René

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Les adieux à l'aéroport sont intenses. Bastien me serre contre lui, mes jambes en l'air qui gigotent pour lui demander de me libérer. Audrey qui donne tous les conseils possibles à Mathis pour me rendre heureux, comme s'il ne le savait pas déjà vu que Monsieur prend des notes. Sam et Kalligan qui s'échangent tous leurs réseaux sociaux pendant que Stéphane observe tout cela de façon magnanime. Shen et Meï Lee qui font des prières pour le sol australien en suppliant tous les dieux de leurs croyances de leur permettre d'y revenir. Attirant le regard globuleux des voyageurs. Hugo et Alban qui posent avec des touristes qui viennent d'arriver et qui les prenennt pour des natifs, sous la caméra avisée de Jeff. Claire, Kelly, Maxence et Axel qui nous observent de loin, je pense qu'ils ne veulent pas qu'on sache qu'ils sont avec nous. Nicolas et Erwan surveillent la ligne d'embarquement.

Je cesse de lutter contre l'amour de mon cousin, il a toujours été ainsi avec moi. Il ne supporte pas les séparations. Lorsqu'il me dépose enfin, Barbara sa fiancée demande pardon à sa place. Audrey me saute dessus à son tour et me promet de passer me voir dès qu'elle aura des disponibilités sur son emploi du temps. J'adore mes cousins, ils sont très importants pour moi. J'ai hâte pour la prochaine réunion de famille.

Tout le monde embrasse tout le monde et enfin on peut quitter ce beau pays. J'ai l'impression d'avoir passé une éternité et non un mois. Mathis est triste.

— Je crois que ça aura été mes meilleurs vacances.

— Malheureusement la vie continue. Tu as au-moins réussi à passer un mois loin de tes écrits et du stress que de la correction.

— D'ailleurs, je pense que je vais m'y remettre dès notre retour, sourit-il. J'ai beau adoré me prélasser avec toi sur les dunes de sable, écrire me rend encore plus heureux.

Je reconnais bien mon mari.

— Tu veux lire un livre ?

Il accepte. Je lui remets une histoire qui pourra l'occuper les prochaines heures, surtout que je l'ai pris en trois tomes. Tant qu'il ne va pas s'ennuyer, tout va bien.

L'arrivée est épuisante. Je n'arrive jamais à m'y faire. Les chatons ont l'air de ne pas être dérangé par l'apesanteur quand nous sommes en altitude. Ils vont bien et ça me réjouit. Nous embrassons tout le monde et leur souhaitons de retourner chez eux en sécurité. Shen va passer la nuit chez le couple Aleff avant de prendre le chemin demain matin pour sa ville. Stéphane nous propose de nous déposer, mais je décline son offre. Nous sommes bien trop nombreux.

— Tu vas chez lui ou il te dépose chez toi ? demande subtilement Mathis.

— Il veut passer la nuit à l'appart avec moi. Sa fille l'attend chez lui, mais il a encore envie qu'on reste ensemble avant qu'il ne la rejoigne. Normalement elle reste avec lui depuis son accouchement. Elle a dû mal avec sa belle-mère qui passe son temps à envahir son espace personnel chez elle.

— Je comprends. Rentre bien et souviens toi de l'essentiel, dis-je.

— Quoi ?

— Les pizzas à l'ananas sont immondes.

Il éclate de rire et Mathis aussi, moi non. Je suis très sérieux.

— On s'appelle les gars, nous embrasse-t-il.

Lorsqu'ils s'éloignent enfin, je dis aux plus jeunes que nous prenons un taxi, Maxence a sommeil.

Dès que nous frôlons le sol de notre appartement, les chatons miaulent à en perdre haleine.

— Oui, nous sommes à la maison. Soyez moi excités, rigolé-je.

Notre appartement m'a manqué. On est mieux que chez soi, c'est une règle absolue. Certes j'ai couvert tous nos meubles avec des bâches transparentes, je sens que le ménage sera de taille. Mathis veut ouvrir leur cage de sécurité.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant