🌸 Chapitre 48 🐄

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— Je ne pensais pas que six mois passeraient si vite, je ne veux pas partir !

La voix stridente d'une des sœurs perce la voie lactée. Moi aussi je ne pensais pas qu'au bout de tout ce temps, je verrais tout ce beau monde s'en aller. Il ne leur reste qu'une semaine et demi pour nous quitter.

Devant mon petit déjeuner, je ne suis pas en appétit. Après des semaines de lamentations, je vais... mieux ? Non ce n'est pas le mot. Je dirais que je vis ma vie. Le départ de Solal a laissé un vide considérable, mais je ne peux plus me lamenter comme un con. La ferme a repris des couleurs, beaucoup de couleurs. Après m'avoir presque forcé à encaisser le chèque, Yanis et Xavier se sont jetés les pieds joints sur les rénovations. Je n'ai rien dit à propos de la vérité sur le milliardaire, mais je sais que quelque part ils doivent avoir deviné quelque chose. Ça reste une sorte de sujet tabou ici. Yanis a eu raison de m'ouvrir les yeux sur le fait que mes ressentiments pour lui ne devraient en aucun cas impacter la ferme. Il n'a fait que réparer l'injustice qu'il m'a causé, cet argent je le mérite.

Même si je n'ai toujours pas touché à ma part. Je préfère laisser les autres en profiter.

Je prends des bouts de sandwich végétarien pour mes chiens, mais comme moi, ils ne veulent pas manger. Mes enfants sont devenus tristes. Je ne sais plus quoi faire pour qu'ils reprennent la pêche, surtout ma chère Illinois. Valentin dit que ce n'est pas un problème de santé et que c'est peut-être dû à mon propre état. Alors pour le bien de mes chéris, je sors plus souvent de ma chambre et je participe au travail comme avant. Malgré ça, Illinois continue de faire la grève de la faim.

Je savais qu'elle n'aurait pas dû s'attacher à lui.

— Je vais aller me promener avec eux, de l'air pur leur fera du bien.

Tout le monde se contente d'acquiescer. Personne ne me pose de questions, personne ne tente de me vexer. Ma chienne se lève mollement, par l'appui de son chéri.

— Désolé, ma belle.

Les couleurs d'automne dominent la saison. Ranger sautille sur les feuilles mortes pour attiser les envies de sa partenaire, mais elle fait la sourde oreille. Je la caresse pour lui donner mon amour.

— Il faut l'oublier, il ne reviendra pas.

Comme si les deux bêtes m'ont compris, ils se couchent direct dans le feuillage la mine triste.

— Vous êtes sérieux là ?

Je souris face à leur comportement si étrange.

— Vous avez oublié à quel point vous le détestiez ?

Ils regardent ailleurs.

— Hey ! Ne me faites pas passer pour le méchant ! C'est lui qui nous a trahi et c'est lui qui est parti !

Illinois se dresse puis va se coucher près de son partenaire, ce dernier pose sa tête sur son dos. Super, même eux ont une vraie relation comparer à moi, j'ai l'air fin là.

— Vous devez changer d'attitude, sinon je ne vous ferrai plus de gâteries.

Ils m'ignorent royalement.

Mais qu'arrivent-ils à mes enfants ?

Même absent, il fait chier !

Une voiture arrive dans notre direction. Je n'y prête attention qu'au moment où celle-ci s'arrête derrière moi. Je jette un œil et tombe sur une bande de garçons, des adolescents à première vu, qui m'observe depuis l'intérieur. Je reconnais certains, ce sont des enfants du village.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant