Mathis

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— Frérot, c'est de ta faute !

Qu'est-ce que je disais.

Axel est complément flippé à côté de moi. Nous sommes au parc, René est avec Max au loin en train de surveiller les chatons qui passent du temps avec les autres chats des autres maîtres. Je vois le blond nous lancer des coups d'oeil quelques fois, au grand désarroi de mon frère qui s'accroche à moi comme un moule à un rocher. Quatre jours que la soirée est passée et deux jours où je suis lessivé. L'annonce sans réplique de mon locataire a désarçonné toute l'assemblée, moi en premier. Cet air sûr de lui quand il a déclaré vouloir passer le séjour avec un garçon qu'il connait à peine, sans lui avoir demandé au préalable, nous a tous assommé. Bien-sûr, Axel a été véhément dans sa négation, hors de question qu'il accepte ça. Il est certes très attiré par Maxence, mais surtout de loin. L'idée d'une relation, même amicale, lui est totalement impossible. Il ne veut pas. Nous en avions parlé bien avant, lors de nos échanges récentes.

Il n'est pas prêt à s'élancer dans cette nouvelle perspective de son désir pour un corps masculin. Il veut d'abord se pencher sur ce que ce type de choix implique pour lui. Accepter ma sexualité, ça lui va, cependant accepter la sienne est encore un peu flou pour lui, car il a peur des réactions autour et qu'on le traite de la même manière que moi.

Mon frère a cloué le bec du beau blond, à la consternation de ce dernier qui n'avait pas songé à ce qu'Axel refuse ou ait son mot à dire. J'avoue que la façon dont le cerveau de Max fonctionne à propos de mon frère est assez surprenante. Son corps, ses gestes et ses regards sont d'une telle voracité, il se comporte en prédateur, une facette que je découvre au fil des jours.

On dirait qu'il est accro.

Cet accrochage serait passé inaperçu si Shen n'avait pas ajouté plus d'essence au feu.

Voyant que René est encore sous le choc, je décide de prendre les devants.

C'est amusant tout ce remue ménage, dis-je en feignant l'agacement. Et si on disait que vous allez réfléchir à tout ça plus tard.

Je ne veux pas réfléchir ! proteste Axel. Je ne le connais ni d'Adam, ni d'Eve.

Mais tu l'as suivi durant des mois. Idiot.

C'est vrai, mais nous pourrions faire plus amples connaissances, réplique Maxence qui ne le quitte pas de ses prunelles noisettes. Et reparler de ce jour où tu n'as pas eu la décence de me dire merci en me laissant ton numéro... mon rouquin.

Axel pique un fard en se rappelant de l'allusion à la soirée de leur première rencontre. Max est très fier de lui, il se mord subtilement la lèvre inférieure.

Son sex appeal frôle l'indécence, Axel est plus que rouge vif à l'heure qu'il est. J'avoue que moi aussi j'ai les joues un peu rosies.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant