Axel

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Je ne fais jamais de sport ou d'activités physiques régulières, les épreuves de ce matin se font sentir à présent. J'ai mal aux bras et aux jambes. Le dîner est terminé, Max et moi rentrons sous un ciel nuageux.

— Tu penses qu'il va pleuvoir ? demande-t-il.

— J'espère que non. Ça me fout toujours le moral à zéro.

— Par contre moi j'adore.

— Ah bon ?

— Oui. J'aime l'odeur de la pluie quand les gouttes tombent au sol. Je la trouve agréable, mélancolique et surtout aphrodisiaque. C'est un parfum très mystérieux pour moi.

— Aphrodisiaque ? Du pétrichor. C'est drôle. C'est juste l'odeur produite par de la terre humide, rien de sensationnel.

— Est-ce que tu viens juste de gâcher cette minute de poésie ? La magie a disparu ! Maintenant que je sais que cela à un nom !

— Désolé, rigolé-je. Si tu sais tout ce qui existe sur terre dont on ne connait pas le nom. Alors ne te morfond pas pour ça, voyons.

— Je ne suis pas rassuré. Tu es très cultivé, tu vas me sortir des mots nouveaux de ton chapeau magique. Je préfère me taire.

Je sens sa main se glisser dans la mienne. Je rougis.

— Je me posais une question.

— Vas-y,  dis-je.

— Comment ça va se passer au retour ? Je veux dire pour l'appartement. On va toujours faire chambre à part ?

Je me fige au milieu du décor tropical. Je n'ai pas pensé à ça moi.

— Ben... Je ne sais pas...

Dormir dans deux chambres différentes dans le même appart alors qu'on sort ensemble ? C'est vrai que c'est bizarre.

Cependant...

— Je comprends que tu te poses cette question. Tu penses à quoi ?

Nous arrivons dans notre chambre. Je m'asseois sur mon lit et lui à côté de moi.

— Ben, on est en couple. Je crois que ça serait un peu bête de dormir séparer alors qu'on peut simplement simplifier tout cela en partageant la même pièce.

— Ce n'est pas un peu rapide ? C'est un peu comme s'installer ensemble alors qu'on vient de se connaître.

Il sourit et me caresse le dos de la main de son pouce. J'espère qu'il comprend ce qui me fait peur.

— Pour moi, rien n'est vraiment rapide dans la vie. Je sais que ça donne l'impression qu'on vit tous les deux, mais tu sais que quand tu retourneras à l'université...

Il se rapproche de moi et nos bras se touchent.

— Je passerai te voir et toi tu viendras à la maison aussi, on partagera notre espace personnel d'un jour à l'autre. Je veux juste dire que l'on devrait déjà penser à cela.

Je me ronge un ongle, il me prend la main et l'abaisse.

— Tu sais que dormir ensemble ne veut pas dire coucher.

Il a compris mon inquiétude. Je ne voulais pas le dire de vive voix. Je ne suis pas effrayé par lui, je sais qu'il est gentil et prévenant. Ma peur réside sur sa capacité à être patient. Je suis attiré spirituellement et physiquement par lui, j'ai des rêves érotiques sur lui, donc je n'ai pas peur de partager le même lit. J'ai juste cette sensation que ça ne sera pas facile de faire cela en vrai. Lui et moi, nus l'un contre l'autre ? J'ai le cœur qui s'emballe d'un coup.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant