🌸 Chapitre 36 🐄

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— Euh... bonjour mes princesses.

Christelle et Carine me regardent en biais derrière leurs bols de lait. Trois jours que mes nièces ne me parlent plus, c'est pesant. Je passe chaque matin les voir en espérant reprendre contact avec elles.

— Vous avez entendu votre oncle ? On reste poli, sermone leur père.

— Pas besoin de faire ça, lui dis-je.

Je ne veux pas les frustrer. Je sors de la maison avec leur père. Il me console comme il peut. Yanis est rentré chez lui hier soir pour s'assurer que les travaux sont terminés, nous le verrons dans quatre. Pour l'instant Marguerite gère la compta.

— La récolte est bonne, Rome. Tu devrais te réjouir de cela. C'est une bonne nouvelle pour l'instant. J'avais si peur qu'on se réveille un matin et que nos céréales sont toutes détruites. Je me suis rassurée que tout aille bien.

— Je le suis, je ne le manifeste pas, c'est tout. Je suppose que tout va bien avec les autres. Tu ne t'es pas plaint une seule fois.

— Oh oui. Je n'ai plus à me plaindre, même le petit sauvageon de Solal se réveille aux premières heures avant les autres. Plus besoin d'aller le réveiller à coup de seau d'eau. Tu as bien fait de le renvoyer la dernière fois, cela lui a remis les pendules à l'heure.

— Ravi de t'avoir servi à quelque chose. Pour une fois je ne te déçois pas.

Il m'enlace les épaules d'un bras et de l'autre il réajuste mon chapeau de paille.

— Ne dis pas de bêtises, tu ne m'as pas déçu une seule fois, Romy. J'ai été tellement con la dernière fois, je suis toujours aussi désolé de t'avoir dit toutes ces horreurs. J'ai baissé ma garde à cause de ce type, j'en suis sincèrement désolé. Maintenant tout est en ordre dans ma tête, je te promets qu'il n'y aura plus d'ennuis. Je ne laisserais plus personne me retourner la tête comme ça. Je suis très heureux d'être ici avec toi, et puis entre nous je ne connais que ce patelin. Ma mère serait trop heureuse que j'aille vivre à Bordeaux avec ma famille, ta soeur et elle ce n'est pas l'amour fou.

Je rigolais au début, mais je viens de remarquer un détail dans ses propos. Je m'arrête, intrigué.

— De quel type tu parles ? Tu viens de dire qu'il t'a retourné l'esprit. Je peux savoir de qui il s'agit ?

— Super, j'en ai trop dit.

— Parce qu'il y a bien quelque chose que tu me caches.

Je croise les bras, renfrogné. Il me tire avec lui jusqu'à l'étable. Nous prenons les fourches et commençons à distribuer le foin.

— J'avoue que je ne te l'ai pas dit avant, mais le type de BARiQ, ce Raymond, il m'a approché à deux reprises.

— Pardon ?

— Une fois c'était après sa visite ici, il voulait me convaincre que je devais discuter amplement de la situation avec toi. Mais je ne l'ai pas écouté, je l'ai snobé.

— Pourquoi tu ne m'as rien dit ?

— Je ne voulais pas te stresser vu la façon que tu étais devenu parano. Tu te souviens de la barrière ? Des renforcements que tu as fait dans l'organisation ? Tu n'étais pas dans ton état normal. J'ai laissé couler en pensant que ça n'avait pas d'importance. Puis il y eu la rupture du contrat avec la société laitière. J'étais hors de moi, impossible que ça pouvait être un hasard. Je l'ai dis à ta sœur que ce type allait nous chercher des poux, mais elle ne m'a pas cru.

Iiy Tu lui avais dit qu'il t'avait approché la première fois ?

— Elle était là ce jour-là. Nous étions au marché quand il est venu. C'est même elle qui m'a dit de le laisser parler dans le vent quand il me rabâchait les oreilles. Je n'ai rien entendu de ses mesquineries. Elle lui disait que nous n'étions pas intéressés, cependant il continuait à nous dresser le tableau idyllique d'une vie moins fatigante, plus abordable et surtout les bénéfices de laisser une entreprise rentable gérer tous nos marques à notre place.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant