L.T.D.B.C (M/M)

🌼 Chapitre 8 🐄

Il fait chaud !

Très chaud !

J'ai soif !

Je n'aime pas ça !

— Tu es conscient que tu as l'air d'un demeuré, cher ami.

— La ferme, Yan. Ce n'est pas ma faute !

— Tu regardes lequel ?

— Personne ! Je surveille le boulot !

— Depuis la fenêtre ? Tu es littéralement en train de baver. Et je suis tout à fait d'accord avec toi, on a le droit de reluquer de temps en temps. Ils sont si hot !

Yanis papillonne des sourcils en me donnant son regard lubrique. Je dessine une belle grimace de dégoût.

— Raphaël va adorer savoir ce que tu fais au travail.

— Être en couple ne veut pas dire être aveugle, tout le monde ne joue pas les puceaux effarouchés, Rome. Hormis notre très cher Antoine que tu considères comme ton fils, Justin, Ismaël et Solal sont au top de leur forme, tu ne trouves pas ?

— Ismaël a dix-huit ans ! Regarde ailleurs !

— Tu sais que certains hommes mûrs se fichent de l'âge des...

— Stop ! Ne vas pas plus loin.

Mon ton glacial le désarçonne. Ce n'était pas mon intention, ma phrase m'a échappée. Il cherchait à me faire rire, et j'ai pensé à quelqu'un d'autre. Je m'excuse. Il veut me poser des questions mais je sais qu'il ne le fera pas, il a arrêté depuis des années de me demander ce qui ne va pas. Yanis soupire en se détachant de la fenêtre.

— Donc tu observes ces hommes ? Intéressant. Très intéressant. Tu me caches encore quoi ?

Embarrassé, je me détourne de la fenêtre les bras croisés. Aucun deux ne m'attirent comme il le croit.

— Au lieu de compliquer ta vie, dis-moi lequel te fait frissonner.

QUOI ?

— De quoi tu parles ? Ce sont mes employés, c'est non professionnel et déraisonnable ! Et puis on a déjà d'autres problèmes à fouetter ! rien ne dit qu'ils aiment les hommes ! Et puis je n'ai pas le temps pour ça ! Et puis je ne suis même pas prêt pour une aventure avec qui que ce soit ! Et puis... et puis... Je ne suis peut-être pas leur genre ! Je veux dire au cas où l'un pourrait être, bien-sûr ce n'est qu'une vulgaire supposition, intéressé par moi, ce qui n'est clairement pas le cas ! Non ! Non ! Non ! Et non !

Yanis sourit en me visant du coin de l'oeil, ses yeux rieurs ne me plaisent pas à cet instant. Il ne dit plus rien et s'éloigne jusqu'à sa table en sifflotant. J'espère qu'il n'était pas sérieux. Il ne peut pas avoir deviné n'est-ce pas ? Hors de question que je joue à son jeu, c'est peut-être un piège.

Intrigué, j'observe à nouveau les garçons. Tous torses nus, ils travaillent avec ardeur sur la barrière. Au-delà des muscles bandés et du bronzage luisant qui distillent mes yeux innocents, je ne suis pas déçu par la vue. Solal dirige les garçons avec dextérité, ils obéissent sans aucun souci et tout avance rapidement. En retrait, c'est plus facile de mieux juger les gens. Je reconnais que je n'ai pas été tendre avec lui, il n'est pas si mal comme gars. Un peu difficile, mais gentil au fond. Je lui dois une journée pour cette attention, une idée me traverse l'esprit.

Je m'apprête à sortir.

— Tu vas draguer ?

— QUOI ? ARRÊTE ÇA !