🌼 Chapitre 7 🐄

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Trois semaines, rien n'est encore arrivé.

Paralysé par la proposition de rachat, tout mon esprit est en ébullition. Je ne pense plus à rien d'autres qu'à ce que ces requins seront capables de faire pour me détruire. Je vérifie, revérifie toutes les installations, le matériel, les enclos, les animaux, les champs et tous nos produits, je ne dors plus, ne mange plus, rien ne peut me détourner de l'idée qu'ils vont me faire un coup bas.

Leur représentant Français, un certain Raymond Castier, et ses collaborateurs, m'ont rendu une visite il y a deux semaines. De son air supérieur, il m'a donné envie de sortir mon arme.

Dans les costumes trois pièces malgré cette chaleur ambiante, les quatre hommes s'invitent sur mes parcelles habillés de sourires déplaisants. J'étais sur le point de sortir ma carabine, mais ma mère l'a confisquée. Le plus bedonnant d'entre eux me tend sa main pour me saluer. Froid, je croise les bras sur mon torse, je n'ai pas envie d'être courtois. Yanis se charge de faire le modérateur, tandis que Xavier me soutient à l'arrière, le regard noir et la mâchoire crispée. Il les mène à son bureau, je les observe passer à côté de moi avec la seule envie de hurler ma rage. Malgré la discussion familiale sur le sujet, je me refuse de prêter une oreille à ce qu'ils veulent me dire. Ma mère pense que même s'ils sont responsables des manigances ayant affectées nos voisins, aucune preuve ne permet de justifier notre attitude. Laurent nous a mis en garde, ce n'est pas forcément une raison pour se tirailler.

Marguerite est du même avis que moi, cependant c'est notre mère, je lui ai promis de ne pas me laisser envahir par la colère.

En les suivant de près, je vois Solal qui sort de l'étable avec Justin, ils sont en grande conversation. Lorsqu'ils remarquent le groupe d'étrangers, les deux hommes arborent des mines curieuses. Encore plus venant du métis qui enfonce sa casquette sur son visage à leur passage. Ça ne prend que quelques secondes avant que ces derniers vont de l'autre côté de la propriété. Je ne leur adresse plus la parole depuis ce fameux malaise, je n'ai vraiment pas le temps de qui que ce soit alors que peut-être je suis dans les problèmes. Mes affaires passent avant tout.

Dans son bureau, Yanis se montre calme. Il garde un sourire avenant en toute circonstance. On dit que celui qui rit le plus est le pire, il convient à la description.

Du café ? Du thé ? De l'acide ? Désolé, celle-là m'a échappé, rigole-t-il.

Ils rient jaunes en retour, échangeant des regards confus.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant