Axel

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— J'espère que c'est le moment où vous allez dire que c'est une blague, murmuré-je à notre guide.

Je ne veux pas que Max m'entende, il va croire que je cherche à me désister. Le moniteur ricane en se cachant la bouche, il se croit malin. Après la petite intermède au Sauna, je pensais trouver une minute pour moi afin de réfléchir à la situation actuelle. Les réclamations de Max ne sont pas entrées aux oreilles d'un sourd, cependant je ne comprends pas où j'ai bien merdé pour qu'il pense que je ne tiens pas à lui. Bon c'est vrai que depuis le début c'est lui qui fait des efforts pour me séduire, mais on ne va pas en faire un fromage. Si ?

Pour la seconde activité, nous sommes devant la salle de massage. Je suis quelqu'un de très tatillon, donc peu de personnes ont le droit de me toucher. C'est comme ça. Toutefois, je ne sais pas trop comment réagir à la méthode de ce centre. D'après lui, nous avons soit le droit de demander des masseurs ou masseuses pro, soit choisir de rester tous les deux et de se masser mutuellement. Il paraît que la seconde formule est très populaire. J'imagine que l'intimité, la friction des corps et l'odeur aphrodisiaque des huiles essentielles font un carton forcément.

— Alors ? Quelle formule pour vous deux ? demande-t-il.

J'attends patiemment que mon petit ami réponde, mais la réponse ne vient pas.

— Tu choisis quoi ?

Maxence me regarde en biais, il ne dit rien. Pourquoi j'ai la sensation qu'il attend que je prenne les devants.

— Messieurs, j'attends. La une ou la deux ?

— Il attend, appuie-t-il.

Mais... mais... Je ne sais pas quoi dire, moi ! Tu es plus âgé, tu sais ce qu'il faut dire ! C'est toujours mes aînés qui décident pour tout et rien, je ne fais jamais ce genre de choix ! Je suis en panique ! Qu'aurait dit Mam ? Mathis ? Non plutôt René ! Aaaaaaaargh ! Je perds mes moyens !

— Je pense qu'il a mal à la tête, chuchote le guide aux oreilles de Maxence. Je l'ai cassé ?

SORTEZ MOI DE LÀ ! C'est trop !

Mon Max s'approche tout doucement, puis me claque bien fort.

— REPRENDS-TOI, CAVIGNON !

Je secoue la tête. La douleur vive sur ma joue me réveille de ma torpeur.

— C'EST QUOI TON PROBLÈME ? m'énervé-je.

— De quoi as-tu envie ? me demande-t-il calmement.

Oh ?

Sa voix est si douce.

Il me frotte le bas du dos avec nonchalance. Bien qu'il ne me regarde plus, je sens bien qu'il n'est pas si hostile qu'au début. Est-ce qu'il s'inquiète pour moi malgré qu'il soit remonté contre moi ?

Ses joues prennent une teinte rose assez discrète, mais je la vois très bien. Un vent de soulagement me recouvre. Il est mécontent, mais il est toujours mon Maxence.

Bon okay, je vais le faire.

— La formule 2, s'il vous plaît.

Maxence écarquille les yeux. J'ai dit une bêtise ? Ce n'est pas ce qu'il aurait voulu ? Bordel, j'ai encore merdé ? J'ai besoin d'aide, bon sang ! JE NE PEUX PAS RÉFLÉCHIR POUR DEUX, CE N'EST PAS DANS MES HABITUDES !

— Très bon choix, ricane le guide. Vous avez entendu vous autres ?

Je sursaute quand je vois deux caisses de muscles à côté de nous vêtus du blanc. Nous ne les avons pas vu arriver. Ne me dites qu'ils étaient là pour nous. Je n'aime pas leur tête de vainqueurs ultra parfaits et leur dentition éclatante. Max n'a pas l'air indifférent, un petit sourire effleure ses lèvres quand il les regarde.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant