🌼 Chapitre 4 🐄

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LE STRESS !

Je ne tiens pas debout sans faire les cent pas, mon esprit est préoccupé par les derniers événements.

J'ai l'impression qu'on en parlait encore hier, mais non, ça fait bien une semaine et quelques jours que j'aie été contraint de faire table rase sur mes craintes et accepter les plaintes de la majorité. Dans quelques heures ou minutes, que sais-je, un petit groupe de six personnes vont faire partie de notre équipe durant les six prochains mois.

J'ai cédé à un chantage sentimental sans précédent, tout le monde était ligué contre moi, même les jumelles. Devant une telle cohésion je n'ai pas lutté, satanée démocratie ! Yanis m'a juré de faire le nécessaire et de s'assurer que toutes ces personnes soient honnêtes et en règle, en contrepartie le contrat saisonnier et le niveau de vie seront scrupuleusement soignés. Je ne sais pas à qui j'aurai à faire, mais je suis avant tout un homme d'honneur, alors leurs droits seront respectés.

Le jour où j'ai accepté cette arnaque, mon ami était si heureux qu'il a sorti trente CV sous son bureau pour que je les étudie et choisis les hommes et femmes qui correspondent à mes attentes. Ce gredin attendait ça depuis toujours ! Il m'a dit que certains avaient déjà bossé pour d'autres éleveurs et qu'il les a auditionné pour vérifier que les antécédents étaient vrais. Ça m'a surpris qu'à l'heure actuelle les choses ne se passent plus au noir, cependant Yanis m'a expliqué que ce type «d'esclavage» existe encore surtout dans les Bouches-du-Rhône. Il a juste enquêté auprès des associations pour savoir s'il y avait un moyen plus légale et c'est ainsi qu'il s'est penché sur le cas des étudiants qui font parfois cela pour des stages et autres, et aussi des chômeurs qui en profitent.

Tout ça me donne des maux de tête. J'ai sélectionné quatre hommes et deux femmes pour nous accompagner tout au long des mois à venir. Je sais juste qu'ils sont pour la plupart compétents, je n'aurai pas trop de mal à les former.

Pourtant je n'arrive pas à me calmer. Ma mère dit que c'est juste les premiers jours, que ça va me passer, je l'espère. Xavier et Mathieu sont allés les récupérer au centre du village pour les ramener ici, il m'a envoyé ce message :

<<Je les desteste déjà.>>

Ce crétin veut me rendre fou !

— Rome, j'ai fait des tartes pour les recevoir, tu veux être le premier à les goûter ? me demande Reine, une de mes employés.

— C'est chaud ?

— Comme tu les aimes, patron, sourit-elle.

Je me rue avec mes nièces vers le dessert gourmand. Au diable les nouveaux, j'ai faim !

— T'en as fait trois ? Hey ! Même aux abricots ? Je t'adore !

Elle rit en aidant ma mère a rangé la cuisine. Christelle et sa sœur déguste celui à la fraise.

— Il y en a une pour moi ? demande Yanis.

— Non, tu attends les autres, rigole Marguerite.

— C'est de la discrimination, je vais me plaindre à ton mari.

— Vas-y, on verra si ta parole vaut plus de dix ans de mariage.

— Tu fais ça parce que ton frère est là ? Entre nous j'ai déjà un avantage sur toi.

Comprenant le sous-entendu, d'un petit air gêné, lui et moi échangeons un regard avant de retourner ailleurs chacun de son côté.

C'est un peu gênant d'y penser.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant