Avec mes amis, nous allons rendre visite à Laurent. Sa femme a envoyé la nouvelle de sa maladie, alors je lui fais une visite de courtoisie. Ce bon vivant en a vu d'autres, il se rétablira vite. À bord de ma vieille voiture, nous traversons un camping où les vacanciers affluent déjà. On va avoir de l'affluence bientôt, avec le lot de bruits, de pollution et de casse-tête que cela implique. Le seul avantage c'est que les marchés seront bondés et que les centres auront plus de clients. C'est un mal pour un bien.
— Vu qu'on est loin de la maison, qui commence ? demande Yanis.
Je quitte la route des yeux pour les fixer sur le passager à côté de moi. Xavier à l'arrière, il s'avance pour écouter.
— Commencer quoi ?
— À poser des questions ? C'est toi ou moi, Xav ?
— De quoi parlez-vous ?
Xavier me jette un regard appuyé en biais. C'est quoi cet air suspicieux ?
— Tu nous expliques pour la dernière fois que tu es revenu de balade avec Solal ?
— J'aurais dû m'en douter. Oubliez ça, une bonne fois pour toute. Je sais que je puais, pas besoin de me le rappeler encore et encore.
— Ne joue pas à ça avec nous, Rome. On s'en fout que tu étais pire qu'un putois, ça c'est ta vie. Si la bouse c'est ton truc, qui sommes nous pour juger ?
Je tapote sa tête, ce n'est pas drôle, bien qu'ils se moquent de moi. J'ai passé des heures sous la douche pour retirer cette odeur pestilentielle de moi, mes vêtements n'en parlons pas. J'ai perdu ma veste préférée par la faute de ce métis, il ne perd rien pour attendre. Mon seul réconfort c'est qu'il a perdu ses chaussures.
Bien fait.
— Tu nous a dit de nous méfier des saisonniers pourtant tu fricotes avec eux, déclare-t-il plus sérieusement.
Son ton un poil accusateur me démange. J'attendais qu'ils en parlent depuis le jour de l'étouffement, je ne suis pas surpris.
— Ce n'est pas ce que vous pensez.
— Ah oui ? s'interpose Yanis. Je t'ai vu par la fenêtre la dernière fois, quand tu as fini sur les genoux de Justin. Et je peux dire que ce garçon n'a pas l'air de te laisser indifférent.
— Hein ? De quoi tu parles ? interroge Xavier.
— C'était un accident ! Un simple accident !
— Tu t'es assis sur les genoux de Justin ? Et personne ne me l'a dit ?
— JE DIS «ACCIDENT» !
— Ce n'est pas ce que ça m'a donné l'air, empoisonne Yanis.
Il se croit malicieux, là ?
— Et quand tu flirtais avec Solal à la cuisine, aussi ? m'accuse Xavier. Si je n'avais pas été là, vous auriez laissé du fluide corporel sur le comptoir.
Mes joues s'empourprent, je rate un virage de peu. Xavier grogne en me suppliant de le laisser voir ses filles grandir.
— On ne flirtait pas ! Et je t'interdis de prétendre le contraire !
— Tu parles du jour où Solal a failli s'étouffer ? demande le curieux. Ils se chauffaient ?
Je rougis encore plus !
— NON !
— Je sentais la braise se consumer de tout part. Ils étaient à ça de se faire du bien devant moi. À ça, je te dis. Je vivais ma première séance préliminaire gay de toute ma vie.
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L.T.D.B.C (M/M)
Любовные романыRome, gay affirmé, est un quadragénaire producteur de lait en Auvergne. Très investi dans sa ferme, il se donne corps et âme pour son exploitation familiale florissante, sa famille de cœur et ses employés, au point d'en oublier sa vie sentimentale...
