Chapitre 56

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Après les cours, je saute dans ma voiture et démarre vers la pharmacie la plus proche. J'arrive vite à destination mais soupire en voyant la queue qui se prolonge presque jusqu'à l'extérieur du magasin. En attendant mon tour, je laisse mon regard dériver sur les différents produits de soins, sur les pansements, les gels douches... Et la fameuse étagère de préservatifs. Je rougis, me sentant coupable de penser à ça alors que Titouan est malade. Je finis tout de même par saisir discrètement une boîte au cas où. Ça peut toujours servir... Une pharmacienne m'interpelle et je m'approche du comptoir pour demander des cachets d'aspirine, du sirop pour la toux et du doliprane en grande quantité. La facture est assez élevée vu que je n'ai pas d'ordonnance mais comme ça Titouan en aura en réserve. 

Sur la route pour aller chez lui, je me rends compte que je ne connais pas le code de son interphone. Je vais être obligé de sonner, j'espère juste qu'il n'est pas en train de dormir. Normalement non puisque je l'ai prévenu de mon passage mais avec lui je ne sais jamais ce qui m'attend. Une fois arrivé dans la rue calme du centre-ville où se dresse son immeuble, je sens une excitation nouvelle, suscitée par mes retrouvailles imminentes avec Titouan. Ça ne fait même pas une semaine qu'on ne s'est pas vus mais j'ai l'impression que ça a duré une éternité tout entière. 

Son immeuble est ancien et le hall a été restauré, sans pour autant lui retirer son charme. Je sonne à côté de son nom, qui est renseigné au troisième étage. Quelqu'un décroche, mais je n'ai pas le temps de parler car la porte s'ouvre déjà. Ça aura été rapide. Pressé de le revoir, je ne prends même pas la peine d'appeler l'ascenseur et monte les escaliers quatre à quatre. Je me fais la réflexion que je manque de sport quand je me retrouve essoufflé devant la porte de chez Titouan. Je toque en tentant de retrouver mon calme.

« C'est ouvert ! me crie une voix familière."

J'appuie sur la poignée et effectivement, la porte s'ouvre. J'arrive directement dans le salon où, depuis le canapé, Titouan me salue, un mouchoir à la main. Je le distingue à peine car la pièce est plongée dans la pénombre. Ça sent vraiment le renfermé, comme s'il n'avait pas aéré depuis plusieurs jours.

« Pourquoi les volets sont fermés ?

- J'me suis transformé en vampire j'crois, répond-t-il faiblement en parlant du nez. Je supporte plus la lumière du soleil, ça me détruit les yeux.

- L'écran de ta télé ne te dérange pas par contre ?

- Si, mais je m'ennuie trop sinon."

Je lui apporte le sac plastique de médicaments et il me remercie avec un petit sourire. 

"Je voudrais bien t'embrasser mais je veux pas que tu tombes malade aussi."

Malgré la pénombre, je peux voir l'intensité de son regard, qui croise le mien avant de descendre sur mes lèvres.

"Effectivement, ce n'est pas une bonne idée, dis-je pour reprendre mes esprits. Je vais te chercher un verre d'eau pour les cachets.

- La cuisine est juste en face."

Je passe une porte à battant et arrive dans une cuisine petite mais fonctionnelle, idéale pour un étudiant. Bizarrement, elle est parfaitement rangée, aucune vaisselle ne traine.

«Jordaaan ? crie Titouan de sa voix rauque. Pourquoi tu m'as acheté des capotes ?"

Toxic and friends [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant