René

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— De quoi ils sont en train de parler ?

— Je ne sais pas, Nico, dis-je sincèrement.

Les rouquins sont derrière la baie qui mène au balcon, nous les voyons d'ici. Du moins, Max les observe d'ici. Depuis que mon beau-frère est dans les parages, son regard n'est que pour lui. Nous faisons mine de ne pas le remarquer, mais il ne cherche pas à le cacher. Il est ouvert, ses intentions ne sont pas une honte pour lui. Je reste perplexe sur ses goûts en matière d'hommes, mais le désir ne frappe jamais là où on l'attend.

Hummm...

Quant à Axel, il est déstabilisé par tout ceci. Entre la rencontre officielle avec le garçon de ses rêves et mes amis avec qui il n'a jamais matché, il se sent de trop. C'est ce que son frère m'a dit en tout cas. Je ne vais pas jouer les puritains, je suis satisfait.

Sam anime la table avec des anecdotes, un héro dans les moments de gêne. Tout le monde doit avoir un Sam dans sa vie. Stéphane regarde sa montre depuis quelques minutes, on dirait qu'il est pressé de partir.

— Puis-je savoir où sont les toilettes ? demande-t-il.

Je l'invite à me suivre. Au couloir son portable se met à sonner, il ne répond pas.

Étrange.

Je l'abandonne. Mon mari revient vers nous à la fin du repas, nous sommes sur le point de lancer un Karaoké, une idée des filles. Honneur aux dames. Il a une mine suspicieuse, ça veut dire que je ne vais pas aimer le compte rendu de leur discussion.

Axel ne sait pas où s'asseoir, s'était sans compter sur Maxence qui caresse la place à côté de lui en papillonnant des sourcils, mais mon beau-frère s'accroche discrètement à mon mari.

Ben voyons.

Nicolas soupire en voyant mon regard hargneux.

— Je crois que tu vas devoir accepter l'évidence, tu as deux frères au prix d'un seul.

Il se lève pour donner plus de place à Axel qui s'asseoit à côté de son frère. Max n'a pas l'air d'apprécier, mais un sourire conquérant remplace celui-ci, il doit se sentir au défi.

DANS QUOI NOUS NOUS SOMMES EMBARQUÉS ?

— Vu que tout le monde est là, il est temps de choisir les chanteurs, annonce Meï Lee. Je pense que vous êtes d'accord avec moi que chaque fois se sont les mêmes qui s'y collent, ça devient lassant.

— Hey, ce n'est pas ma faute si je chante comme un dieu, coupe Alban.

Hugo rigole en lui donnant une bonne tape au dos.

— Tu chantes comme une casserole !

Nous rigolons sans vouloir le vexer, Jeff l'embrasse pour le rassurer.

— Je pense que cette fois nous allons laisser la place aux plus réservés d'entre nous.

Hugo, Jeff et moi, écarquillons les yeux. Je n'aime pas la tournure que prend cette histoire.

— Chouette, applaudit Kelly. Depuis le temps que je me disais la même chose.

— Max et Axel peuvent aussi participer pour leur première soirée avec nous, ajoute Erwan.

— Euh... okay, acquiesce l'étudiant.

Apeuré, je m'accroche désespérément au bras de Mathis. Il a l'air de souffrir, mais il tente de me rassurer.

— Ça va aller, chéri.

— Plutôt sauter du haut de la tour Eiffel, fustigé-je. Fais quelque chose.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant