Toxic and friends [BxB]

Chapitre 27

Titouan attrape le téléphone et s'éloigne rapidement, si bien que je ne peux pas l'entendre alors que j'en meure d'envie. Je fixe ses lèvres qui bougent à toute vitesse et son visage semble légèrement déformé par la colère. L'appel dure moins d'une minute et il raccroche en tapant l'écran d'un geste rageur avant de revenir vers moi.

"Qu'est-ce qu'elle voulait ? demandé-je sans pouvoir m'en empêcher.

- Elle m'harcèle depuis que je l'ai quitté ! Pourtant je lui ai dit de ne pas me rappeler, et elle continue !

- Pourquoi tu ne la bloques pas ?

- Le problème, c'est qu'on est dans la même classe et qu'en ce moment on a un exposé à faire ensemble.

- Ah... D'ailleurs pourquoi tu t'es éloigné pour lui parler ?

- Disons que je n'ai pas été très poli avec elle, je n'avais pas envie que tu m'entendes dire des choses comme ça...

- Et le nom de son contact ?

- Bon, t'as fini ton interrogatoire ? J'ai oublié de le changer, c'est tout !

- Mouais...

- T'es pas convaincu ? Je le change maintenant si ça t'importe tant, pas de problème."

Il prend son téléphone et renomme Lara en "Mon ex la plus chiante". Il s'apprête à ranger son portable dans sa poche mais j'arrête son geste.

"Attends, est-ce que je peux faire quelque chose ?

- Sur mon téléphone ?"

J'acquiesce et il me le passe, méfiant. Il essaye de voir ce que je fais mais je fais exprès de le tourner pour qu'il ait la surprise.

"T'as fini ?

- Oui, tiens"

Il le reprend et lit à voix haute mon nouveau nom de contact.

"Mon namoureux ? Sérieusement ? J'ai jamais vu un surnom aussi dégoulinant de niaiserie.

- C'est pas mignon ?

- Si si, ça l'est."

Il finit par sourire et prendre ma main pour m'aider à me lever et m'attire contre lui.

"Mais pas aussi mignon que toi.

- C'était niais ça ! protesté-je pour cacher mon trouble.

- Mais t'aimes bien la niaiserie.

- No-non c'-c'est p-pa..."

Il me coupe dans mon bafouillage en m'embrassant et je ferme les yeux, comblé par ce voyage au paradis.

~~

Les derniers rayons du soleil sont rapidement cachés par les arbres aux cimes vertigineuses et par les nuages noirs qui reviennent avec leurs nouvelles averses. La fin de notre repas est donc éclairée par le feu, seule source de chaleur dans les bois refroidis par la nuit. Titouan rangent nos couverts, vêtements et emballages de nourriture qui traînent un peu partout pendant que je finis de boire le chocolat au lait que j'ai mis dans un thermos avant de partir, ce matin. Je me dis que j'ai bien fait de le préparer, ça réchauffe mes mains. C'est un doux réconfort au froid et à l'atmosphère hostile des grands arbres qui se dressent autour de nous comme des monstres prêts à fondre sur nos faibles personnes. Peu importe mon état d'esprit, l'ambiance de l'endroit dans lequel je me trouve influe toujours sur mon humeur, et j'ai du mal à rester positif si je ne me sens pas à l'aise où je suis. Mon regard sonde l'obscurité qui m'entoure, et mon imagination débordante crée déjà des images effrayantes de ce qui pourrait se cacher dans les ténèbres.

"BOUUHHHH !"