Toxic and friends [BxB]

Chapitre 9

J'aide Titouan à s'allonger sur le lit et je redescends dans "ma" chambre. Les vêtements qu'il m'a amenés sont toujours par terre. Je les ramasse et je vais dans la salle de bain pour prendre une douche. Le parfum du gel douche se nomme "bois sensuel". C'est original mais je n'ai que ça.

Une fois séché, j'enfile le short et le tee-shirt de Titouan. Ils sont un peu trop grand pour moi. Il faut dire que j'ai beau faire du sport, ma carrure reste celle de Sammy dans Scooby-Doo. Je ferme la porte de la chambre pour faire croire que j'y dors et je me rends au dernier étage.

Titouan est allongé sur son lit et il regarde son téléphone. Il est vêtu comme moi. Je tousse pour signaler ma présence.

"Est-ce que tu as une machine à laver pour mon linge sale ? Comme je pars demain...

- Oui, bien sûr. Au premier étage, dans la buanderie, au fond du couloir, dernière porte à gauche."

J'essaye d'assimiler toutes les informations en redescendant les escaliers. Je traverse un couloir sombre que je n'ose pas allumer, et au fond à gauche il y a seulement une pièce mansardée qui ressemble plus à un grenier qu'à une buanderie. Je m'apprête à faire demi-tour mais une affiche posée sur un carton attire mon attention. Je la prends dans mes mains. Elle doit être là depuis plusieurs années comme les couleurs sont ternes et qu'elle est couverte d'une couche de poussière. C'est un poster arc-en-ciel fait à la main, avec écrit à la peinture noire "Stop hate, send love". J'entends l'escalier craquer et je repose l'affiche précipitamment. Titouan entre dans la pièce et me voit debout à côté de la pile de cartons. Je me sens rougir et nos regards se croisent mais l'affiche glisse par terre, entre nous, dans un silence plus que gênant. On la fixe tous les deux un instant avant qu'il ne se jette dessus et je ne prenne la parole.

"Pourquoi t'es descendu ? Tu as une cheville tordue !"

Il se redresse et je vois que ses yeux sont remplis de larmes et qu'il est rouge de colère.

"T'as pas à fouiller dans mes affaires ! Ou peut-être que t'es là pour voler ?"

Je décide de ne pas réagir à sa provocation car lui même n'y croit pas. Je poursuis d'une voix douce pour le calmer.

"Qu'est-ce qui va pas ? C'est à toi ?"

Je montre l'affiche qu'il tient dans la main et il la jette dans un coin de la pièce comme si elle était contaminée par une maladie grave. Je le fixe sans comprendre et il retourne et reprend sa voix grave habituelle.

"Tout va bien. Je suis descendu parce que je me suis souvenu que je ne t'ai pas précisé de quel côté du couloir c'était.

- D'accord..."

Je le suis jusqu'à la buanderie, des questions plein la tête.