René

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Après un dernier message à Nico pour confirmer la petite réunion amicale ce soir, je me dirige vers mon homme qui écrit depuis ce matin, avachi dans le canapé en jogging et torse nu. Il est trop concentré pour me remarquer, cela m'amuse. Je clique sur vidéo pour le filmer, il se ronge les ongles en tapant sur la machine, trop mignon. Nos chatons sont en promenade avec Maxence, c'est juste un prétexte que j'aie sorti pour l'éloigner de l'appart. Il a aussi des courses à faire pour moi, ce qui veut dire plus de tranquillité pour moi. J'ai chronométré, nous avons deux heures, avec une marge de quinze minutes en dessous s'il rentre plus tôt ou de plus s'il prend le chemin le plus rapide pour le parc animalier. J'interpelle mon chéri de ma voix la plus rauque possible.

— Bébé, tu as une minute ?

Mathis lève la tête à peine une seconde avant de retourner à son manuscrit, mais lorsqu'il écarquille les yeux en me contemplant à nouveau, un sourire canaille accentue ma provocation. Ses prunelles intenses visent mon entrejambe animé de secousses intempestives, qui attend déjà que l'on s'occupe de lui. Sa mine ébahie se meut en air mutin, il crève d'envie de toucher ce qu'il voit. Mon écrivain favori dépose simplement sa machine sur la table basse et se recule au dossier du canapé. D'un réflexe, il se caresse la braguette du jogging, mon bébé me sourit. Excité, je penche la tête de côté et d'une voix innocente, je demande :

— Tu n'écris plus ?

Mathis me dévore du regard.

— Viens par-là, toi, ordonne-t-il.

Ricanant, je l'approche en maintenant cette façade détendue. Il s'empare de ma taille et exige que je m'installe en califourchon sur lui. Le Mathis affamé est si viril et exigeant, tout ce que j'aime. Sa main droite me parcoure le torse avec avidité. Mon homme à trois points faibles, l'un d'eux est mon physique d'athlète, il adore caresser mes abdos.

— Nous avons une heure trente, bébé, lui soufflé-je, sois efficace.

Nous adorons les défis et l'idée de se faire surprendre nous excite plus que tout, néanmoins je ne veux pas traumatiser nos chatons, ça pourrait les bouleverser.

Une heure et trente-cinq minutes plus tard, Mathis s'écroule sur moi, en sueurs. Nos respirations cadencées nous empêchent de formuler des phrases cohérentes.

Bordel que c'était bon !

Le parquet mouillé me colle, ce n'est pas agréable. Je refuse catégoriquement de salir mon canapé, alors nous avons changé de scènes de crime. Après un petit baiser, il se détache de moi en prenant place à mes côtés.

— Tu me tues, geint-il.

Il m'arrache un rire. Notre cadence d'intimité se fait rare depuis que je suis trop occupé, avec ses masterclass en ligne, on ne peut plus faire l'amour la nuit autant que ça nous chante, on est obligé de profiter de moments pareils pour déboucher la tuyauterie.

Super, je parle maintenant comme mon père.

Une fois Maxence a failli nous surprendre alors qu'il avait oublié les clés du salon de coiffure. C'était son tour de l'ouvrir. J'étais derrière mon petit bureau, fort heureusement, car il n'a pas su que Mathis était sous la table et me faisait une belle gâterie. Bien-sûr Monsieur Marron n'a pas arrêté pour autant et j'ai usé de toutes les fibres de mon corps pour ne rien laisser paraître, car il faut avouer que mon mari sait y faire.

Oh, il y a aussi eu la fois où pour lui faire très plaisir j'ai changé mes habitudes pour distiller son joli cul rebondi. Les chatons étaient avec la propriétaire de Gigi 2. Je ne savais pas que Maxence était dans l'appartement, nous avions laissé la porte de notre chambre ouverte. Nous étions un tantinet déchaînés par les passions. Durant une pause, je suis sorti en trombe pour prendre une bouteille d'eau fraîche, j'ai croisé notre locataire derrière le comptoir de la cuisine avec un sourire diabolique et un pouce en l'air pour me féliciter de ma performance. Il semblait impressionner, rien que ça.

Les Marron : Ménage à quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant