Dusk 'till Dawn

Chapitre 50

 Les jours qui ont suivi notre dernière dispute furent très calmes. Nous n'avons pas parlé du sujet « bébé » en fait nous n'avons presque pas parlé du tout. Je crois que nous avons besoin de digérer tous les deux la nouvelle chacun de notre côté avant de mettre à plat nos sentiments. Mon ventre s'est mis à gonfler, très légèrement, assez pour qu'on pense que j'ai trop mangé pas assez pour qu'on comprenne que je suis enceinte. Lucrecia s'assure de mon bien être chaque jour au travail, j'essaie d'éviter le sujet avec elle aussi.
— Tu veux regarder un film ce soir ?
La voix douce de mon fiancé me tire de mes pensées.
— Non, je suis un peu fatiguée.
Je ne mens pas pour l'éviter, pour le coup c'est vrai.
— Pas de problème, on peut se coucher tôt.
Je lui réponds qu'il peut regarder le film et me rejoindre plus tard.
— Non, moi aussi je suis fatigué.
Je sais qu'il ment mais le fait qu'il tienne tant à venir se coucher avec moi me touche.

Mon t-shirt m'arrive jusqu'en dessous des fesses, si je ne mettais que très rarement des pantalons pour dormir, toutes les excuses sont bonnes aujourd'hui pour dormir sans rien d'autre qu'un t-shirt large et une culotte. Je me couche aux côtés de Rafael qui vient seulement de poser son téléphone. Il s'accoude sur le côté pour me regarder. Je remonte la couverture sur moi et l'interroge du regard.
— Comment tu te sens ? Demande-t-il.
— Bien, je crois. J'ai eu la chance de ne pas ressentir les symptômes des trois premiers mois.
Trois mois déjà.
— Quand est le prochain rendez-vous chez le médecin ?
Je lui réponds que je ne me souviens plus de la date exacte.
— Je l'ai écrit sur le frigo.
— Il faut qu'on prévienne Lucrecia d'avance pour qu'elle se débrouille sans nous.
— Nous ?
Rafael rit, il n'avait pas décroché un sourire depuis des jours.
— Hors de question que je manque l'échographie, imagine si le docteur t'annonce le sexe sans moi !
Mon cœur tambourine si fort dans ma poitrine que je suis certaine que Rafael peut l'entendre.
— Je ne veux pas savoir le sexe.
Il arque un sourcil.
— Pourquoi ?
Je suis des gens qui aiment les surprises, mais aussi à cause de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
— On sait tous les deux qu'avoir une fille nous permettrait d'être plus tranquille, bien qu'elle ne serait pas parfaitement en sécurité non plus. Si on apprend qu'il s'agit d'un garçon, je vais passer le reste de ma grossesse à angoisser.
Il m'accorde ce point.
— Si tu as des demandes, j'en ai aussi.
Je me tourne dans la même position que lui.
— Je veux qu'on garde cette grossesse uniquement pour nous.
Je souris et lui fais remarquer qu'il s'agit de quelque chose de très compliqué à cacher ?
— Tu n'as cas mettre des vêtements larges.
— On est presque au mois de juin, je veux bien faire tous les efforts du monde mais je crois que cette grossesse va très vite s'ébruiter.
Il admet que sa réflexion était stupide.
— Tout passe déjà trop vite, d'ici un mois tout le monde verra ton ventre, ça m'angoisse.
— Je peux garder le secret encore quelques semaines.
Il me remercie.
— Lucrecia et Bruce sont évidemment au courant, mais je peux faire en sorte que nos collègues ne le sachent pas tout de suite, quant aux Scorpions il n'y a pas de raison que je les vois. Tu n'auras cas organiser les réunions en dehors de la maison.
Nous arrivons à nous entendre sur ce sujet, ce qui me rassure, je dois avouer que j'appréhende aussi la réaction des autres, garder ce secret pour nous quelque temps ne nous fera pas de mal.
— Tu seras capable de tenir ta langue que tu iras chez les Fuentes ?
Je le regarde presque vexée.
— Bien sûre ! Pour qui tu me prends ?
— Mes parents vont me tuer quand ils vont savoir qu'ils n'ont pas été prévenu à la seconde.
Je réalise alors que nous ne devenons pas uniquement parents, mais faisons entrer le premier petit enfant dans la famille de Rafael, Santiago va être tonton.
Je détends l'atmosphère en lui rappelant qu'il n'y aura pas de problème de mon côté de la famille.
— Tu plaisantes ? Marissa va se proclamer marraine avant qu'on ait le temps de lui dire quoi que ce soit, et madame Fuentes va te maudire de porter le bébé d'un estupido de Escopion.
Il éclate de rire et je le suis, c'est très certainement ce qu'elle va dire, il a raison.
— Jules va peut-être enfin te lâcher.
Je soupire et secoue la tête.
— Jules n'est plus après moi depuis un moment.
— Tu n'en a aucune idée, à la moindre occasion il aurait tenté sa chance, j'en suis certain.
Je le traite de jaloux, il répond qu'il l'assume entièrement.
— Viens là, dit-il en ouvrant son bras.
Je viens me coller à son torse, l'odeur de sa peau m'enivrant.
— Dis ?
— Hm.
— On peut toujours faire l'amour à une femme enceinte hein ?
Je lui tape sur le torse et lui fait remarquer qu'il ne pense qu'à ça.
— Non, rit-il, c'était une vraie question.
Il se tait.
— Au moins on a plus besoin de faire attention maintenant.
— Tu en tire le positif, c'est déjà ça.