Toxic and friends [BxB]

Chapitre 26

"Mais allumez vous putain de branches de m...

- Tu veux de l'aide ?

- Non ! C'est bon je vais y arriver."

Je me rassois et prends un malin plaisir à le voir rager avec son briquet et ses brindilles trempées. C'est seulement un quart d'heure plus tard qu'il déclare forfait.

"Et puis merde, j'abandonne.

- Enfin ! Bon, je vais te montrer."

Je m'accroupis à côté de lui, je prends son tas de branches et l'envoie loin de nous. 

"Mais... Mon bois !

- Il était trop humide, c'est pour ça que ça ne pouvait pas brûler.

- Et tu ne pouvais pas me le dire avant ? proteste-il, contrarié.

- T'as dit que c'était pas compliqué donc je t'ai laissé faire.

- Connard...

- Va chercher des branches de sapins au lieu d'insulter ton petit-copain. Des petites et des plus grosses."

Il s'éloigne en soupirant et revient chargé des branches en question.

"Parfait, maintenant il faut enlever l'écorce.

- Pourquoi faire ?

- Parce qu'elle est humide. Je m'en occupe, pendant ce temps tu peux retirer les feuilles mortes et l'herbe sur un mètre de diamètre et mettre des grosses pierre autour.

- Oui chef !"

Une fois tous les éléments prêts, je fais une croix avec le bois au centre du cercle et je fais attention à laisser de l'espace pour que l'air puisse alimenter le feu. Ensuite, je fais une sorte de tipi avec les branches en mettant les plus fines au milieu. 

"Tu peux allumer un bout de bois puis le mettre à l'intérieur.

- OK. "

On en allume plusieurs pour être sûrs que ça brûle bien et une belle flamme rouge s'élève au dessus de l'emplacement. 

"Comment on va faire chauffer les pâtes ? On va pas mettre les boîtes dans le feu quand même ?

- Bien sûr que non."

Je vide les quatre Pasta Box dans une grande casserole cabossée par mes anciens périples en montagne et la pose sur le feu. Pourquoi quatre boîtes ? On a faim, voilà tout.

Titouan me lance un regard ébahi comme si je venais de lui faire part d'une idée révolutionnaire.

"Pas con... En fait, où est-ce que t'as appris à faire tout ça ?

- On faisait beaucoup de camping avec mon père quand j'étais enfant, j'ai appris petit.

- Vous n'en faites plus ?

- Non, il est en fauteuil roulant maintenant.

- Désolé, je ne savais pas.

- Eh, ne t'inquiètes pas, il a une maladie qui fait qu'il ne peut plus tenir sur ses jambes mais à part ça il va très bien.

- Ah, d'accord. C'est quand même dommage."

Je jette un œil dans la casserole pour voir si c'est chaud. L'odeur appétissante se répand dans mes narines et le fromage est bien fondu comme je l'aime.

"Jordan, attention à ne pas baver dans la casserole."

Je me recule vivement et le rouge me monte aux joues.

"C'est pas drôle, bougonné-je.

- T'avais presque du désir pour le fromage, dit-il, hilare.

- Au moins il ne se moque pas de moi lui."

On se sert dans des bols et je peux enfin déguster mon plat préféré. Les pâtes qu'on dévore nous empêche de parler, et tout redevient silencieux jusqu'à ce que le téléphone de Titouan sonne. Il est posé entre nous deux et, par curiosité, je regarde qui l'appelle en cette fin de soirée. Mon sang ne fait qu'un tour quand je lis "Lara ma Chérie" sur l'écran.