🌸 Chapitre 40 🐄

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— Joyeux anniversaire, Justin.

Ce dernier est plus que de bonne humeur. Ce matin il a droit à une attention particulière de tout le monde, il rend les sœurs envieuses. Elles ne fêteront par leurs anniversaires ici, elles sont dégoûtées. Comme convenu, je passerai toute la journée avec lui.

Instinctivement, je cherche Solal des yeux. Nos prunelles se croisent quelques secondes, puis il vaque à sa tâche ingrate du jour. Nos vieilles vaches seront acheminées à leur dernière demeure aujourd'hui, je suis très triste. Xavier me caresse le dos pour me réconforter. Il me demande subtilement ce que le gamin a prévu pour la journée, je lui dis ne rien savoir. Ce dernier me demande de rester prudent face à ce prédateur. Il ne changera jamais. Ça me rappelle la conversation avec Solal et sa petite menace.

— Je peux savoir pourquoi tu as interdit Solal de m'approcher ?

Il recrache l'eau qu'il était sur le point d'avaler. Il reprend son souffle en me lorgnant d'un mauvais œil.

— Tu essaies de me tuer ?

— Qui veut tuer qui ?

Le bon Yanis qui est enfin de retour, vient vers nous avec son légendaire sourire. Il est arrivé ce matin comme une fleur.

Je pointe le rondouillard qui agit avec indifférence en s'essuyant la bouche du revers de la main.

— Il se mêle de ma vie privée alors que je ne l'y ai pas invité, accusé-je mon beau-frère.

— Non, s'interpose-t-il. Je m'assure que des rapaces ne te sautent pas dessus. C'est de la prévention.

— Routière ? me moqué-je de son désarroi.

— Vous voulez bien me mettre au parfum ? J'ai l'impression de parler à des murs de briques, souffle le plus jeune d'entre nous.

— Rome couche avec Solal.

— QUOI ? hurlons Yanis et moi.

Le blond me sort les yeux ronds en me détaillant de la tête aux pieds.

— Ne me fixe pas comme ça ! C'est faux !

Je me calme quand je me rappelle que quelqu'un peut nous attendre. Je me rapproche pour chuchoter avec véhémence.

— Ne dis pas de telles sottises ! Je n'ai jamais couché avec lui !

— Je vous ai vu ! enfonce Xavier sur le même ton que moi. Hier soir je l'ai vu entrer chez toi, puis vous avez pris l'air à la véranda et il te prenait dans ses bras en plus ! Dans. Ses. Bras !

Yanis fait un pas en arrière comme si j'étais un pestiféré. Franchement !

Je me claque le visage, désarçonné par tant d'incrédulité. Je ramène le blond par le col pour qu'il ne casse pas le cercle.

— Donc tu n'as rien vu, conclué-je. Depuis quand tu m'espionnes à ce point ? Je croyais que la violation de mon intimité était saoulant pour toi, ce qui se passe avec Solal ne regarde que moi, que je couche avec lui ou pas. Est-ce bien clair ?

— Tu es sérieux ? s'étonne-t-il. C'est tout ce que tu as à dire sur le sujet ?

— Oui.

Sans voix, Yanis garde son air ahuri. Toujours dans l'excès. Je ne dois d'explications à personnes.

— Je ne sais plus quoi dire, marmonne Xavier d'un air traumatisé. Je pensais que tu nierais, mais là tu restes de marbre. Ça veut dire que c'est du sérieux ?

Je me redresse en jetant un oeil tout autour avant de revenir aux chuchotements.

— Nous ne sommes pas ensemble, réitéré-je. Il est juste de bons conseils et c'est tout. Ce n'est pas parce que je l'invite chez moi ou que tu nous vois nous embrasser que forcément on...

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant