Mathis

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— Tu as intérêt à avoir une bonne assurance décès.

— Ce n'est pas du tout ce que tu crois, panique-t-il.

— Donc le fait que tu sois caché derrière ce poteau depuis trente minutes pour espionner Maxence n'est que le fruit de mon imagination ?

Axel déglutit en fuyant mon regard accusateur.

— J'appelle la police.

— Hey ! Je suis ton frère !

— C'est toujours ce qu'ils disent avant que tu les vois se faire arrêter à la télé parce qu'ils ont kidnappé quelqu'un. Vas-y chéri, ne te laisse pas berner, me chuchote René.

Il n'a pas tort, aussi.

La parodie de Columbo face à nous n'a aucun moyen de s'échapper, René lui a fait une clé de bras dont il se souviendra toute sa vie. Mon mec est ceinture noire. Nous étions en chemin pour la maison après avoir fait les courses, quand nous avons décidé de passer voir Maxence pour lui donner des oranges, il en raffole. C'est ainsi que nous avons attrapé mon frère en train de lorgner devant l'institut. Je n'ai pas trop réfléchi pour faire un plus un, c'est clair qu'il est là pour notre locataire.

— Si je comprends bien, la dernière fois que je t'ai vu devant l'immeuble c'était pour lui.

Je me souviens quand il s'est enfui, j'ai pensé que c'était parce que je l'avais approché, mais en fait c'était parce que Max était là. Que cache-t-il ?

— Non ! Je n'ai rien à foutre de lui !

Encore cette agressivité.

— Je vois.

Mon mari me chuchote un plan à l'oreille, puis me libère d'un sac, je sors mon portable et lance un appel. Au bout de la première sonnerie, il décroche, direct haut-parleur.

— Allô, Mathis ?

— Salut, Max. René et moi nous sommes devant t...

Axel m'arrache le téléphone des mains et raccroche. Je ricane.

— Tu passes à table ou non ?

Je n'ai jamais vu Axel aussi embarrassé de toute sa vie. Il a intérêt à avoir une très bonne raison.

— Je... Ce n'est pas ma faute... C'est lui...

— Lui, quoi ?

Il se gratte derrière la tête en regardant ses chaussures. René et moi échangeons un regard plat. Il nous perd du temps là, je suis censé faire une surprise à ma moitié.

— Je peux rentrer ? demande René avec nonchalance. Je me fiche de sa misérable vie, High et Hello ont besoin d'être surveillés.

Il m'arrache un sourire. Je lui donne un baiser et le laisse avancer. Axel le suit de ses prunelles.

— Il me déteste encore à ce que je vois.

Hum ?

— Euh... pas détester. Haïr c'est le bon mot. Tu n'es pas encore venu t'excuser depuis la dernière fois, même moi je ne devrais pas te parler. Tu m'as insulté et insulté tout ce que je représente. En revanche, je ne peux pas rester silencieux alors que tu veux sûrement t'en prendre à Maxence.

— Alors c'est comme ça qu'il s'appelle ? Maxence ? Je vois, murmure-t-il, l'esprit ailleurs.

Il m'inquiète là, il n'a pas rétorqué. Il rougit en fixant l'institut, l'air de réfléchir.

— Tu peux me dire enfin ce qui se passe ?

Toute cette mascarade me donne la migraine.

— Le garçon. Celui de la fête... C'est lui.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant