Toxic and friends [BxB]

Chapitre 28

-AHHHHH !

Je sursaute, terrifié et mon cœur rate un battement.

"Putain tu m'as fait trop peur ! Déjà que je n'étais pas à l'aise...

- Attends, laisse moi deviner... T'as peur du noir c'est ça ?

- Tout à fait. Enfin plutôt de ce qui ce qu'il y a dans le noir."

En voyant que j'assume ma phobie, Titouan perd son sourire moqueur, abandonnant sûrement l'idée de me charrier là-dessus. Heureusement.

Il vient s'asseoir en face de moi, de l'autre côté du feu. J'aurais aimé qu'il vienne se coller contre moi, et que ses bras me protège de tous les dangers de ce monde. En plus, les flammes qui nous séparent déforment son visage, lui donnant un air machiavélique.

"Au pire des cas il y a des animaux sauvages, dit-il en haussant les épaules, et on s'en fout puisqu'on a un feu donc ils ne risquent pas de s'approcher.

- C'est pas ça... J'ai peur des choses surnaturelles. Des ombres, du bruit du vent qui hurle dans les grands arbres menaçants... Tout fait plus peur la nuit.

- Pourquoi ?

- Parce que tu ne vois pas ce que c'est. L'ombre d'un lapin projetée sur un tronc peut ressembler à un fantôme..."

Je frissonne rien qu'en prononçant ce mot.

"...alors que de jour tu verrais que ce n'est qu'un lapin, mignon qui plus est.

- C'est complètement irrationnel.

- Comme la plupart des peurs, mais c'est comme ça. T'as bien peur de quelque chose toi ?"

Il laisse une pause et le silence revient. J'ai l'impression que les mots faisaient barrière à ce qui nous entoure, mais je peux à nouveau entendre les bruits inquiétants de la forêt maintenant qu'il fait nuit noir, et un frisson parcourt mon échine.

"Ouais, je dois sûrement en avoir, comme tout le monde. On rentre ?

- Oui ! m'écrié-je, un peu trop enjoué. J'allais justement te le proposer.

- Mais en fait, on est pas allés chercher mon sac de couchage !

- C'est vrai ça."

On se retourne tous les deux vers l'emplacement où on l'avait laissé, plus tôt dans l'après-midi. Une forme bleu marine dans la boue nous indique qu'il est encore là mais qu'il est loin d'avoir séché.

"On va être obligés de partager le mien, déclaré-je, faussement embêté.

- Ouais. Je vais quand même aller le chercher, histoire de le rapprocher de la tente."

Je hoche la tête et il se lève dans la direction du tissu étalé dans la terre. De nouveau seul, je sers un peu plus fort mes jambes entre mes bras et pose ma tête sur mes genoux. Mon regard se perd dans les volutes ardentes qui dansent devant moi. La chaleur caresse mon visage et, apaisé, je laisse mon esprit vagabonder. 

Titouan. 

Je ne réalise pas ce qu'il s'est passé. Je pourrais croire que rien n'est arrivé si je n'avais pas encore la sensation de ses doigts brûlants sur ma peau. Si je n'avais pas encore le goût de ses lèvres sur les miennes. Je sais qu'il est à quelques mètres de moi, je sens sa présence. Vous savez ces personnes dont l'aura remplit la pièce, les seuls qu'on voit vraiment dans la foule. Titouan est l'un de ces êtres plus brillants que les autres. Ou bien l'est-il seulement à mes yeux...

"Putain ! C'est quoi ce truc ?!"