Chapitre 20

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On est enfin arrivés à destination. Les graviers crissent sous les pneus tandis que je me gare sur un parking à l'orée d'une forêt. On va devoir marcher une demi-heure ou une heure, jusqu'à trouver un coin sympa où installer les tentes. C'est du camping sauvage donc on va éviter de se mettre juste à côté d'un chemin de randonnée, au cas où un garde forestier passerait par là.

"T'es sûr qu'ils sont tous indispensables ? demandé-je à Titouan en pointant ses sacs du doigt. Il en a autant que moi alors que c'est moi qui transporte la nourriture.

- Bah oui, j'ai pris le strict nécessaire."

On a pas la même définition du strict nécessaire alors. Je ne sais même pas comment il s'est débrouillé pour avoir autant d'affaires.

C'est comme ça qu'on se retrouve, cahin-caha, à trébucher sur un chemin en pente, chargés comme des mulets.

"Attends ! m'implore Titouan qui commence à respirer bruyamment."

Je me retourne et le vois arrêté quelques mètres plus bas, les mains posées sur les genoux, baissé pour reprendre son souffle. Des gouttes de sueurs perlent sur son front et je me surprends à m'imaginer dans une autre situation. Il me supplierait d'arrêter, son corps moite que je pourrais enfin toucher pour ressentir sa chaleur...

"J'ai mal aux jambes, gémit-il ce qui me provoque un coup de chaud."

C'était il y a quelques années que mes hormones étaient en folie, alors pourquoi est-ce que je pense à ça maintenant ? La réponse paraît évidente : parce que c'est lui.

Titouan se remet en route et me double, me sortant de mes pensées honteuses. Ou pas, puisque maintenant j'ai une vue imprenable sur ses jolies petites fessées. Je m'efforce de détourner le regard, mais je dois avouer que, même en temps que passionné de la nature, les arbres et les oiseaux sont nettement moins agréables à regarder que son corps sculpté par les nombreux sports qu'il pratique.

~~

"Ils sont très bien ces arbres !

- Je te dis que là-bas c'est plus plat, riposté-je.

- Mais moins couvert !

- On s'en fout que ce soit couvert, on dort dans des tentes.

- Tu fais comme tu veux mais moi je vais là-bas, déclare-t-il en s'en allant, boudeur."

Je secoue la tête et commence à déplier ma tente et à mettre les piquets. Je suis pressé de rentrer à l'intérieur comme j'ai froid à cause des courants d'airs sur les hauteurs.

"Jordan ! Viens voir, j'ai un problème."

Toxic and friends [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant