🌸 Chapitre 37 🐄

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On frappe à la porte. Je regarde l'heure.

Toujours en retard.

J'ouvre à mon invité du soir.

— Tu sais que lorsque je dis vingt-trois heures, ce n'est pas pour que tu viennes à minuit.

Je lui laisse le passage avant de fermer. Nous passons plus de temps ensemble. J'aime sa compagnie, mais je ne veux pas que les autres le sachent. Si nous sommes trop proches à leurs yeux, cela pourrait interférer avec son enquête. Il s'installe tranquillement, tandis que les chiens l'accueillent en frétillant la queue depuis le lit.

— Bonsoir vous deux.

Illinois lui donne son estomac pour une caresse, celle-là l'aime beaucoup trop à mon goût. J'aimais bien quand elle avait envie de le mordre.

— C'est la seule heure où je suis sûr de ne croiser personne. C'est ça où notre plan tombe à l'eau. Que penserais les autres si on me voyait monter ici dans la nuit ?

— Depuis quand ma réputation compte pour toi ?

Solal revient vers moi, les mains dans son pull. Il sort une fleur d'une de ses poches.

— Tu pourrais être moins sur la défensive, s'il te plait ? Je ne suis pas ton ennemi, souviens-toi.

Il n'a pas tort. Je rigole en lui prenant la misérable fleur qui ne demandait qu'à pousser sans être dérangée. Je la place dans ses cheveux. Je m'attache de plus en plus à cet idiot, c'est sûrement dû à son humour et sa confiance en lui qui m'apportent toujours de la bonne humeur. Je ne cherche plus à lutter ou à comprendre pourquoi je l'apprécie, je préfère profiter le temps que ça dure. Il a été plus présent que ma famille ces derniers temps, je suis reconnaissant de cela. Nous n'avons pas les mêmes expériences de la vie, néanmoins il est à l'écoute et c'est ce dont j'ai besoin pour l'instant.

— Désolé, c'est devenu une seconde nature. Je ne suis pas habitué à avoir d'autres amis que ceux qui me connaissent. Ne te sens pas offensé.

— Je ne le suis pas. Je comprends. Dois-je conclure que tu me considères comme un ami ?

Je ne sais pas si c'est déjà le bon moment de dire ça.

— On va dire que je ne te déteste pas, c'est tout.

Je m'éloigne de lui le sourire aux lèvres. Je prends place sur mon lit, il me rejoint. Face à face, mes deux bébés entrent nous, il arbore son air coquin qui va sûrement me faire lever les yeux au ciel.

— Je ne tiens pas à gâcher cette nouvelle amitié naissante, mais je préfère te préciser un détail, ajoute-t-il. Je n'embrasse jamais mes amis.

Je l'avais compris.

— Tu peux toujours courir.

— Plus vite ou plus loin que Jean ? J'imagine que Justin n'est plus une menace dans l'air vu que tu mets de la distance entre vous.

Encore cette jalousie dans l'air. Le pire c'est qu'il est très observateur.

— Il te fait si peur que ça ? Je veux dire Jean-Pierre.

— Moi ? Pfff, marmonne-t-il.

Quelle mauvaise fois.

— Après le coup de sabot, tu t'imagines bien que je ne suis pas enclin à te laisser dire du mal de ce brave type.

Je ne veux pas parler de Jean pour l'instant. Il est passé hier matin pour me rendre la veste que j'avais oublié chez lui. Je sais que c'était un prétexte pour me voir. Il m'a fait de la peine quand il m'a embrassé sur la bouche devant tout le monde alors qu'il sait que ce n'est pas de ça qu'il s'agit entre nous. Je n'ai pas voulu le blesser devant mes employés. Il mérite tellement mieux, mais il refuse de le voir. Il m'a annoncé qu'il partait en voyage à Paris pour son travail. Dès son retour on pourra réellement discuter.

L.T.D.B.C (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant