🌸 Chapitre 55 🌼

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— Je... Je n'arrive pas à la croire, dis-je. Toi ? Avec la complicité de Xavier ?

Elle caresse son ventre, fébrile. Que se passe-t-il ? Un cauchemar ?

— Oui c'est moi, Rome. Je suis la coupable, mais je t'en prie, n'englobe pas ma famille dans toute cette histoire. J'ai opéré seul.

— Tu es ma sœur !

Marguerite me fixe droit dans les yeux et me répond d'un ton expéditif.

— Pas seulement.

La fermeté dans sa voix me déstabilise. Elle n'a pas l'air en colère ou ravagé, elle semble juste désolée. Cette simple mimique me choque. Je frappe violemment le verre de jus qui atterri à des mètres de nous, elle sursaute à cet accès de rage.

— Tu te rends compte de ce que tu dis ? C'est quoi cette réponse ? dis-je énervé. Est-ce que tu as une idée de ce que tu as fait ? De ce que tu as causé ? Pourquoi ? Pourquoi ? Que t'ai-je fait ? Qu'ai-je dit qui t'ait poussé à me trahir ainsi ?! Me trahir, moi, Rome, ton propre sang !

Comment a-t-elle pu me faire ça ? Nous faire ça ? Après toutes ces années ? Moi, son propre frère ? Vouloir vendre le seul héritage de nos parents ?

C'est absurde !

C'est complètement fou !

Ma colère monte, je vais exploser à la vu de tous ceux qui ne sont pas loin du périmètre ! Je me dresse bien haut, les tempes brûlantes, près à lui hurler dessus !

— Pour changer notre destin.

Frigorifié, je cesse de respirer.

Qu'ai-je entendu ?

Je cligne des yeux à répétition en la visant.

— Quoi ?

— Je voulais changer notre destin, Rome.

Son visage impassible appuie sa réponse amer sans ambiguïté. Confus, perdu, déboussolé, peu importe le mot utilisé, ne peut décrire dans quel état je suis. Debout face à elle, je ne sais pas si je suis bel et bien devant ma cadette ou non.

— Tu n'arrives pas à le croire, n'est-ce pas ? Pourtant c'est vrai.

Je ne trouve pas mes mots.

— Si tu t'imagines que j'ai fait tout ça pour de l'argent, tu te trompes, grand-frère.

Ma tête va exploser.

— Je vais te paraître très froide dans les minutes qui vont suivre, mais tu vas devoir m'écouter jusqu'au bout. Je n'ai pas envie de nous perdre du temps en versant des larmes et tout le drama, j'ai déjà donné. J'en ai assez de pleurer. J'en ai assez de donner. Ce que je veux, c'est ménager mon bébé.

Je m'affale massivement sur le banc, incapable de rassembler le peu de logique qui me reste. Marguerite a toujours été une fille douce et sensible, ma petite sœur adorée que je pouvais protéger de ma vie. C'était la princesse de mon père, on la couvrait d'amour. Quand elle a commencé son idylle avec Xavier et qu'elle est tombée enceinte, j'ai failli le tuer. J'avais déjà une fourche sous sa gorge quand elle s'est jetée entre mon outil et lui, elle avait les larmes aux yeux tandis que son visage montrait toute sa détermination à vouloir mourir pour le père de son enfant tout en le protégeant. Elle m'a dit crûment ce jour-là qu'elle serait prête à tout pour leur amour et leur futur enfant à venir. C'était la première fois qu'elle se montait contre moi.

Je ne la pensais pas capable de tel extra pour un autre que moi, parce qu'elle a toujours été ma moitié. Nous étions si proches que je pensais que rien ne pouvait nous ébranler. Que dire de toutes ces années où elle m'a épaulé et soutenu même quand rien n'allait pour elle ?

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant