🌸 Chapitre 50 🐄

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La musique enchaîne avec une valse, les couples et amis proches investissent la pseudo piste de danse entourée de fleurs sauvages des montagnes. Je regarde ce joli tableau en enviant cette ambiance harmonieuse qui les recouvre.

— Tu m'accordes une danse ?

Jean est à mes côtés, le regard pétillant de malice. Nous ne nous sommes pas parlés de la soirée, je pensais qu'il était si accaparé qu'il m'avait oublié. Sa main tendue vers moi est un appel clair. Le message de Yanis me revient : Trouver mon Raphaël.

Je jette un œil à la piste, le petit couple est happée par la musique. Ils sont beaux. Je suis très heureux pour lui.

— Je ne sais pas danser.

— Je te guiderai.

Après quelques secondes de réflexion, je dépose ma paume dans la sienne et accepte son invitation. Parmi la foule, nous tournoyons.

— Tu es beau ce soir, me complimente-t-il.

— Merci. Toi aussi.

— Je me suis apprêté pour toi.

Il est sérieux.

— Tu devrais d'abord le faire pour toi. Mon avis ne compte pas si tu te trouves déjà bien.

Il se contente de sourire, puis grimace quand je lui marche dessus.

— Désolé.

— Non ça va.

Je suis un vrai bout-en-train. On reprend notre danse. Nous continuons à parler ainsi durant tout le long de la chanson sans arrêter, je ne m'en rend presque pas compte du nombre de fois où je lui marche dessus. Lorsqu'on lance un nouveau titre, je lui propose qu'on aille se reservir à boire car le piétiner toute la soirée n'est pas dans mes plans. Le Marseillais est bien amusé. Je finis ma soirée ainsi, à lui parler sans arrêt. Je me perds à découvrir qu'on a des points communs, des détails que nous n'avions même pas remarqué depuis le début. Je l'écoute partager les souvenirs de son ancien quartier et les vacances agréables qu'il a passé en compagnie de son fils et ses parents.

On recommence à zéro, comme au premier jour.

— Je suis bien content qu'on puisse discuter plus simplement. On dirait qu'avant ce n'était pas possible, rit-il.

— C'est vrai que j'étais très occupé.

— Je ne dirais pas juste que tu étais très occupé. J'avais surtout l'impression que ça arrêté d'avancer quand tu as su pour Raymond et moi.

C'est vrai que c'est la principale raison de mon éloignement.

— Je ne peux rien te cacher, dis-je.

Je sens de la gêne naître entre nous.

— Il n'y a plus rien entre lui et moi. Après ce fiasco, je ne veux plus jamais avoir à exposer mon fils à une relation aussi nocive pour nous. Raymond était un bon mari au départ, je t'assure. Il prenait très bien soin de moi et on partageait tout. C'était même lui qui m'avait séduit et qui m'avait poussé à tomber amoureux de lui quand nous nous sommes rencontrés la toute première fois. Je croyais que c'était l'amour de ma vie.

Il soupire.

— Mais il a changé quand il a commencé à avoir plus de responsabilités au travail. Meilleur poste, meilleur salaire et beaucoup d'avantages. Je pensais que ce serait un tremplin pour nous, vu qu'il voulait que je cesse de travailler pour devenir homme au foyer.

Hein ?

— Nous voulions un enfant, du moins... C'est ce que je pensais. Alors il voulait que je reste à la maison pour m'en occuper, vu que « c'est moi qui ai toujours insisté » disait-il. Je l'ai cru. J'ai vraiment cru qu'on y arriverait.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant