Maxence

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Sur les marches du pavillon, mon mec et moi buvons des canettes de bières sous le ciel limpide. Malheureusement il n'y a pas d'étoiles à admirer. De toute façon ça ne sert à rien quand j'ai ma constellation sous les yeux. Axel m'a laissé m'occuper de ses cheveux avant que nous allions au repas du soir. Je ne pensais pas qu'il accepterait que je les discipline un peu. Il a des boucles certes, mais je le trouve encore plus beau quand elles ne vont pas dans tous les sens. J'ai dégagé son front souvent si froncé que j'aie l'impression que ma beauté est bien plus sexy quand il est ainsi.

Il a reçu des compliments ce soir. Mathis m'a dit qu'il voulait bien que je fasse de même pour lui, mais qu'il a un peu peur de voir le résultat. Surtout que je prévois un dégradé pour lui. Il a une belle nuque, je veux la libérer de cette touffe qui la dissimule. Heureusement qu'il fait parfois des chignons, sinon je ne l'aurais pas remarqué.

— J'ai hâte que nous allions à cette petite excursion. La grande barrière de corail doit être magnifique, m'émerveillé-je. Ça sera ma première plongée et toi ?

— J'en faisais quand nous étions à Tahiti et en Polynésie pour les vacances quand j'étais au collège. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais Sam et Mathis avait un air bizarre ce soir.

Voilà le fameux pli de sourcils. Il ne le quittera jamais, c'est sûr. Je bois une gorgée du liquide roux.

— Tu l'as remarqué aussi. Je ne m'en fais pas, ça doit être une de leur petite manie. Cette sortie à six est une belle idée. Ainsi je pourrais me rapprocher de Sam aussi.

— Pourquoi faire ?

— Ben, les Marron sont de ta famille, quelque part Sam aussi. Je ne veux pas de frein à la réussite de cette relation. Tout le monde doit être dans ma poche.

Il secoue la tête en souriant.

— Tu parles comme si nous étions un couple sur le point de se marier et que tu attends leur approbation. Je te rappelle que ça fait juste quelques jours.

Ses propos m'interpellent. Je baisse les yeux sur ma bière et essuie machinalement la buée d'eau sur la canette.

— Oui. Mais ça fait des mois que je t'ai dans la peau, Axel Claude. Je ne sais pas si tu as seulement une idée de ce que je ressens pour toi. Je ne veux pas d'une passade. Je ne veux pas que tout s'arrête du jour au lendemain. Tu comprends ? Je veux que ce soit clair entre nous. Je t'aime. Je me répète, je sais, mais ma sincérité m'empêche de faire autrement.

Il baisse aussi les yeux sur sa liqueur. Le son des glaces qui fondent dans la petite glacière recouvre le silence.

— À ce propos, je voulais te dire un truc. Après les vacances, je vais en Irlande pour mon stage académique de six mois.

Quoi ?

— Un stage ? Tu ne m'en as pas parlé avant. Et qu'entends-tu par après les vacances ?

Il soupire et pose sa boisson à côté de lui, sans me regarder. J'ai un mauvais pressentiment.

— Je n'y ai pensé que depuis que nous avons commencé ce séjour. Je n'avais pas prévu de sortir avec toi et toutes les péripéties que j'aie vécu. Je sais que ça va te paraître un peu dénué de sens car c'est encore tout frais et que tu voudrais qu'on passe plus de temps tous les deux, mais... J'ai envie d'être un peu seul.

Quoi ?

— J'ai envie de m'éloigner de mon quotidien pour cette durée enfin de réfléchir à tout ce qui m'arrive et ce que je vais prévoir pour le futur. C'est une envie qui me triture l'esprit depuis un bout de temps. Je voulais t'en parler, mais je... Mais j'étais encore accaparé par ce que je ressentais pour toi. Je ne voulais pas me mélanger les pendules et me lancer dans une aventure pour laquelle je ne suis pas prêt.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant