Chapitre 17

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Après avoir refait un tour de mon appartement pour être sûr de ne rien avoir oublié, on sort et je ferme la porte à double tour. Moi ? Parano ? Disons que je regarde beaucoup de films d'horreur. Peut-être trop d'ailleurs.

"Tu m'aides ?"

Je relève la tête de la serrure et vois que mon ami me tend l'un de ses sacs. Je le saisis en m'abstenant de lui faire remarquer qu'il aurait au moins pu me demander poliment. Il est comme ça, que voulez vous que j'y fasse...

On descend les escaliers en silence, on sort de l'immeuble et on marche jusqu'à ma voiture qui est garée un peu plus loin dans la rue. On range ses sacs dans le coffre, à côté des miens. C'est comme un départ de vacances mais à la place de mes parents je pars avec un ami pour qui j'ai des sentiments. Ça fait bizarre.

Titouan s'est déjà installé sur le siège passager et a lancé une de ses playlists de rap sur ma radio, en utilisant le bluetooth. Je m'assois au volant et lui jette un coup d'œil avant de démarrer.

"Je suis vraiment content de partir avec toi, déclare-t-il doucement."

Ses mots me touchent, il a l'air réellement sincère. Ses lèvres s'étirent en un sourire qui illumine son visage. Il est beau et a une tête d'ange, on pourrait croire qu'il a l'innocence d'un chaton. Je pense que c'est pour ça que je l'aime. Je me rends compte que je suis en train de le fixer et je me force à détourner le regard, de peur qu'il n'arrive à lire en moi par je ne sais quel moyen surnaturel. Je vous l'ai dit, je suis parano.

"Moi aussi je suis content que tu viennes."

On se regarde un instant puis je reporte mon attention sur la route et démarre. Quelques minutes plus tard, on est déjà sur l'autoroute en direction de la Suisse. Il est vrai que je n'ai pas choisi la destination la plus proche, il y a 4 heures de route.

"Je mets en route le GPS ? me demande Titouan.

- Merci mais pour l'instant je n'en ai pas besoin."

Le silence revient et Titouan colle son front contre la vitre, l'air perdu dans ses pensées. Une chanson d'Orelsan résonne dans les enceintes pendant que l'asphalte défile sous les roues. Les fenêtres sont ouvertes et le vent fait voler mes cheveux. Cette atmosphère ne fait qu'accroître mon excitation.

"J'aime bien cette ambiance, c'est comme si on était libres comme l'air, sans responsabilités ni problèmes."

Il ne réagit pas tout de suite, si bien que je crois qu'il n'a pas entendu à cause du bruit de la route et de la musique.

"Oui, finit-il par répondre. Ça me donne envie de ne penser à rien en regardant le paysage défiler. Ça fait du bien."

Toxic and friends [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant