L.T.D.B.C (M/M)

🌼 Chapitre 10 🐄

Quand j'ai proposé une promenade à Solal pour m'excuser de l'avoir fait courir dans toute la ferme, je ne m'attendais pas à finir trempé.

Dans un étang.

Avec de la bouse de vache sur les vêtements.

Comme un nigaud de plus de quarante ans qui pue la merde et qui se demande pourquoi sa vie ne pourrait pas être plus simple.

Ma solitude est plus terrible car je ne suis pas vraiment seul.

Solal contemple sa propre vie à quelques mètres de moi.

Comment en est-on arrivé là ?

J'éternue.

Affamés, mes chiens viennent se restaurer à mes côtés. Je surveille leur alimentation depuis l'empoisonnement. Valentin m'a confirmé qu'ils s'agissait bien d'un désherbant, alors je suis plus méticuleux avec les produits dangereux. Le vétérinaire nous accompagne pour l'apéro, il fait connaissance avec les saisonniers, sauf avec Hercule qu'il a reconnu d'un coup. Il a travaillé pour des fermiers qu'ils connaissaient.

Je les quitte pour aller me chercher plus de brochettes de Soja, lorsque j'entends des pas derrière moi. C'est Solal qui me suit avec son air constipé. Les bras croisés, il attend quelque chose.

— Quoi ?

— J'attends des excuses.

Ne ris surtout pas, Rome, ne ris pas !

Je me mets à rigoler.

— Et ça te fait encore rire ?

— Pas la peine de sortir les gros yeux, c'était pour décompresser.

— J'ai failli en mourir ! Mes orteils sont en feu et ma dignité est au sol. Tu me mets dans une situation très gênante, Patron, je veux démissionner.

— Je ne te savais pas si fragile.

— Est-ce de la moquerie ?

Il est immature. Je sens que je devrais capituler pour une fois.

— Bien. Vu que je t'ai ridiculisé devant tout le monde, je te dois des excuses. Veuillez me pardonner, Monsieur Rando.

— Encore de la moquerie.

Je me tourne vers lui, il fulmine. Peut-être qu'il est réellement sérieux. Suis-je allé trop loin ? Et s'il se plaignait à l'inspection du travail pour brimades ?