L.T.D.B.C (M/M)

🌼 Chapitre 11 🐄

— Parlant de ton frère, alors tu as de la famille ?

— Oui.

Bien, j'attendais plus. Il n'a pas envie d'en parler à ce que je vois.

— C'est une exploitation aussi ?

Il pointe la bergerie de notre vieil ami, elle est inactive depuis son départ. J'espère qu'il va bien malgré ça.

— Le propriétaire l'a vendu pour des raisons financières.

Il a été escroqué, oui.

— Désolé pour lui. Vous étiez amis ? Je veux dire toi et le propriétaire.

— On peut dire ça. Presque tout le monde se connaît. Grâce aux coopératives c'est aisé, puis la solidarité entre agriculteurs est monnaie courante.

— Il n'y a pas de concurrence ?

— Si, mais avec une forme d'éthique. J'ai choisi de ne pas m'associer à certains groupements parce que je suis très indépendant et franchement l'esprit de compétition me dérange un peu. Je remplis mes cotisations pour m'assurer de bonnes relations et avoir connaissance des opportunités ou des faiblesses du marché. C'est très difficile, mais on s'accroche.

— Tu n'as pas l'air d'avoir de soucis financiers à première vue, ça veut dire que ta démarche est bonne.

Mouais, avant que je me retrouve dans cette panade. Si j'étais sous une coop, le contrat avec mon client ne serait pas résilié à l'heure actuelle.

Je reprends la route, mon esprit est de nouveau à la ferme. Je pense que la BARRiQ est responsable de ma récente infortune. Xavier accuse la société d'avoir accepté un pot de vin pour cesser notre partenariat, ma sœur le soutien dans cette idée. Je ne peux dire le contraire, mais n'empêche avec la mauvaise qualité du lait ils ont eu le prétexte parfait pour se débarrasser de nous sans faire de vague. Je dois trouver les mots pour convaincre ma mère de me laisser vendre sa parcelle de terre. Je ne sais comment le formuler.

— Tu n'as jamais eu envie de partir d'ici ?

— Hum ? Si. J'ai fait des études, tu sais, rigolé-je. J'avais trouvé un premier emploi qui me garantissait un avenir certain loin de ce patelin et de ma famille. Je rêvais de vivre à Lyon pour le coup.