🌼 Chapitre 5 🐄

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Buvant ma tisane chaude à cinq heures du matin, devant le dortoir, j'attends paisiblement que Xavier jette tout le monde dehors. On verra à quel point ils sont matinales. Il fait très frisquet, je suis émitouflé dans un blouson très chaud. Il fait deux fois mon épaisseur et rajoute trop de matières à ma carrure, ça va être un peu juste de bouger là-dedans, mais c'est nécessaire pour que ma mère ne me chante pas des salades.

Antoine, Hugo et Mathieu sont déjà éveillés, c'est normal. Ma sœur est en train de s'occuper des veaux, ma mère fait le nécessaire avant le réveil des jumelles, c'est elle qui les emmène à l'école. Bientôt elles seront en vacances, plus que deux semaines à supporter et nous les verrons gambader avec les animaux dans toute la prairie, elles adorent prendre soin de petits veaux avec leur mère.

Reine s'occupe surtout de la lessive, du ménage et quelques fois de la cuisine, elle partage ses tâches avec la femme de Mathieu. Elles sont indispensables parce que sinon je ne sais pas à quoi nous ressemblerions avec des loques et des gîtes sales. Yanis sera là dans deux heures, il est chez lui.

Le veinard.

Les petits dormeurs apparaissent enfin. Je suis mi-amusé mi-satisfait de la vision qu'ils m'offrent. En dehors d'Ismaël et Hercule qui vont très bien dans leurs bottes, on voit bien des grands habitués, tout le reste traîne le pas. Les soeurs baillent et se frottent les yeux simultanément, nous avons droit à un faible bonjour de leur part. Le nez de Justin est complètement rouge, il porte un simple pull léger sur les épaules, ce qui m'étonne.

— Tu n'as rien de plus chaud que ça ?

— Si, mais se sont de grands manteaux, ce n'est pas fait pour le travail. Le seul blouson que j'aie est usé, je n'ai pas pensé à acheter un neuf, je vais aller au village tout à l'heure dans l'espoir d'en trouver un nouveau.

Ah...

Mais je ne vais pas le laisser comme ça toute la journée. Je demande à Antoine de me rapporter le dernier gilet bien chaud que nous avons dans le bureau de Yanis. Pas possible que quelqu'un attrape froid le premier jour. Lorsque je me retourne à nouveau, je constate que quelqu'un est absent.

— Où est Solal ?

— Ici, répond la voix la plus sexy de tout le camp. Je veux porter plainte !

Il sort du bâtiment avec un air renfrogné. Son visage est mouillé et je constate que son Jean l'est aussi. Il a dû porter ses vêtements à la va vite car il ajuste encore le col roulé sous sa veste en cuir. Il ne va pas travailler en portant ça, si ?

— Il m'a aspergé de l'eau glacé dessus !

Il pointe Xavier qui vient la tête haute en sifflant. De l'eau glacé ? Il veut le tuer ?

— Il a le sommeil lourd, je n'ai pas réussi à le réveiller, même en le jetant à terre ! Il fallait bien que je trouve une solution ! S'il veut porter plainte qu'il le fasse après avoir bossé, merci.

— Franchement ?

— C'était ça ou la sirène de pompier.

Ah oui la fameuse alarme qui me rend hystérique à chaque fois. Non, ça va l'eau glacé c'est mieux. J'interpelle juste le métisse que le réveil ici est sacré, il a perdu du temps à tout le monde en se réveillant aussi tard. Il fulmine et regarde ailleurs. Certes il est très beau, mais je n'aime pas son attitude. Antoine me passe le gilet rapporté que j'offre à Justin.

— Merci, vous ne le devriez pas les gars, j'irai au marché de toute façon.

— C'est un cadeau qui te sera utile, tu connais le climat, mieux vaut être bien couvert des fois.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant