Les Marron : Ménage à quatre

Axel

Ils applaudissent la performance endiablée de Nicolas. Malgré sa pudeur et sa timidité du début, Claire rigole les larmes aux yeux. Assise sur la chaise, elle lance des faux billets de Monopoly sur son homme qui nous sort la totale en dandinant du derrière.

Je veux mourir.

Rire, mais surtout mourir.

Ils sont des malades.

Et ils sont en train de me contaminer !

Scellant sa chorégraphie digne d'un cabaret de striptease cliché d'un baiser très langoureux. René et Sam lancent d'autres billets pour rajouter du piment. Je crois qu'on a perdu ce couple. Elle croise les jambes derrière son dos et amplifie leur étreinte.

Okay, on l'a réellement perdu.

— Ça suffit, on a pas de chambre en stock, déclare mon beau-frère.

Ça n'a pas l'air de marcher.

Alban et Jeff volent au secours de nos yeux vierges.

Les miens ont tout vu, mais ça fait du bien de se sentir encore innocent.

— On se décolle ! hurle Jeff en essayant de décoller les amoureux.

— On ne m'a pas laissé me mettre à nu, alors personne n'aura de paix !

Je soupire, il va le rappeler des millions de fois. On était pas prêt pour le total nude qu'il voulait nous servir, heureusement que René a vite compris et leur a dit que c'était bon. Le couple chaotique réussi enfin à séparer le couple mignon, on va pouvoir avancer.

Attendez...

Avancer ?

NON, N'AVANÇONS PAS !

— C carré, annonce-t-il le suivant.

Je boude.

— C carrééééééééééééééééé, amplifie Mathis.

— On a compris ! Pas besoin de le crier !

— Répète pour voir ? menace mon frère.

Il est fou ma parole. René le retient par le col de sa chemise pour qu'il ne me démonte pas. Maxence se dresse entre nous pour me protéger.

Je peux me défendre seul !

...mais je trouve ça mignon.

Pas parce que je le kiff, okay ? Juste parce que c'est mignon de vouloir me protéger alors qu'il ne connaît pas la force de mon grand frère. Il ferait moins le malin.

— On se calme, chéri. Vous pouvez y aller, les enfants.

Il a dit «les enfants» ?

Maxence m'entraîne avec le sourire.

— T'inquiète, ça sera drôle !

— Drôle ? Parle pour toi !

Je regarde mon beau-frère une dernière fois avec une mine de chien battu. Il ne veut rien savoir.

Je me souviens de ses mots quand j'ai tenté de le supplier au passage de la team Love.