L.T.D.B.C (M/M)

🌸 Chapitre 39 🐄

— Tu devrais le tenir comme ça, sinon elle ne pourra pas le tirer. Tu n'as jamais nourri de bébé avant ? demandé-je exaspéré.

— J'ai un peu de mal avec les bébés, j'ai trop peur de les faire tomber. Alors leur donner le biberon ? C'est impensable, rit Justin.

— Je peux comprendre, mais ce n'est pas une excuse. Quand tu auras le tien je ne serais pas là pour te montrer quoi faire.

— Ah bon ? Tu en est sûr ?

Je soupire.

Je lui montre comment tenir un biberon pour nourrir les veaux. Yanis n'est toujours pas de retour donc Marguerite ne peut pas s'occuper d'eux. Les filles sont en repos, elles ont décidé d'aller s'amuser. Je suis de corvée avec Justin pour cette charge.

— Fais comme moi et tout ira bien.

— On ne pourrait pas appeler Ismaël pour le renfort ? Elles sont nombreuses.

— Il est sorti très tôt avec Antoine et Hugo. Ils vont revenir très tard ce soir. Si nous gardons la cadence, ça sera très vite fini.

Les petites ne nous laissent pas respirer une minute, elles ont très faim. Je crois que je vais peut-être demander de l'aide à ma sœur. Surtout que rester seul avec mon collègue devient difficile à gérer. Il est temps que je lui dise que je ne peux pas continuer ainsi.

— Justin.

— Oui ?

— Je veux que tu saches qu'à propos de...

— Les garçons ! nous interrompt une voix.

Marguerite entre avec le sourire.

— Je pensais que vous aviez besoin d'aide, alors je vous ramène une main de plus.

Solal entre dans la pièce à sa suite. Un vent de soulagement circule dans l'air. Je suis content de le voir. J'essaie de l'aborder depuis deux jours pour lui parler de ma conversation avec ma mère, mais ce dernier m'évite. Je ne comprends pas ce qui se passe, pourtant tout allait bien il y a quelques jours. Marguerite nous laisse tous les trois après lui avoir montré ce qu'il a à faire. À quelques mètres de nous, il s'occupe d'un veau encore frêle. Il s'y prend mal au départ, mais dès que je le recadre il se comporte mieux. Son visage est détendu, il n'a de yeux que pour les bêtes.

Qui aurait cru qu'un jour je serais jaloux de mes propres chéries. Je crois que c'est la fatigue, c'est forcément ça.

— Alors ? m'interpelle Justin. Tu voulais me dire quelque chose.

Ah oui, c'est vrai.

— Eh bien... on en parle plus tard, d'accord ?

— Si tu veux. En fait, demain c'est son anniversaire.

— C'est vrai ça ?

— Oui. Et pour marquer le coup, j'aime bien passer la nuit à la belle étoile. Vu que je suis souvent seul. Mais cette fois, j'ai envie d'être accompagné.

Son sourire mutin me dit que je ne vais pas adhérer à la suite.

— J'ai entendu dire que vous avez une règle ultime à chaque anniversaire et que c'est toi qui l'a instauré.

...il va se servir de ça contre moi ? Il a prévu quoi ?

De côté je vois le regard de Solal peser sur nous.

— Vu que tout le monde est obligé de respecter mes désirs ce jour, je veux que tu passes toute la journée avec moi.

Je le savais.