🌸 Chapitre 47 🐄

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Le ciel de midi est à son apogé. Depuis le sol de ma chambre, je bronze face à la fenêtre que je ne cesse de fixer. Les barreaux m'ont l'air plus épais que d'habitude. Tout me paraît différent aujourd'hui. Reine frappe à la porte et me supplie de la laisser entrer pour me servir à manger, mais comme je n'arrête pas de faire depuis le matin, je la renvoie. Je refuse de voir quiconque. De Xavier à Yanis, en passant par Margot et ma mère, je chasse tout le monde.

Je veux rester seul, c'est tout. Qu'est-ce que ça peut faire que je mange ou pas ? Qu'est-ce que changera ? Ça recollera mon cœur brisé ? Ça fera disparaître les derniers événements de ma vie ? Ça me fera oublier ce que Solal a fait ?

Rien qu'à penser à lui, un frisson de dégoût qui me traverse. Je ne cesse de ressasser tout cela, pourtant je sais que ça me fait mal, mais je n'arrive pas à arrêter. Je me recroqueville, mes bras contre mon torse. Hier était censé être la plus belle nuit de ma vie, mais le cauchemar ne faisait que commencer.

Solal, patron de BARiQ.

Alors mon prince charmant était en fait le loup déguisé en grand-mère qui voulait me dévorer. Il a presque réussi. Son plan a marché. Je suis tombé amoureux de lui et j'étais sur le point de me séparer de la ferme pour qu'il reste à mes côtés.

Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Malgré tous les dangers qui tournoyaient autour de lui, j'ai voulu croire à tous ces discours sur le développement personnel, sur le fait de s'aimer et de se réapproprier la vie. Des mensonges, rien que des mensonges. Je frappe violemment la porte de mon dressing avec le talon de mon pied.

Ordure ! Ordure ! Ordure !

J'arrête, résigné. Ce que je fais est inutile.

— Je t'aime, Rome.

Meurtri, je ferme les yeux.

Que se passe-t-il dans ma vie ? Pourquoi une succession d'échecs constant ? Où ai-je fauté pour mériter ça ?

Le pire c'est que même en cet instant je voudrais l'avoir ici, avec moi. Suis-je si désespérer ? Il a bouleversé mon monde, plus rien ne sera plus pareille à présent.

— Je n'ai jamais voulu te faire de mal.

Mais tu l'as quand même fait.

Je suis tellement déçu.

Des coups violents me font sursauter. Pourquoi est-ce que les gens dans cette ferme sont aussi empotés ?

— Partez !

— Rome, ouvres cette porte, ordonne Xavier de l'autre côté. On s'inquiète pour toi, on veut juste savoir si tu vas bien.

— Tu n'as rien mangé depuis hier, s'enquit ma sœur. Je t'en prie, juste une minute.

Je ne réponds pas, ça ne sert à rien. Je retourne à ma contemplation du ciel.

— Bien, tu l'auras voulu !

Hum ?

Xavier se met à défoncer ma porte avec je ne sais quoi. Tout ce que j'entends c'est son souffle et ses tentatives ratées. S'il continue il va se déboîter l'épaule ou bloquer définitivement la serrure.

— Chéri, arrête, implore sa femme.

— Tu vas te faire mal, conseille Yanis.

Mon beau-frère continue sa démarche. Il est si téméraire. Lorsque le loquet de ma serrure atterrit au sol, c'est bluffé que je vois mon beau-frère investir mon espace vital le souffle haché.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant