Axel

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Devant mon ordinateur, j'envoie tous mes courriers importants. Ma chambre est très petite, mon bureau est collé à ma tête de lit. Il y a peu d'espace où se déplacer, raison pour laquelle Maxence lit une bande dessinée, allongé sur mon lit. Je suis trop content de l'avoir pour la nuit, même si je ne m'y attendais pas. Il était question qu'il reparte à la tombée de la nuit, mais mon petit ami s'est naturellement installé dans le lit d'un air taquin.

Il me laisse bosser en attendant. Voilà, j'ai fini !

— C'est bon, mon courrier a été expédié. J'aurais sûrement une réponse demain matin.

Juste en short, Max se dresse le sourire aux lèvres.

— Super ! Alors on fait quoi de beau ici ?

Après notre petite ballade hors du dortoir, sans pour autant se montrer très intime, j'ai passé le temps derrière mon ordi et mon portable. Il doit s'ennuyer. Je lui propose de jouer à la console, il a l'air perplexe.

— T'en as pas envie ?

— Bien-sûr que si, vas-y branche.

Pendant un instant j'ai eu l'impression qu'il était déçu. Ce doit être mon imagination. Je branche la console tranquillement sur mon second ordinateur, il est toujours couché sur le lit, il ne dit rien.

— Tu veux manger quelque chose ? Je sors.

— Tu vas loin ?

— Non, c'est juste pour remettre des livres que j'aie emprunté à un mec à l'étage d'en dessous. À mon absence, tu ne sors pas d'ici, okay. C'est interdit d'avoir des étrangers dans l'immeuble à cette heure.

— D'accord, bébé.

Je rougis. Il me prend toujours au dépourvu quand il m'appelle comme ça.

Je me redresse et prends mon portefeuille. Les bouquins à bout de bras, il me dit ce qu'il veut et me voilà qui parcours les couloirs. Je salue des camarades de promotion au passage. Devant la chambre de Mike, je remarque une chaussette sur sa porte d'entrée. Il est avec une fille. Ce n'est pas ma vaine, je n'ai pas envie de me trimballer ça partout. Il n'a qu'à brailler s'il n'est pas content ! Je frappe un bon coup. Je répète plusieurs fois, monsieur n'a pas l'air enclin à ouvrir.

Énervé, une idée lumineuse me vient en tête. Vu que la porte de sa chambre à des problèmes de loquet, il a du mal à fermer de l'intérieur. Ici les gens ont la mauvaise habitude de rentrer sans jamais frapper, ce qui est très contraignant quand on a envie d'intimité. Je retire la chaussette discrètement pour ne pas que les autres le voit.

— On va voir qui est le plus malin.

Tout sourire, je m'éloigne très vite de là. Une petite vengeance après m'avoir abandonné à moi-même lors de la fête chez les sportifs.

Même si c'est grâce à ça que j'aie rencontré Maxence.

Le souvenir me vole un sourire, c'était trop con.

Je passe rapidement au McDo pas loin des dortoirs. Ils disent plus avoir ce qu'il a commandé, je l'appelle et il me dit de choisir pour lui. Il reste en ligne tout le long, j'ai le sourire aux lèvres. Il dit que j'ai des jeux chiants, mais je crois juste qu'il veut que je rentre plus vite pour qu'on finisse la soirée ensemble. Lorsque je récupère ma monnaie, en me retournant, je percute quelqu'un. Les livres et le portable tombent au sol.

— Hey ! Tu ne peux pas voir où tu vas ? Oh ? Voyez-vous ça, c'est poil de carotte. Vous avez vu ça les mecs ? C'est la carpette rouge !

Bordel, c'est un libéro de l'équipe de basket. Il est avec deux autres membres. C'est rare qu'ils ne marchent pas avec leur gourou et son bras droit. Je déglutis. Il faut que je dégage d'ici. Je m'abaisse pour ramasser mes affaires, mais il pose sa chaussure sur le livre du dessus, en plus elle est salle.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant