Maxence

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Vais-je y arriver ?

La distance de la piste ne me fait pas peur du tout, mais le reste est trop contraignant.

Le pire ? Nous sommes les premiers à passer. En voulant émettre son opinion  Axel a excité les antennes de son frère qui nous a envoyé dans la gueule du lion sans état d'âmes.

Je vois mon rouquin se faire saucissonné au poteau tandis que je suis fermement maintenu aux élastiques. Axel a l'air très anxieux. Je lui hurle que tout ira bien, à cette distance il n'entend pas bien. Je suis obligé de me répéter.

— Bonne idée de le rassurer, me dit René. Il en aura besoin et toi aussi.

— Comment vous pouvez être aussi calme alors que vous nous foutez autant de pression ?

— C'est une récompense après vous avoir supporté toute l'année. Une exception pour toi, mais pas pour le reste.

Il m'ébouriffie la tignasse. Je ne suis pas calme du tout. Il installe une petite caméra pour voir ce que je fais durant l'épreuve.

— Je vais lancer le départ dans quelques minutes. Alors respire. Bonne chance.

Il me tapote l'épaule et s'en va au gradin. Nos amis sont assis sur des bancs. Tant mieux pour eux. Axel me regarde avec un sourire nerveux.

J'arrive bébé.

René procède au décompte.

— Trois, deux, un, PARTEZ !

Je cours à toute vitesse à la première table. Elle est à quatre vingt mètres ! Je n'hésite pas une seconde pour envoyer la main dans la jarre du milieu. Je trouve un grand papier plié, je le déplis. Je viens de perdre du trente mètres sur la corde.

— Merde !

J'entends le bruit de la machine qui tire la corde.

Nos amis ragent en même temps que moi. Axel hurle pour savoir ce qui se passe.

— RIEN ! NE T'INQUIÈTE PAS J'ARRIVE !

Je cherche dans une autre jarre.

Faites que je tombe sur l'indice, faites que je tombe sur l'indice !

Je tire un autre papier plié, je l'ouvre sans délicatesse. Je tombe sur une phrase.

«Le loup souffla si fort, si fort, mais ne parvint pas à détruire la maison.»

Hein ? C'est quoi ça ?

— À toi de comprendre le message ! me crit René. C'est le seul moyen de ne pas perdre du temps à la seconde table !

Ça j'ai compris, mais de quoi il est question ?

Je me triture l'esprit, mais rien ne me vient. Pas le temps à perdre.

Je cours à la seconde table, les sangles de l'élastique me tirent les épaules en arrière. La table est à vingt mètres. De loin ça ne se voyait pas qu'il y a avait autant de distance. Cette perte au niveau de la corde me pénalise.

Je dois rester concentré.

Devant la seconde table, je suis face aux trois coffres, mais pas que. Un stylo à bille et une feuille m'attendent, je ne sais pas à quoi ils vont servir. Il y a des cadenas à codes chiffrés. Si j'avais une clé je n'aurais pas à souffrir. Ce n'est pas ma veine, je ne suis pas doué en énigme et tout ça. Je ne sais pas si je vais y arriver.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant