout à l'heure.
Il ouvre alors la porte de la douche et se glisse à côté de moi, grimaçant sous la température de l'eau.
— Si c'est trop chaud tu peux attendre que j'aie fini, dis-je en passant une dernière fois ma tête sous l'eau.
Il sourit et secoue la tête tout en se plaçant à son tour sous le jet d'eau. Je prends la fleur de douche que j'ai achetée exprès pour le temps que je passe ici et l'imbibe de savon. Rafael me la prend des main et me fait signe de me tourner pour me frotter le dos. La fleur glisse de ma nuque à mes épaules avant de s'attarder sur mon dos.
— Je n'ai pas envie de partir d'ici et de ne pas savoir si je te reverrais, dis-je finalement.
Chaque fois qu'il se passe quelque chose entre les Scorpions et les Requins Rafael est tellement occupé qu'il ne me donne aucune nouvelle. Je ne veux pas être à des centaines de kilomètres de lui sans pouvoir l'appeler et savoir que tout va bien.
— Il ne va rien m'arriver, m'assure-t-il d'une voix calme.
— Un week-end, par un week-end avec moi. Loin de tout ça, loin des Scorpions.
Il retire la fleur de douche de mon dos et reste silencieux. Ses doigts la remplacent maintenant et glissent le long de ma colonne vertébrale.
— Qu'est-ce que je vais dire à mon oncle ?
Il ne refuse pas, on avance. Sa main remonte jusqu'à ma nuque puis dessine les extrémités de mes épaules.
— Dis-lui que tu pars avec Santiago et tes parents quelques jours, pour leur sécurité.
Je sais très bien qu'il a déjà dit à ses parents de partir, je l'ai entendu au téléphone avec son père ce matin, c'est ce qui m'a réveillé. Sa main gauche attrape doucement mon sein, la droite caresse mes hanches. Je le sens se durcir contre mes fesses.
— Ils s'en sortiront un week-end sans toi.
Je bouge tout doucement mon bassin, me frottant contre lui. La main qui était quelques secondes auparavant sur mes hanches à trouver mon entrejambe très vite. Il glisse ses doigts sur mon intimité. Je laisse échapper un soupir.
— S'il-te-plaît, insistais-je.
Il serre un peu plus mon sein quand je me frotte un peu plus contre lui.
— C'est d'accord, dit-il finalement au creux de mon oreille.
J'ouvre grand les yeux et me tourne.
— Vraiment ?
Il hoche la tête.
— On prendra des billets d'avion dès qu'on aura fini de se laver.
Il glisse finalement deux doigts en moi. J'entoure mes bras autour de sa nuque et me pince les lèvres. Il me regarde prendre du plaisir, comme toujours, c'est ce qu'il préfère.
Je descends une main vers son sexe tendu.
— Je veux autre chose que tes doigts.
Il sourit en coin.
— Prend une serviette, on va finir ça dans le lit.
Je secoue la tête et glisse ma main de haut en bas de façon plus assurée.
— Non, je veux faire l'amour sous la douche.
Il approche son visage du mien.
— Il faut que j'enfile une capote madame impatiente.
Je lui arrache un baiser aussi sensuel que possible.
— Maintenant, répétais-je.
Je sais que Rafael aime tout contrôler mais je sais qu'il adore aussi que je lui montre à quel point je suis excitée. J'en ai d'ailleurs à nouveau la preuve quand il passe ses mains sous mes cuisses et me soulève directement avant de me coller au mur de la douche.
— Tu l'auras voulu.
Il tient fermement mes cuisses. J'enroule mes pieds dans son dos et m'accroche à son cou. Il me pénètre alors d'un coup puissant, me faisant gémir immédiatement. En temps normal j'aurais pensé au risque de glisser et de nous faire mal mais là tout de suite je ne pensais qu'aux coups de bassins que mon petit ami était en train de me donner. Il colle son front au mien, l'eau nous tombe tous les deux sur le visage. Ses gémissements rauques s'accordent vite aux miens. Il plaque sa bouche contre la mienne, accélérant ses coups de hanches je pense qu'il veut finir avant de trop fatigué et ne plus pouvoir me porter.
Il me fait descendre du mur en me prévenant qu'il est en train de venir. J'enroule ma main autours de son sexe et termine les vas et viens. Il pose la paume de sa main contre le mur et rejette sa tête en arrière, son sexe se contracte entre mes doigts et il pousse un long râle. Il finit son orgasme en m'embrassant intensément.
— Il faut qu'on se lave maintenant, dis-je en souriant.
Mon petit ami secoue la tête. Toujours dos au mur, l'eau coulant sur moi, je le vois alors s'agenouiller. Il relève une de mes jambes qu'il passe sur son épaule et dépose sa bouche sur mon entre-jambe.
— Oh putain Rafael, soufflais-je sous la surprise.
S'il y avait quelque chose que Rafael détestait presque autant que ne pas avoir le contrôle c'était que je n'ai pas d'orgasme alors qu'il en avait eu un.
Il ne me fallut pas longtemps pour jouir à mon tour, à la grande satisfaction de mon petit ami qui ne se lassait jamais de me voir prendre du plaisir grâce à lui.
— Maintenant on peut se laver, dit-il en se relevant.

Dusk 'till DawnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant