Mathis

447 84 50
                                    

Une.

Deux.

Trois.

Quatre.

— Youpiiiiiiiiii ! s'excitent Alban, Sam, Kelly et Meï Lee.

— Je savais que ça vous plairait, jubilé-je.

Mes amis se précipitent sur la barre de la pole dance que René a faite installée à l'insu de Kalligan. Ils sont excités comme des puces. Quitte à se faire crier dessus par le propriétaire des lieux, je veux voir des corps se trémousser. Sam et moi avons fait un stage de vacances dans un cirque quand nous avions treize ans, en cachette nous apprenions à faire de l'acrobatie avec la danseuse de pole dance. Nous avions adoré cette expérience. Alban a quant à lui fait partie d'une petite troupe de spectacles dans son premier job, il avait été formé à la discipline pour quelques prestations. Kelly est une fanatique de sport acrobatique sous forme de danse, entre la kapuera et la barre, cette femme a le sens du rythme. Pour Meï Lee c'est juste parce qu'elle est coquine celle-là.

— C'est une idée géniale ! affirme Kelly. On vous adore, les gars !

— Wow...

Max est émerveillé, ses yeux brillent de toutes les couleurs. Il n'a encore rien vu. Je sors de la poudre dans mon sac et en applique dans les mains.

— Attendez !

Je cours direct vers la radio à l'angle et lance "Perfect" de Ed Sheeran. Encore des cris de joie des initiés. À la première note, je me cambre naturellement. René n'est pas loin de moi, je l'appelle en lui faisant signe avec le doigt. Le sourire en coin qui s'épanouit sur ses lèvres est un appel sourd au désir.

— On se recule ! déclaré-je.

On me donne l'espace, le roi doit faire une démonstration. Au rythme léger et romantique de la chanson, j'attrape mon époux par le col de son vêtement avec fougue en le collant à moi.

— Ça devient chaud, murmure quelqu'un.

Je me fiche de qui ça peut être, tout ce qui compte c'est mon homme de glace. 

Me pressant contre son corps viril, j'effleure avec subtilité ses douceurs gourmandes qui réclament plus d'attention.

— Patience, chuchoté-je contre ses lèvres. On va passer aux choses sérieuses.

Je lui ôte les lunettes avec mes dents, puis je les lance à Sam. Ensuite J'attire brutalement l'homme de ma vie avec moi, puis le jette dans le siège vide au milieu de la salle.

Les voyeurs autour de nous lancent des encouragements. Sauf une voix.

— JE SUIS AVEUGLE ! LÂCHEZ MOI ! JE DOIS LES STOPPER, C'EST MON FRÈRE PUTAIN ! AAAAAAAAAH ! Hummmmmm ! Mmmmmmmmmm !

Un de mes sourcils tique, il arrive à me déconcentrer. Merci à celui ou celle qui vient de lui fermer sa gueule !

Garde ton sang-froid, Mat.

René semble énervé, pas grave. Je vais le détendre.

Ou pas.

Je retire mon polo et le jette sur lui en dansant langoureusement, mon sous vêtement suit la même course. On garde le bas pour les moins de dix-huit ans.

Je me cambre et me penche sur lui, René fait courir sa main experte sur ma clavicule, mon torse, mon ventre, la naissance de mon pubis.

J'adore !

— OÙ EST LA CAMÉRA ? exige une autre voix.

Je vole un chaste baiser à René Marron, dont la peau commence à prendre une belle teinte rose.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant