René

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Tout le monde est hilare des mésaventures du groupe, pourtant ce n'est pas fini.

— Nico, le portable jetable.

Il s'exécute rapidement en me donnant le petit téléphone. Ils se taisent tous en attente de mes actions, je n'aime pas tout dire quand je mets un plan en place car la spontanéité est nécessaire pour qu'un travail soit plus crédible. Je travaille toujours seul pour les besognes les plus délicates comme celle-ci.

Sous leurs yeux, je lance un appel. Mathis jette un œil à l'afficheur, mais ne connait pas le numéro. Un autre portable sonne dans la pièce, ils cherchent dans tous les sens. Pendant ce temps, le seul mec encore debout de l'autre côté de l'écran de mon ordinateur se met à bouger de façon discontinue. Il fouille parmis les bouteilles qui jonchent le sol. Il retrouve le portable de leur leader.

— Mais... C'est... Tu les appelles ? s'étonne ma moitié.

— Admires, dis-je sans prétention.

Ils fixent tous l'écran.

L'étudiant effrayé pense qu'il s'agit du père de son ami parce que j'ai enregistré ce numéro sous : Daddy.

Pressé, il essaie de réveiller le capitaine de Basket de son malaise. Le choc a dû être violent. J'arrête puis recommence. Je n'ai pas peur que ce numéro soit tracé, on ne pourrait jamais me lier à ça.

— Bordel, réveilles toi ! C'est ton paternel !

Le vacarme et les secousses réveillent plutôt le vice-capitaine qui est le dernier au courant de la situation. Sa réaction ne se fait pas trop attendre. Il se lève d'un bond et sort du lit en se plaignant d'un mal de crâne. On fixe tous Erwan, le drogueur.

— Quoi ? Vous vouliez bien qu'il dorme vite non ? se défend-il.

Je continue de stresser l'alarme humaine, qui réussit enfin à sortir son pote du coma.

— Je peux savoir ce qui se passe ? s'exprime le vice-capitaine de Basket encore assommé. J'étais en boîte et puis il y avait ces filles, puis ce gars... Putain, j'ai mal...

Il s'assoit sur le lit. J'adore le fait qu'il ne sache pas encore de quoi il retourne. Quand leur leader recouvre enfin ses esprits, son réflexe est de gifler celui qui ne cesse de crier pour le réveiller.

— La ferme !

— Pourquoi tu me frappes ? Je voulais juste te donner ton tel, ton paternel n'arrête pas de sonner ! s'énerve-t-il.

— Mon quoi ?

On lui présente son portable qui sonne toujours.

— " Daddy " ? Tu te fous de moi ? Je n'appelle jamais mon vieux comme ça !

Il arrache son appareil agressivement et pousse son accolyte, lorsqu'il voit son vice assit à se plaindre de son mal de crâne, il le jette brutalement à terre d'un simple coup de pieds. Mathis adore.

— Que personne ne m'approche ! s'énerve-t-il. Je veux savoir ce qui se passe ici !

— Je suis aussi dans le flou que toi ! lui réponds l'autre capitaine. Tout ce dont je me souviens, c'est que j'étais à une fête et puis j'ai eu un coup de fatigue. Je me suis réveillé ici comme toi !

— Une fête !? Quelle fête !?

— Les gars, parlez moins fort, ça bouge là-dedans, se plaint le second basketteur.

— Tu vas la fermer ? T'as pas intérêt à l'ouvrir sale bâtard ! Tu foutais quoi à te coller à moi comme ça, merdeux ?

Je pense qu'il y aura une bagarre.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant