🌼 Chapitre 15 🐄

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Au trot, les chevaux avancent avec les filles qui essaient de rester en équilibre sur la monture. Nous avons loués deux grands chevaux, c'est une première pour elles qui sont des habituées de poney. Solal s'occupe de Christelle pendant que je tiens les rênes de Carine pour m'assurer qu'elle ne tombe pas. Jean marche à mes côtés avec un petit sourire avenant.

— Vu que l'on est déjà à se tutoyer, puis-je te proposer que nous continuons ainsi ? me dit-il. Seulement si ça ne te dérange pas.

— Pas du tout. Je suis quelqu'un de très familier alors pas de soucis.

Il sourit.

— Alors comme ça tu as un fils, dis-je d'un air curieux.

Son visage s'illumine à ce sujet.

— Oui, Benji a sept ans.

— Ah, donc il s'appelle Benji, joli prénom. Mes nièces ont huit ans, peut-être qu'ils vont à la même école. C'est comme ça que tu as rencontré ma sœur ?

— Non, s'amuse-t-il. Je viens de m'installer dans le village, je sors fraîchement de Marseille. J'ai rencontré ta sœur en faisant les courses, elle m'avait vendu du fromage, que j'aie vraiment aimé, je ne te flatte pas. J'ai sympathisé avec elle et puis de fil en aiguille, elle m'a parlé de son frère qu'elle adoré.

Je rougis en fixant droit devant moi.

— Alors Marseille. Qu'est-ce qu'un homme du soleil fait dans ce coin un peu reculé ? J'imagine que ce n'est pas pour le fromage.

À cela il soupire un bon coup et regarde en face de lui.

— Trois choses : Un divorce, un nouvel emploi et un nouveau départ.

Sa réponse me surprend.

— Mon ex-mari et moi avons mis fin à dix ans de mariage il y a huit mois.

Wow, c'est encore tout frais là.

— Comme il travaille trop et qu'il a une vie plutôt... Je ne sais comment l'expliquer... un peu dépravé, j'ai obtenu la garde exclusive de notre fils.

— Ça doit être difficile de se séparer d'un homme avec qui on a vécu dix ans, je ne sais quoi dire.

— Bof, c'est la vie. On pense connaître les gens, mais en fait on ne sait rien. C'était ça ou je perdais la tête, alors j'ai pris le taureau par les cornes malgré la déception de nos familles respectives. En même temps cette situation nous arrange tous les deux.

— Pourquoi ?

— AÏE !

Je me tourne vers Solal, ce dernier est au sol et ma nièce encore en selle lui demande pardon. Je confie les rênes de Carine à Jean pour aller vérifier.

— Que se passe-t-il ?

— Rien du tout, c'est juste Lili qui m'a un peu bousculé.

— Lili ?

— La jument, m'annonce Christelle. Elle a bousculé Solal.

— Juste comme ça ?

La jument est docile à mes caresses et je sais que les chevaux sont très bien dressés, elle a dû devenir nerveuse pour une raison ou une autre. Ce type n'a pas de chance avec les bêtes. Quand il se remet debout, il a l'air d'aller très bien.

— Tu devrais faire attention, c'est tout, elle est gentille.

— Je sais, c'est un simple moment d'inattention.

— Tu es très distrait ces temps-ci.

Il ne rétorque rien tout en me fixant dans les yeux. Ce n'est pas le moment pour ça, je file retrouver Jean qui nous observait.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant