Mathis

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Une pelle, un grand sac poubelle, trouver une scie à moteur...

— Tu es avec nous, Mathis ? me demande Sam.

— Bien-sûr, vas-y raconte nous tout.

Puis je vais tuer ce mec et nous en débarrasser dans les bois. Il faut que je liste le matériel à notre retour !

René pose une main sur l'épaule de notre ami pour l'inciter à parler. Sam me fait de la peine, je lui prends sa main, puis caresse le revers de mon pouce.

— Vous n'imaginez pas comment je l'ai découvert, déglut-il. Après tes conseils à Max à propos de sa persévérance, j'ai pris la ferme résolution de mettre un terme à mon tourment. C'est quand même bizarre que deux mecs qui se plaisent et qui dorment dans la même chambre n'ont pas encore échangé le moindre baiser.

Max et Axel sont un exemple aussi.

— J'en avais un peu marre de ce petit jeu entre lui et moi, alors j'ai pris les devants en décidant de lui confesser mes sentiments. Je me disais que même s'il me rejetait, au moins je serais fixé sur nous.

— C'est normal, l'encouragé-je.

Le serveur revient avec nos commandes, nous n'avons pas la tête à ça.

— Donc hier soir quand je suis monté j'avais la ferme intention de lui déclarer ma flamme et lui demander de devenir mon copain. Quand je l'ai trouvé, il était au balcon, téléphone en main. Ce qu'il fait chaque soir, presque toujours à la même heure.

— J'avais remarqué cette habitude, confirme René. Je trouvais déjà cela étrange sans y mettre les formes.

— Une fois il m'a dit que c'était juste une vieille tante qu'il doit appeler régulièrement pour rassurer car elle est un peu collante.

— Et tu as cru à ça ? demandé-je.

— Ce n'est pas le moment de juger, continue de me caresser le dos de la main, fustige-t-il.

Je m'exécute en fronçant les sourcils. Sam continue sa petite histoire.

— Il ne m'a pas entendu entrer, c'est certain, parce que d'habitude il s'éloigne de moi pour terminer le coup de fil. Il était dos à la porte et très concentré.

Stéphane est torse nu, face à la fenêtre. Il est si mignon, il faut que ça marche ce soir car j'ai très envie de mener les choses jusqu'au bout. D'abord, je prends une douche ! Sur la pointe des pieds, je choisis ce que je vais mettre pour l'aguicher cette nuit.

Je fais ce que je peux, quand je serais de retour on ira où tu veux, ma chérie.

Hum ? Il a appelle sa tante «Ma chérie» ?

Non, mes collègues sont un peu lourds, donc parfois c'est un peu juste. Ils sont drôles par contre, tu devrais voir ça, la dernière réunion est fini en chaos total. Je sais que je te manque, je fais ce que je peux.

Ses «collègues» ? C'est de mes amis qu'il parle ?

Son coup de fil est très inattendu. Je devrais le laisser dans sa bulle, mais ce qu'il dit me rend curieux.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant