L.T.D.B.C (M/M)

🌼 Chapitre 56 🌸

Juste pour faire une précision. J'ai fait une grave erreur en confondant la période lunaire et une autre fête. Donc Jun est bel et bien né en Janvier et non en octobre comme je l'avais écrit sous l'impulsion de l'inspiration. Je me suis ressaisis à la relecture et effacée. Bon ! Bonne lecture.

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Allongé dans l'herbe, je regarde le ciel décliner gracieusement à l'horizon. Il va bientôt faire nuit, j'ai quelqu'un à visiter pour lui donner le compte rendu des derniers mois. C'est important.

Marguerite est partie se coucher. Je sens au plus profond de moi que je n'ai pas eu tort de ne pas l'avoir accabler dans un état psychologique aussi fragile.

Je ferme les yeux et respire très fort. Face à des étrangers ont sait toujours quoi faire même si on est déstabilisé au début, quand il s'agit de sa propre famille, surtout si proche, la descente est violente. On passe par tous les émotions, de la déception à l'incompréhension, en passant par le doute pour finir à la haine. Mais je refuse cette dernière solution. Il est plus facile d'haïr qu'aimer, je l'ai appris à mes dépends. Je pourrais tout simplement devenir fou et la chasser d'ici, puis après ?

La suite sera quoi ?

La répétition d'une erreur de mon père qui a conduit à la séparation de toute une famille ? Oui je déteste mes frères pour ce qu'ils ont fait car leur acte était égoïste et dénué d'humanité, ils n'ont pas songé à nous et à notre mère, mais à eux et leur idéologie. Ils ont voulu arracher le bien le plus précieux de mon père pour l'humilier et le diminuer parce qu'ils n'auraient pas réussi de son vivant. La vanité était le fondement de leur moral.

Alors dois-je la comparer à eux ?

L'avoir écouté jusqu'au bout a laissé un arrière goût en moi. Celle de l'inachevé.

J'ai choisi une vie, aussi rude et parfois exténuante qu'elle est, je n'ai pas regretté une fois d'avoir mis la main à la patte. Tout parait si normal au bout de plusieurs années, on ne sent plus le poids de la promesse sous le lit de mort et on franchit les étapes comme si c'était une vocation. Je n'ai pas vu les choses avec autant d'amertume qu'elle, j'ai vécu tout mon théâtre sous cette peau, cette enveloppe. Je ne suis pas dans la sienne pour savoir à quel point son âme est touchée. Toutefois je connais ce qu'elle a perdu pour rester avec moi. Les uns trouveront tout cela léger, mais je connais ma sœur, du moins le peu qu'elle a voulu me montrer et cette personne tourmentée est bien trop... déséquilibrée pour que je mène une vengeance sur sa personne.

J'espère qu'elle saura se soigner réellement, parce que je pense que l'amour ne suffit plus.

J'ouvre les yeux, perdu dans les souvenirs.

Une ferme maudite...

Le carnet de Jun ne me quitte pas depuis le début de la journée, je l'ai terminé, enfin. Il n'a plus écrit grand chose après cette fameuse discussion avec son frère, il devait être trop occupé avec la situation de la ferme, puis il a à nouveau noirci quelques pages de poèmes sur moi et ce que je symbolise à ses yeux. La tendresse de ses mots et la candeur de sa plume nuancée par le souvenir que j'avais du personnage, me laissent rêveur. Plus que jamais, je ne suis plus du tout en colère contre lui. J'aurais aimé le lui dire.

J'ai lu ses derniers mots par cœur :

“ S'il y avait un pouvoir pour tout recommencer, je l'aurais utiliser seulement pour pouvoir te rencontrer dans d'autres circonstances, mon amour. Au début de cette année, le jour de mon anniversaire, j'ai fait un vœu comme chaque année pour que la prospérité et le bonheur résident dans notre famille. Jamais il ne m'avait été donné de penser à prier pour moi, car je ne suis pas aussi croyant que les miens. Toutefois, aussi irréfléchit et provocateur que mon comportement a été, je me suis moqué des anciens autour de moi en ajoutant que s'il y a bien une moitié pour moi sur ce vaste monde, que Bouddha me permette de la rencontrer avant que l'an ne s'épuise. Juste pour prouver à ma grand-mère paternelle que prier ne peut pas tout offrir dans la vie.