Chapitre 16

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Sa porte s'ouvre, il passe la main devant sa bouche pour cacher son sourire.
— Tu es vraiment allée m'acheter un pot d'olives ?
L'idée de Lucrecia n'était pas si stupide après tout.
— Le plus gros que j'ai trouvé, dis-je en lui tendant.
Il tient une cuillère pleine de sauce tomate dans sa main et me jauge, pensif. Je reste là, face à lui, à attendre qu'il dise quelque chose.
— J'étais en train de cuisiner, tu te joins à moi pour le repas ?
Je hoche la tête et dissimule tant que bien mon soulagement avant d'entrer. Je retire mes chaussures et pose mon sac dans l'entrée avant de le suivre dans la cuisine pour me laver les mains. Il approche la cuillère de ma bouche pour que je goutte.
— Ça manque de poivre.
Rafael lève un sourcil, décontenancé par ma critique. Il amène la cuillère à sa bouche goûte la sauce.
— Ca manque de poivre, confirme-t-il.
Je l'observe ajouter l'assaissonement. Je me tortille et m'approche finalement.
— Je voulais m'excuser, pour tout à l'heure.
Il pose la cuillère et se tourne vers moi, il s'adoce au meuble de la cuisine et croise les bras sur sa poitrine.
— Je suis désolé aussi, je crois que c'était une bêtise de se lancer dans une relation sans parler de ce qu'on recherchait vraiment.
Il lève les yeux et se racle la gorge.
— C'est juste que j'imaginais que tu cherchais plus que quelque chose de simplement sexuel.
Son visage traduit de la déception. Je crois que Rafael et moi n'en avons pas terminés avec le quiproquo.
— C'est le cas, je veux plus. J'ai cru que c'était toi qui voulait quelque chose de sexuel uniquement.
Il fronce les sourcils.
— Pourquoi tu penses ça ? Est-ce que c'est à cause des blagues que je fais sans cesse ?
Je n'ai pas le temps de répondre.
— Est-ce que je te mets trop la pression ?
Il enfouit son visage entre ses mains et soupire.
— T'es incroyablement sexy Ruby et je rêve de t'arracher tes vêtements depuis la première fois que tu as mis les pieds chez moi, mais si tu penses que ça va trop vite...
Je secoue la tête. Au contraire, j'aurai aimé que les Scorpions ne débarquent pas le week-end dernier et que nous puissions finir ce qu'on faisait. Mais, ce qu'il a dit à Javier m'a vraiment blessé.
— Je t'ai entendu parler de moi avec Javier.
Il reste silencieux un moment avant de réaliser.
— Putain...
Je le coupe directement.
— Et puis après tu m'as laissé sans nouvelles pendant plusieurs jours. Alors je me suis dit que je m'étais peut-être fait trop d'idées sur nous deux.
Il éteint la plaque à induction et me tire contre lui. Son souffle glisse sur mes lèvres, son regard sombre me transperce comme il sait si bien le faire.
— Je suis un abruti. J'ai dit ça pour que Javier me lâche.
Je balbutie bêtement sans savoir quoi dire.
— Non, je comprends. On apprend à se connaître c'est logique qu'il n'y ait rien pour l'instant c'est juste que...
Il me coupe d'un baiser intense et soutient ensuite mon regard.
— Il n'y a pas rien, Ruby.
Son ton se veut sec. Mais sa main vient tout de suite adoucir la situation en glissant une mèche de mes cheveux bouclée derrière mon oreille.
— Si tu me disais que tu voulais attendre trois mois avant qu'on couche ensemble, je passerai quand même trois mois à te demander de venir chez moi pour qu'on dorme ensemble.
Il sourit.
— Je suis désolé que ça soit si compliqué avec les Scorpions, mais.
Il prend une grande inspiration.
— J'ai de vrais sentiments pour toi.
Je sens mon ventre se tordre.
— Je ne t'ai pas donné de nouvelles pendant plusieurs jours parce que j'avais l'impression que t'avais besoin d'espaces, je sais pas trop comment tu réagis encore aux choses. Je ne voulais pas t'étouffer.
Il enlace ses doigts au miens.
— J'aurais du t'en parler plutôt qu'agir froidement avec toi, c'était stupide de ma part, soufflé-je en regardant nos mains.
— On a dit qu'on se lançait tous les deux, je ne veux pas qu'on gâche tout stupidement.
Je hoche la tête et approche ma bouche de la sienne. Il m'embrasse tendrement.
— Alors je peux dormir ici ce soir ?
Il acquiesce.
— Tant mieux parce que j'ai pris des affaires pour passer la nuit.
Il rit et me vole un dernier baiser.
— Il faut que je finisse de cuisiner, dit-il en se léchant les lèvres.

Dusk 'till DawnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant