🌸 Chapitre 31 🐄

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— Je te souhaite une très bonne soirée, Rome, jubile Margot en réajustant mon col.

— Il est très bien, dis-je.

— Tu as mis de l'eau de Cologne ? demande ma mère.

— Vous êtes sérieuses ? Dois-je vous rappeler qu'il y aura son fils et que j'y vais surtout pour lui poser une question ? Ce n'est pas une promenade de santé.

Les deux femmes de ma vie gloussent en se lorgnant de côté. Je lève les yeux au ciel.

— Romy, mon bébé. Jean est délicieux, me rappelle ma mère. C'est «le» garçon idéal que tu cherches depuis toujours. Nous n'allons pas rester les bras croisés à attendre que tu fasses ce qu'il faut pour conclure. On doit y mettre notre touche. Je suis comblée plus que jamais que tu fréquentes une personne aussi adorable et serviable, un futur gendre parfait. Avec une cerise sur le gâteau exquise, un magnifique petit garçon. C'est un cadeau du ciel après toutes mes inquiétudes pour toi.

Elle est très joyeuse. Jean tient une grande place dans son coeur, je m'en doutais bien. Elle le veut et personne d'autres.

— Maman a raison. Profite bien de la soirée et ne gâche pas tout avec tes doutes et autres. Le cas de Castier sera vite réglé, vous pourrez passer à autre chose. Après ta colère d'hier soir, c'est préférable de passer une soirée tranquille avec lui. Nous l'avons déjà prévenu de ton humeur, il a promis de prendre soin de toi.

— Vous avez fait quoi ? Vous lui avez parlé de mes problèmes ?

— Non, on a juste dit que tu as des soucis personnels, pas plus.

Ça commence à m'énerver. Je préfère partir avant de soulever une dispute, mon mal de crâne va empirer sinon. Lorsque mes doigts bandés effleurent la poignée de porte très froide, les picotements me font frissonner. Quelle idée de détruire des installations en bois avec les mains, j'avais des échardes partout à la fin. Après coup, c'était une connerie sans pareille, mais j'en avais vivement besoin. À quoi bon le nier. Si les fromages déjà aboutis étaient contaminés, alors ceux qui étaient encore dans les autres phases devaient avoir été empoisonnés aussi. Valentin m'a dit ne pas pouvoir déterminer la période de contamination, car cela a pu être fait bien plus tôt que le soir de la disparition du cadenas, que le jour même. Rien n'est certain. Peut-être que ce n'était pas la première fois que l'intrus s'y introduisait et que cette fois là j'allais le surprendre. Trop de théories sont en à envisager.

Toutefois il est certain d'une chose, la composition du poison était la même que celle qui a failli tuer Ranger.

Je n'en croyais pas mes oreilles. C'était juste une horreur. Il m'a dit que son ami qui devait analyser les échantillons de mon chien avait été catégorique, malgré la composition similaire entre les deux produits, ce n'était pas un simple produit d'entretien. La personne qui a fait ça doit avoir des connaissances en chimie, car les aigreurs d'estomac ressentis par les patients ne suffisaient pas à les hospitaliser, mais donnaient des symptômes typiques d'une intoxication alimentaire légère. Les chiens ont du mal à supporter car ils sont plus sensibles.

Cette révélation m'a secoué, je n'ai pas pu dormir de la nuit. Solal est venu me voir très tard pour discuter. Ce qu'il a ajouté sur ce sujet m'a achevé. Selon lui, l'empoisonnement de Ranger était soit un accident, soit c'était pour tester le produit sur un animal. Nous sommes face à un individu qui n'a pas de respect pour la vie d'un être vivant. Il a terminé sa tirade d'une voix très froide qui m'a glacé le sang.

Je pense que la dernière étape sera de rendre les vaches malades. C'est la seule éventualité qui reste. Il serait très prudent de changer le système de travail de toute la ferme, l'ennemi va frapper. Je crois qu'avec tout le tohu bohu, ça va se calmer un petit peu, mais ça n'éloigne pas le danger.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant