Axel

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Le réveil est difficile, j'ai encore la tête dans les vappes ; toutefois, me réveiller sur le torse de Maxence et être recouvert d'un bras protecteur, me rend heureux. Je suis si bien ici. La nuit n'a pas été de tout repos et je crois que j'ai été très épuisant. Entre mes réticences et puis mon envie de satisfaire enfin des mois d'abstinence, je l'ai un mis K.O.

Désolé, Maxou.

Hein ? C'est quoi ce surnom débile ? Jamais je ne le dirai à voix haute.

Même si on a passé le cap et que mon petit copain m'a démontré qu'on pouvait se faire du bien mutuellement sans avoir à dénigrer l'intégrité de l'autre, je sais qu'il va me falloir plus de temps pour qu'on passe à un autre style. Je pensais que tout ceci n'était que des préliminaires dont le but final conduisait automatiquement à la pénétration, j'en apprends choses.

Quelqu'un frappe à la porte.

Après deux autres tentatives qui risque de réveiller Maxence, je sors du lit. C'est juste notre guide qui vient vérifier si nous allons bien depuis la nuit dernière. Il cache son sourire derrière sa main en regardant ailleurs quand je suis face à lui, je ne comprends pas directement. Mais lorsqu'un courant d'air me fait frissonner, je réalise que je suis tout nu.

Honteux, je lui claque la porte au nez !

IL NE POUVAIT PAS PARLER PLUS TÔT, LUI ?

Cet intermède arrive jusqu'à mon petit ami qui baragouine des paroles incompressibles dans son sommeil, puis grimace avant de sombrer une nouvelle fois. Je ris très bas, c'est adorable.

Étalé dans les draps immaculés, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration sereine, sa blondeur dorée se mêlant à la lumière s'infiltrant par les rideaux, on dirait un ange sur un nuage. Il est presqu'irréel.

Trop bien pour moi.

Il ouvre les yeux délicatement, j'en ai le souffle haché pour je ne sais quelle raison. Il caresse la place à ses côtés, pinçant les lèvres quand il la sent vide. Puis il lève ses beaux yeux sur moi. Son visage s'illuminant, comme s'il était soulagé que je sois toujours là. Un peu inapte dans mes pensées, je reste là à le contempler, tandis qu'il m'observe à son tour.

Je déglutis.

— Bonjour, dis-je.

— Bonjour.

C'est tout.

Plus aucun mot échangé. On se perd dans les pupilles de l'autre.

J'ai l'impression de ne plus savoir comment fonctionner. Hier tout était chaos et puis béatitude. L'engrenage reprenait sa fonction normale. Ce matin, devant lui, à nu, physiquement que mentalement, je suis un peu perdu. Je ne sais pas quoi lui dire ou faire. Je suis bloqué. Il a vu des morceaux de moi que je ne soupçonnait même pas, ça m'intimide. Suis-je toujours le même Axel qu'hier ?

Il me sourit et me tend la main.

Papillonnant des cils, je ne comprends pas. Sa main accueillante m'appelle tout simplement. Je m'approche sans hésitation, mais curieux, puis je glisse la mienne dans la sienne. Max la referme et m'attire à lui.

— Viens te recoucher.

Oh ? C'est tout ?

Il n'a pas l'air de me voir différemment.

Je reviens dans le lit, on s'enlace, ses jambes entremêlées aux miennes. Je respire son odeur, le sourire aux lèvres.

Il sent si bon.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant