René

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Enfin le jour de compétition !

En train de préparer quelques sacs pour aller au premier site de la première journée des olympiades, on frappe à la porte de notre chambre. Mathis va ouvrir, Sam arrive comme un rayon de soleil.

— Bonjour !

Déjà habillé dans la tenue pensée par Mathis pour les candidats, un polo bleu avec un logo OcA brodé en haut près du cœur et un bas de son choix, sa peau rayonne carrément, une aura de lumière l'encercle, ça se voit qu'il plane.

Il me fait lever les yeux au ciel.

— Bonjour, Samy. Alors tu daignes te présenter devant nous après avoir disparu toute la journée d'hier ? s'offusque mon époux.

Celui-ci rigole puis se laisse tomber sur le divan sous la fenêtre. S'il savait la moitié de ce que je fais tout le temps avec Mathis sur ce pauvre meuble, il préférerait dormir sur notre lit.

— Désolé les amis, je voulais vous joindre par téléphone, mais Stéphane était un peu réticent, rougit-il. Il voulait qu'on ne soit que tous les deux pour rattraper mes jours d'absence. On a discuté et j'ai perdu la notion du temps.

— Mot de passe pour dire qu'il t'a fait grimper au plafond plusieurs heures d'affilée, déclaré-je.

Mon meilleur ami n'essaie pas de nier, il s'assoit en tailleur avec un petit sourire au coin des lèvres. Mathis le rejoint avec cette tête dépravée que je connais si bien.

— Alors c'est vrai ? Vous êtes réellement en couple maintenant ? demande le rouquin le plus curieux de la Terre.

Je souris en secouant la tête.

— Je veux des détails ! exige-t-il.

— Il n'y a rien à détailler.

— À d'autres. Tu te tapes un papy !

Samy rougit violemment en se cachant derrière ses mains. Mathis le taquine plus fort en le secouant par les épaules.

— On s'est encore embrassés, oui, mais il n'est pas allé au-delà des préliminaires. Je ne sors pas avec un papy !

Voyez-vous ça.

Il soupire et se met à râler très fort.

— Avouez-le que vous me prenez pour un mec facile.

— Pardon ?

Plus calme, il se recroqueville sur lui, Mathis passe ses mains dans ses cheveux.

— Ben... Je n'arrive pas à lui en vouloir pour son mensonge, bien que je reste très intimidé par cette histoire. Il est si jeune et déjà il a un palmarès de vieux pruneaux de cinquante ans. Je ne voulais pas de gosse et me voilà qui accepte de fréquenter un homme déjà père, d'une fille adulte et qui a déjà un petit-enfant. Elle pourrait être ma sœur, bon sang ! Ça me tue tout ça, pourtant... j'aime Stéphane et je ne m'imagine pas les choses autrement. Vous trouvez que je vais trop vite ? Que je devrais lui résister encore plus ? C'est vrai que ce n'est pas le mariage et que ça pourrait se terminer aussi vite que ça a commencé, mais je me sens si comblé. Plus heureux, ce n'est pas possible. Vous pensez que je suis... étrange.

Mathis et moi échangeons des gloussements, à la surprise de ce bon vieux Beckett.

— Étrange ? Oui. Facile ? Ça jamais, commence mon mari avec douceur. Samuel, ce que nous pensons n'a aucune importance quand le cœur est en jeu. On pourra toujours essayer de donner notre avis ou des conseils, mais les écouteras-tu pour autant ? Je ne pense pas. J'avais très peur pour toi  quand tu as commencé à nous parler de ce trentenaire de la bibliothèque, mais aujourd'hui, je ne dis pas que je le porte dans mon coeur, cependant il a montré que ses erreurs n'étaient que le seul moyen pour lui de poursuivre cette aventure à tes côtés. Si ça ce n'est pas une preuve qu'il était désespéré de pouvoir te revoir, que l'on me donne une fessée.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant