🌼 Chapitre 16 🐄

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La sensation baveuse sur mes doigts me chatouille, je m'enfonce sous les draps pour ne plus la ressentir, je suis trop épuisé. Quand les bras de Morphée tentent de me rattraper, un léger frisson me donne la chair de poule, je réalise que ma couverture n'est plus en place, je tâtonne les yeux fermés pour la retrouver, mais celle-ci s'échappe.

La couverture s'échappe ?

La sensation baveuse reprend de plus belle, cette fois accompagnée de quelques aboiements.

J'ai sommeil, moi !

Enfin je sors de mon somnambulisme, la tête encore dans les vapes. J'essuie machinalement le petit filet de bave qui perle sur mon visage. Tout est encore flou dans ma tête, je suis bousculé par les chiens.

Il fait encore nuit, j'en suis persuadé. Je baille en allumant ma lampe de chevet, il est deux heures sur ma montre. C'est quoi encore ? Les chiens font tout pour attirer mon attention. Ils ne vont plus faire leur besoin au milieu de la nuit depuis trois ans, pourquoi me reveillent-ils ?

Les deux grattent la porte, ils veulent absolument sortir. Ranger se dresse debout près de la fenêtre et aboie.

— Vous avez chaud, mes petits ?

Fatigué et torse nu, je ramasse ma lampe torche direction la porte. Impatients, ils aboient, pas très fort, heureusement. Je déverouille, puis d'un coup ils s'élancent à l'extérieur. Il fait nuit noir, tout le monde doit dormir en bas.

— Si c'est pour se mettre à l'aise, sachez que je n'ai pas toute la nuit. Papa a sommeil, baragouiné-je.

Ils se mettent à renifler autour de la cabane.

Hummmm ?

Ranger renifle sous la fenêtre où il aboyait plus tôt. Peut-être qu'un animal est passé par-là et a laissé son odeur. Sans crier gare, il s'élance vers la ferme !

Hein ?

Illinois cesse de fouiller et le suit à la même vitesse.

— Vous avez quoi cette nuit ?

Je couvre la porte derrière moi et les suis. Pour économiser les piles, j'éteins ma lampe torche. La descente n'est pas facile, mon corps préfère retourner au lit. Je trébuche sur deux pierres, puis arrive finalement dans la cour de la ferme. Il fait noir, je ne vois rien. Je ne sais pas où sont mes chiens, ils n'aboient pas.

— Illinois ? Ranger ? chuchoté-je.

Je ne veux pas réveiller tout le monde. Je déambule à pas discret, sinon je vais déranger le silence. Je sais que la fromagerie, la grange et la porte de la cuisine sont fermées à double tour, ils ne peuvent pas y être. La maison peut-être ? Ou le dortoir ? Non, ils n'ont rien à faire là-bas. Sont-ils sortis hors de la propriété ?

Je n'y vois rien !

J'entends un chien vers la fromagerie.

Que font-ils là-bas ?

Ils se déchaînent. À ce rythme, tout le monde va se réveiller. J'allume la torche et manifeste ma présence.

— Ranger ! Illinois !

Je cours et ne trouve qu'un seul bébé, c'est ma toute belle.

— Où est Ranger, ma belle ?

Elle attire mon attention sur la fromagerie, la porte est grande ouverte.

QUOI ?

Je regarde les scellées, elles n'ont pas été forcées. C'est incroyable ! Je les fermé moi-même tout à l'heure avant d'aller me coucher ! Une vague de peur me submerge, j'éclaire à l'intérieur pour voir le moindre signe de vol ou de vandalisme, tout est Nickel comme c'était il y'a quelques heures. Ma chienne renifle le sol, mais je sais que l'odeur de fromage est trop forte pour elle. Je l'attrape par son collier pour la faire sortir.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant