🌼 Chapitre 6 🐄

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— Empoisonné ? C'est impossible ! Il mange sain, ne traîne pas n'importe où et il ne consomme que ce que la famille lui donne. C'est strictement impossible !

— On se calme. Je suis tout aussi désolé de te l'annoncer ainsi, mais les analyses ne trompent pas, affirme Valentin. Heureusement pour nous qu'il a réussi à déféquer, sinon ça aurait été trop tard pour le remarquer. Je lui ai fait un lavage d'estomac, il est tiré d'affaires. Cependant il reste ici avec moi pour que je sois bien sûr que tout est okay.

— C'est aberrant, je ne comprends rien. Et qu'est-ce qu'il a avalé pour causer ça ?

— C'est très bizarre, car d'après les résultats, cest un produit chimique. J'ai envoyé chez un ami chimiste pour plus de précision, seulement je ne suis pas sûr qu'il en saura plus que ça. Et avec toutes ses occupations, j'aurai des résultats dans plusieurs jours, voire semaines.

Dévasté, je caresse mon chien qui a l'air de souffrir sur la table du vétérinaire. Sous perfusion, il est déprimé et fade, ça me tue. Trois jours que je l'ai laissé ici pour observation après ses vomissements. Je ne comprends pas ce qui a bien pu se passer pour qu'il soit empoisonné, il est très méfiant des substances chimiques d'habitude. Je suis écolo et ne jure que par le bio, mais pour des rares cas je me sers de ces produits, surtout des désherbants.

— Désolé Ranger, je suis désolé.

Valentin me frotte le dos, c'est l'un des deux vétérinaires du village, le premier étant son oncle. Avec ma sœur, ils sont amis depuis l'enfance, c'est un petit frère pour moi.

— Je pense qu'il a dû en consommer par accident, pour me rassurer que ce n'était pas dans son repas, je vais passer samedi. Je veux aussi examiner Illinois. Je sais que tu n'aimes pas leur servir des croquettes, il faut être sûr que ce n'est pas ce qu'ils ont avalé le matin même qui a occasionné cela.

— C'était juste un peu de steak, c'est maman qui les a servi. Tu n'en trouveras plus.

— C'est fâcheux. Il aurait suffi d'un échantillon pour comfirmer.

La famille a mangé cette même viande, ce n'est pas ça j'en suis sûr.

— Merci beaucoup pour tout.

— Pas de quoi, c'est mon boulot. Et puis tu sais que j'aie un faible pour ces deux-là. Mes meilleurs clients, rigolent-ils.

J'esquisse un pauvre sourire.

— Je dois y aller, mais c'est trop dur.

Le châtain me tapote l'épaule.

— J'aimerai faire plus, Rome, mais c'est impossible. Juste ressaisis toi et rentre à la maison. Je t'aurais bien invité à prendre un café...

— Le devoir m'appelle, Valentin, je ne peux pas. Un autre jour peut-être.

Il se contente de me sourire, le regard effacé. Je caresse mon chien. Ranger geint en me fixant, il aurait pu y passer. Je vais vérifier si des produits traînent dans les alentours de la propriété, je jure que si je trouve quoi que ce soit, celui qui l'a jeté là, va le regretter amèrement ! Je leur dis au revoir et rejoint Justin qui m'attend dans la camionnette. Ce dernier me sourit, mais je n'arrive pas à lui rendre sa politesse. Il s'est proposé de m'accompagner après avoir terminé le tri de légumes avec les autres, il s'inquiétait de l'état de Ranger, alors j'ai accepté. Yanis m'a supplié d'être plus coopératif avec eux, alors je fais des efforts pour ne pas les faire fuir.

— Alors, il va mieux ?

Je referme la portière et lâche un long soupir.

— Oui. Il a avalé un liquide d'entretien ou un produit pour les champs.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant